Rixes entre lycéens, hache en Allemagne : les jeunes de la diversité en campagne pendant la présidentielle

Rixe Paris Hache Allemagne Jeunes
Des policiers interviennent en gare de Düsseldorf après une attaque à la hache, le 9 mars 2017.

 
Un contraste pathétique s’accentue entre une campagne présidentielle complètement déconnectée du réel (« affaires », Macron, sondages, signatures de Mélenchon, etc.) et les lycéens de la diversité qui s’affrontent dans des rixes à Paris ou les jeunes qui manient la hache en Allemagne. L’Europe est au bord de la guerre civile.
 
Ce n’est pas une rumeur, c’est une information, François Hollande tient sous le coude un paquet de plus de cinq cents signatures au cas où il déciderait de se lancer dans la campagne présidentielle. Pendant ce temps là Mélenchon n’est toujours pas sûr d’avoir les siennes, ce qui rendrait bien service à Hamon et mettrait au coude à coude quatre candidats pouvant atteindre le deuxième tour de la présidentielle, au gré des sondages et manipulations. Un désordre sans nom. Surtout, depuis un mois et demi, on n’a parlé que des « affaires » de Fillon, un peu de celles de Marine Le Pen, et les stratèges de tout bord jouent au billard à bandes.
 

On disserte sur le sexe des candidats à la présidentielle

 
Le drame est que l’Europe entre dans une « quasi guerre civile », pour reprendre les termes de Fillon qui, quand il n’exerce que le ministère de la parole, dit des choses fort justes (c’est lui qui voilà quelques années constatait que la France était au bord de la « faillite »). Pendant que la campagne présidentielle disserte sur le sexe de ses anges, ou plutôt sur l’argent de candidats qui n’en sont pas (des anges), pendant que les médias à la solde de Drahi, Arnaud, Berger, Minc et consorts ne parlent pas du patrimoine de Macron, les banlieues brûlent, et maintenant le centre des villes, les capitales. Dernier épisode en date, une échauffourée entre lycéens rue de Charenton, à Paris. C’est presque un détail, il n’y a pas eu de mort, mais il est significatif.
 

Happy Hours entre lycéens à Paris

 
A l’origine, ce n’est rien. Juste les happy hours dans un bar à Chicha de la rue de Charenton, le Los Angeles. La mondialisation heureuse, comme l’aiment l’homme d’État bordelais Alain Juppé et son filleul Macron. Des jeunes, des chances pour la France, des sauvageons de quatorze à seize ans devisent, et puis vous savez ce que c’est, l’un « arrache » son scooter à l’autre, le ton monte, la vitrine du bar tombe en morceaux, le mobilier aussi. La chronique ordinaire du vivre ensemble. Le train-train.
 
Las, dix minutes plus tard, deux jeunes lycéens du douzième qui avaient participé à la rixe se font coincer à l’angle du boulevard Poniatowsky par leurs ennemis du vingtième. West Side Story soixante ans après, à Paris, dans l’east side. Les jeunes du vingtième sont dix, on n’est jamais trop prudent, ils ont monté leur guet-apens avec soin, ils jettent les deux jeunes du douzième à terre, les rouent de coups de pieds, plus un coup de poignard pour la route, et leur volent leur scooter. Les deux agressés filent se faire soigner à l’hôpital, le « pronostic vital » du poignardé « n’est pas engagé ».
 

Les jeunes face aux tensions inévitables de la diversité

 
On vous avait prévenu, ce n’est rien : juste une scène de la vie quotidienne à Paris, France, en 2017. Les policiers pensent que c’est le match revanche d’une autre rixe qui a eu lieu le 30 janvier, cette fois devant le lycée professionnel Charles de Gaulle de la rue Ligner dans le vingtième, entre lycéens du douzième et du vingtième toujours. Cette fois il y avait eu un mort. C’est regrettable, mais on ne fait pas la diversité sans casser des œufs.
 
L’épisode de la rue de Charenton entre dans une série ininterrompue depuis décembre, avec un mort poignardé au lycée Poinso-Chapuis à Marseille, plusieurs blessés au lycée d’Yerres le onze janvier, une bagarre générale au lycée de Poissy le 27 janvier dont le motif mérite d’être relevé : le Maroc avait battu la Côte d’Ivoire en coupe d’Afrique des Nations, ce qui a provoqué la joie de certains jeunes et la colère d’autres : tels sont les inconvénients ordinaires de la diversité, ses inévitables tensions.

Des rixes, ou une campagne de quasi guerre civile ?

 
Il est difficile de dresser la liste complète de ces coups de canif dans la tranquillité scolaire ces derniers mois, mais, parmi les rixes entre lycéens mentionnées par la presse, on peut citer les affaires de Nantes, Clermont-Ferrand, Meaux, Metz, et peut-être aussi celle de Lyon pour le mode opératoire : un professeur a été blessé à coups de hache.
 
La hache a un côté qui parle à l’imagination. C’était jadis l’instrument du bourreau, c’était aussi l’arme favorite des tribus franques, c’est avec une hache que Clovis a fendu le crâne de l’homme qui avait cassé le vase de Soissons, c’est aujourd’hui une arme prisée dans la diversité par les jeunes migrants réfugiés d’Orient via les Balkans.
 

L’Allemagne s’interroge : hache, diversité et déséquilibre mental

 
C’est aussi la hache qu’a choisi un jeune de 35 ans « d’origine yougoslave » pour attaquer la foule dans la gare de Düsseldorf. 35 ans est un âge courant chez les jeunes de la diversité qui commettent des crimes et délits. Cette mention de l’origine yougoslave du jeune par la police allemande, reprise par les bons médias, a quelque chose de surprenant puisque la Yougoslavie n’existe plus depuis plus de vingt ans. C’est comme si l’on parlait d’Autriche-Hongrie ou d’Empire ottoman. Quelle origine véritable cache-t-elle ? L’homme serait-il originaire de Bosnie-Herzégovine ? Auquel cas il jouirait en quelque sorte d’une appellation d’origine protégée par les amoureux de la diversité ? Quoi qu’il en soit, la police nous apprend aussi qu’il serait « déséquilibré ». Comme le jeune Afghan de dix-sept ans qui avait blessé quatre personnes à la hache dans un train en Allemagne au mois de juillet 2016. Il avait déclaré d’abord avoir agi au nom d’un groupe islamique, mais les autorités allemandes, fines mouches, l’avaient ensuite jugé « déséquilibré ». C’est drôle. La diversité rend fou.
 

Pauline Mille