L’un des thèmes de campagne du candidat à la présidence des Etats-Unis Bernie Sanders est le relèvement du niveau du salaire minimum à 15 dollars de l’heure (contre 7,25 actuellement) : cela augmenterait, dit-il, le pouvoir d’achat et donc le niveau de vie des gens de condition modeste. Mais c’est oublier – volontairement ? – la robotisation accélérée qui s’ensuivrait. De grandes villes comme Seattle, Los Angeles, New York, Pittsburgh et San Francisco acceptent pourtant l’idée de Sanders.
« Des millions d’Américains travaillent pour des paies totalement insuffisantes. Nous devons faire en sorte qu’aucun travailleur à plein temps ne soit dans la pauvreté. Le montant actuel du salaire minimum est un salaire de misère ; il doit permettre de vivre. Nous devons le passer à 15 dollars dans les prochaines années » déclare Bernie Sanders sur son site web. Un avis que partage Christine Owens, directrice du Bureau national juridique pour l’emploi.
Les conséquences négatives sur l’emploi de l’augmentation du salaire minimum
Si ce positionnement peut rapporter de nombreuses voix à Sanders, il n’en reste pas moins que son application aurait des conséquences indésirables.
La première est qu’un tel salaire horaire contraindrait les petites entreprises à s’adapter pour survivre et donc à licencier, ce qui provoquerait une montée considérable du chômage, produisant l’effet inverse de ce qui était initialement recherché, à savoir augmenter le niveau de vie du peuple. Des projections ont même été faites : Michael Reich, de l’Université de Berkeley écrit que cela coûterait 1.552 emplois à Los Angeles en 2017, 3.472 en 2019…
Une deuxième conséquence est la robotisation. Dans les grandes entreprises la tentation pourrait être d’avoir recours à la technologie pour contrebalancer l’augmentation des coûts salariaux. Ed Rensi, ancien président de Mc Donald’s, l’a déclaré en ces termes : « Il revient moins cher d’acheter un bras robotisé à 35.000 dollars que d’embaucher un employé incapable de faire des frites pour 15 dollars de l’heure. »
La robotisation deviendra une « solution » aux Etats-Unis
Et ne croyons pas qu’il s’agisse de science-fiction. Dans la ville chinoise de Guangzou, des robots serveurs ont été testés en 2014. Bien qu’ils n’aient pas été très performants, leur amélioration est à l’étude. Dans l’industrie du fast-food, la robotisation est imminente.
A 15 dollars de l’heure, le rapport investissement/bénéfice dans la technologie pour remplacer l’homme est clair. Considérant qu’un employé revient à environ 30.000 dollars par an, l’achat à 35.000 dollars d’un robot est amorti en une année.
Un sondage de 2015 indique que 63 % des Américains souhaitent que le salaire minimum passe à 15 dollars d’ici 2020. Pourtant, près de 100 % d’entre eux ne veulent pas payer plus cher à l’épicerie, au Mc Donald’s ou leurs services quotidiens… L’apparente popularité cette augmentation de salaire tient donc à la nature humaine qui veut bien que les conséquences d’une décision – la montée du prix des articles – ne s’appliquent qu’aux autres. D’autres solutions existent pourtant, dont les gouvernements socialistes, qu’ils soient démocrates ou républicains, ne veulent pas considérer : la fermeture des frontières qui mettrait un terme à la concurrence déloyale des pays à bas coûts de main d’œuvre et à faibles charges sociales, soit la fin du mondialisme. Et la baisse de ces mêmes charges sociales, soit la fin du socialisme.
A cela il faut ajouter que les effets néfastes probables de l’augmentation du salaire minimal sont connus de tous : la robotisation, notamment. Est-ce un moyen de l’accélérer ? Certains annoncent déjà une nouvelle révolution industrielle, d’une ampleur inconnue qui ravagera nos sociétés. Les travailleurs dont les postes auront été pris par des robots ne pourront plus subvenir à l’entretien de leur famille et se verront contraint d’en réduire la taille. Les robots auront alors réellement pris la place des hommes.