Les robots remplaceront les professeurs avant 2028, selon un expert britannique de l’éducation

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Anthony Seldon, ancien directeur du prestigieux collège Wellington en Angleterre, aujourd’hui vice-chancelier de l’université de Buckingham, historien politique et commentateur reconnu dans le domaine de l’éducation, a fait cette prédiction lors du Festival britannique des sciences en septembre dernier : les robots remplaceront les professeurs avant 2028. Son annonce vient de faire l’objet d’un article sur le site du Forum économique mondial (qui s’apprête à se réunir à Davos comme tous les ans), avec une idée en filigrane : même si des emplois risquent d’être perdus, l’entrée de la robotisation et de l’intelligence artificielle dans la classe pourrait régler des problèmes récurrents.
 
L’auteur de l’article, Kristin Houser de la revue Futurism, fait remarquer que Sir Anthony est la première personne à avoir annoncé des délais aussi précis en matière de mécanisation d’un métier humain par excellence : l’enseignement. Le contexte justifie quelque peu la prédiction de l’expert en éducation, puisque la recherche prévoit la robotisation d’une part considérable des emplois à travers le monde, et une « disruption » (mot très à la mode dans les cercles globalistes) provoquée par une explosion du chômage.
 

Les robots et l’intelligence artificielle dans les classes avant 2028

 
Si la mécanisation des emplois répétitifs, pénibles, sales peut être sous certains rapports considérée comme une avancée, on a tendance à penser que les métiers intellectuels ou à forte dimension humaine comme le professorat sont à l’abri. Kristin Houser fait observer cependant que les machines remplacent déjà des experts financiers, sont capables de faire mieux que des médecins dans certains domaines, et dépassent la créativité des plus doués des publicistes.
 
Mais les professeurs du primaires et du secondaire seraient-ils menacés eux aussi par l’automatisation à travers les logiciels pédagogiques assistés par l’intelligence artificielle, la présence d’un robot humanoïde dans la classe et tout autre forme d’apprentissage sur écran ? La journaliste se pose la question : les élèves ont tous une manière différente d’apprendre, et le bon professeur est celui qui sait adapter son enseignement pour parvenir à « toucher » chaque enfant qui lui est confié.
 
« Certains élèves peuvent aussi avoir des problèmes de comportement ou des déficiences psychologiques qui compliquent encore le processus », ajoute Kristin Houser, tandis que d’autres peuvent avoir des parents « trop » ou « pas assez » impliqués. Bref, le professeur en chair et en os a pour tâche ardue de contourner tous ces obstacles pour transmettre le savoir tout en se conformant à d’incessants changements des programmes officiels.
 

Remplacer les professeurs par des robots pour répondre aux difficultés de l’éducation et de l’enseignement

 
Sont-ils irremplaçables, alors, les maîtres et maîtresses qui enseignent nos enfants ? Paradoxalement, Kristin Houser ne le pense pas, et à travers son analyse, on devine une volonté de préparer les esprits. « Pour faire court, c’est un métier qui exige des professeurs des qualités quasi surhumaines d’empathie, de courage et d’organisation. Concevoir des enseignants robotiques qui puissent répondre à toutes ces demandes peut bien constituer un défi, mais au bout du compte, ces entités douées d’intelligence artificielle pourraient-elles résoudre les problèmes les plus répandus et les plus systémiques en matière d’éducation ? », s’interroge-t-elle.
 
« Qualités surhumaines » : la réponse est là – l’idée est bien que demain, la machine fera mieux que l’homme.
 
Et ce sera d’autant plus facile qu’aujourd’hui, les professeurs dans bien des pays sont déjà formés (qu’ils le veuillent ou non) à décerveler les jeunes par des méthodes d’apprentissage qui, précisément, ne respectent pas leur manière d’apprendre, mécanisant leur pensée par le biais des méthodes globales et laissant pour compte des armées de « dyslexiques ».
 
L’apprentissage robotisé se situe en réalité dans le prolongement de ces méthodes et méconnaît totalement le besoin des enfants de passer par un apprentissage concret, conscient, capables d’éveiller leur capacité de raisonnement et d’analyse dans le respect du réel.
 
Si la prédiction de Sir Anthony Seldon se réalise, le pouvoir de ceux qui programmeront les robots instructeurs sera décuplé, en permettant une unification terrifiante de l’instruction – et dès lors, du formatage des esprits.
 

Jeanne Smits