Royaume-Uni : un rapport reconnaît l’origine ethnique des gangs sexuels pakistanais

Royaume-Uni gangs sexuels pakistanais
 

Rottherham, Rochdale… Depuis 10 ans, nous parlons sur RiTV, ici ou ici, de ces gangs pakistanais qui « s’occupent » sexuellement, depuis plus de trente ans, des jeunes filles blanches des quartiers pauvres britanniques. Il semble que l’omerta soit enfin brisée, grâce à un audit choc de la baronne Louise Casey sur l’exploitation et les abus sexuels des enfants en groupe : elle réclame une enquête nationale qui ne se concentre pas uniquement sur les dissimulations politiquement correctes commises par les autorités locales et la police, mais aussi sur l’origine ethnique des auteurs !

Le Premier ministre Keir Starmer a toujours refusé de l’ordonner jusqu’ici, stigmatisant une manœuvre politicienne d’« extrême-droite ». Seulement, là, il n’a plus le choix. La National Crime Agency (NCA) mènera donc des enquêtes aux côtés des forces de police locales dans l’ensemble du Royaume-Uni.

Le plus grand scandale de la protection de l’enfance dans l’histoire du Royaume-Uni est le fait d’une minorité qui n’est pas blanche et dont les victimes le sont, de manière systématique : il y a bien un racisme, mais ce n’est pas celui qui est médiatiquement dénoncé.

 

Une conspiration du silence sur l’origine ethnique des agresseurs (pakistanais)

La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a présenté, ce dimanche, des excuses publiques au nom de l’Etat aux victimes des gangs « pour la douleur et les souffrances inimaginables que vous avez subies, et pour l’échec des institutions de notre pays, pendant des décennies, à prévenir ces préjudices ». Elle a ajouté que plus de 800 dossiers de viols d’enfants et de manipulation sexuelle présumés ont été déjà sélectionnés pour être réouverts, avant même de parler de l’enquête nationale.

Des milliers de toutes jeunes filles, dès l’âge de 11 ans, (et les chiffres ne sont sûrement qu’un aperçu de la réalité) ont été confrontées aux abus de toutes sortes, entre sévices et viols, jusqu’au meurtre. Les agresseurs visaient les plus seules et les plus démunies. Dans plus des deux tiers des cas graves examinés par l’équipe de Louise Casey, il s’agissait d’enfants placées, c’est-à-dire qu’elles étaient « victimes d’exploitation sexuelle » alors même qu’elles étaient prises en charge par l’Etat : la « protection » du gouvernement était, ainsi, devenu un « facteur de risque ».

Tout cela était su – mais tu. Et lorsque les jeunes filles finissaient par parler à la police, on les ignorait en les traitant souvent comme des criminelles.

Pourtant de nombreux rapports locaux, provenant de villes du nord de l’Angleterre, ont tiré la sonnette d’alarme pendant des années, pour dire que les autorités locales et la police s’abstenaient de protéger les jeunes filles et de poursuivre leurs agresseurs, prétextant qu’elles étaient consentantes. Louise Casey, elle-même, alors directrice du Troubled Families Programme, avait fait un rapport en 2015 sur les dysfonctionnements institutionnels dans ces affaires et la culture du déni qui s’y était imposée. Sans retombées effectives. Malgré de multiples témoignages et des appels réitérés, les auteurs des faits étaient rarement inquiétés (hormis quelques traductions en justice).

 

Surtout, on ne dit rien pour ne pas « exacerber les tensions communautaires »

Le rapport qu’elle rend public, cette semaine, va beaucoup plus loin, en confirmant que les conseils municipaux, les forces de police et le ministère de l’Intérieur ont systématiquement « évité » de traiter des questions « embarrassantes » concernant l’origine ethnique des violeurs qui s’en prenaient à des dizaines de milliers de filles vulnérables, « par crainte de paraître racistes » : la plupart des victimes étaient en effet des Blanches issues de la classe ouvrière et les agresseurs étaient majoritairement des musulmans d’origine pakistanaise.

On utilisait des « euphémismes » en parlant de « communautés locales ». Pire, des « données erronées » ont même été « utilisées à maintes reprises pour rejeter les allégations concernant les gangs de pédophiles asiatiques, les qualifiant de sensationnelles, biaisées ou fausses ». Le déni était absolu et le mot d’ordre ne souffrait aucune contradiction. Même la travailliste Sarah Champion, député de Rotherham, qui avait trop parlé dans les médias, l’avait payé de son poste au Shadow Cabinet de Jeremy Corbin.

Il y avait bien des chiffres, pourtant, recueillis notamment par la police de Rotherham, du Grand Manchester et du West Yorkshire et divulgués aujourd’hui par Louise Casey : ils attestaient effectivement d’un « nombre disproportionné d’hommes d’origine asiatique » parmi les personnes soupçonnées de délits de manipulation sexuelle (comprenez : issues du sous-continent indien) et d’une « proportion significative » de demandeurs d’asile ou d’étrangers.

A Rotherham, nous dit The Daily Mail, une enquête menée par la National Crime Agency sur des affaires historiques a révélé que plus des deux tiers des suspects étaient d’origine pakistanaise, alors qu’ils ne représentent que 4 % de la population locale !

Il faut que cela soit su, tout comme il faut savoir la vérité, martèle Louise Casey, à l’échelle nationale, car l’origine ethnique n’est enregistrée que dans un tiers des cas. Le fait qu’un tel système soit reproduit dans autant de villes peut donner néanmoins un aperçu, d’autant que les explications données régulièrement au tribunal par les accusés sont significatives : ces jeunes Blanches sont libérées et donc « disponibles »…

 

Les enfants de Grande-Bretagne, victimes de gangs sexuels d’origine étrangère

C’est une violente remise en cause qui a lieu, et Keir Starmer pourrait en payer les pots cassés, même s’il tente de se raccrocher aux branches en disant que tout cela s’est passé sous les conservateurs – ce qui n’est pas faux. « Les membres du gouvernement précédent n’ont appliqué aucune des recommandations d’Alexis Jay [qui a révélé en août 2014 l’ampleur des abus sexuels systémiques à Rotherham], mais ont ensuite demandé une enquête lorsque cela s’est avéré politiquement opportun », a-t-il déclaré.

Seulement, c’était lui qui était à la tête du Crown Prosecution Service (CPS) lorsque le scandale a éclaté. C’est encore lui qui a rejeté à plusieurs reprises, en janvier, les demandes de hauts responsables conservateurs, de groupes de campagne et de victimes, soutenant que ceux qui voulaient une enquête nationale sur les gangs de pédophiles « embarquaient dans le train de l’extrême droite ». Et la majorité des conseils politiques locaux qui ont cherché à étouffer les multiples affaires, durant toutes ces années, étaient de son parti : dans ces villes largement marquées par l’immigration, il ne fallait pas courir le risque de perdre des voix…

Leur argument, maintes fois répété : pas besoin d’enquêter davantage, il faut agir ! C’était bien leur vœu le plus cher, oui, que d’agir sans chercher à savoir, conformer leur action à leur pseudo ignorance des méfaits de l’immigration tous azimuts. Et donc, en réalité, ne rien faire, en passant sous silence le racisme le plus violent et en laissant toute licence aux agresseurs. Sauf que cette fois, le vent semble tourner. La question est : jusqu’où faudra -t-il en arriver pour une vraie réaction politique, que ce soit en Grande-Bretagne ou en France ?

 

Clémentine Jallais