La Phrase : « Nous risquons de devenir une île d’étrangers »

 

Ce n’est pas Jean Raspail, ce n’est pas l’ancien patron des conservateurs britanniques Enoch Powell qui lance ce cri d’alarme, c’est le Premier ministre travailliste Keir Starmer qui vient de le reconnaître en conférence de presse le 11 mai. L’homme même qui a fait la chasse aux malheureux manifestants qui protestaient l’an dernier contre les exactions causées par l’immigration incontrôlée. Et d’assurer à plusieurs reprises : « Nous mettons fin à l’expérience des frontières ouvertes de la Grande Bretagne. » Il justifie ce tête-à-queue spectaculaire par sa politique sociale. Avec un culot de commissaire, il accuse les Tories d’être à l’origine de la submersion migratoire en cours et de s’être rendu coupables d’une « trahison » anti-sociale : « Les conservateurs ont mis en place un système d’immigration qui reposait sur une main-d’œuvre étrangère bon marché au lieu d’investir dans les travailleurs britanniques. » Maintenant, c’est juré, promis, c’est fini. Plus d’immigration « de soins » et la chasse à « ceux qui tentent de rester ici illégalement ». Il faudra désormais parler anglais pour vivre en Grande Bretagne, et pourquoi pas respecter les lois des autochtones. On en est encore loin, mais, dans le discours au moins, le travailliste Starmer prône le bon sens. Comment cela se fait-il ? Comment l’esprit vient-il à la gauche ? Peut-être les accords commerciaux signés avec Donald Trump y sont-ils pour quelque chose. Des droits de douane faibles valent bien un petit coup de frein momentané sur l’arc-en-ciel. Et puis la montée de Reform et la nécessité pour les travaillistes de faire barrage à Nigel Farage doit compter aussi.