La « multipolarité » n’y fait rien : côté Russie, on applique avec la même exactitude un certain nombre de diktats du globalisme – gestion du covid, vaccins, participation au discours sur le développement durable et le « changement climatique », organisation générale de la finance par le réseau des Banques centrales – qu’en Occident. A preuve, la décision de Vladimir Poutine d’approuver l’introduction de la monnaie numérique par la Banque centrale de Russie. Il vient de signer la loi ad hoc dont la première application concrète est autorisée dès le 1er août prochain.
Le rouble digital, c’est pour demain, même si le fonctionnement en mode de croisière n’est prévu que pour 2025 à 2027 au plus tôt.
La plate-forme du rouble digital, conformément aux règles régissant les MNBC (monnaies numériques des banques centrales) servira à la réalisation de transactions au moyen d’un système spécial d’information : seuls les transferts et les paiements sont concernés, à l’exclusion du compte ou des prêts en roubles numériques.
Le rouble numérique approuvé par Poutine : un instrument de contrôle
Le mécanisme peut servir d’échappatoire à l’égard des sanctions européennes et américaines à la suite de l’invasion de l’Ukraine et vise notamment à réduire la dépendance de la Russie à l’égard du dollar US.
Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ; selon Elvira Nabiullina, présidente de la Banque de Russie, le recours à cette monnaie numérique se fera uniquement sur la base du volontariat : « Personne ne va contraindre quiconque à utiliser le rouble digital », a-t-elle assuré. Néanmoins, elle pense qu’il s’agit d’une « nouvelle opportunité » dont se saisiront de nombreux utilisateurs : « Nous nous attendons vraiment à ce que cela sera plus commode et meilleur marché aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, et qu’ils commenceront à l’utiliser. »
En Chine, pays plus avancé dans tous ces domaines, certains salaires sont déjà payés en yuan numérique. Il suffit de le décider.
La Russie emploie les outils du mondialisme
Clairement, en Russie, il y aura au moins de l’incitation. Et des risques associés, comme le laisse entendre Anatoly Asakov, membre du Conseil national bancaire de la Banque de Russie : il a indiqué que le rouble numérique sera programmable de manière à pouvoir limiter les manières dont ses détenteurs pourront le dépenser.
Et en ce sens, il s’agit bien d’un moyen de contrôle qui sera parfaitement en place, et capable d’être étendu selon les besoins de ceux qui contrôlent.