Royaume-Uni : John Major lie immigration et rejet de l’UE

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L’ancien Premier ministre, John Major, a prévenu que le rejet par le Royaume-Uni de l’Union européenne le mènera probablement à quitter l’UE si elle ne lui permet pas de restreindre l’immigration : la « petite île » qu’est le Royaume-Uni « ne pourra pas absorber » l’énorme quantité de migrants qui y affluent.
 
Lui-même européiste convaincu, Sir John Major estime le risque à près de 50% : davantage si le Royaume-Uni n’obtient pas une réforme de la liberté de circulation de Bruxelles. Ainsi qu’une redéfinition des compétences de l’UE : il faudrait, estime-t-il, qu’elle n’intervienne que là où les pays membres ne peuvent pas le faire individuellement.
 
Ce serait une révolution – à surveiller de près, d’ailleurs, puisque jusqu’ici, sous couleur d’appliquer le « principe de subsidiarité », Bruxelles fait exactement l’inverse pour aller toujours plus loin dans le sens du fédéralisme.
 

Major découvre la lune : immigration, une question de nombre !

 
Major voit dans le niveau actuel d’immigration un facteur de tension dommageable pour le « système de santé, d’aide sociale, de logement et d’éducation », même si le pays accueille volontiers les immigrés qui travaillent vraiment.
 
John Major s’exprimait lors d’une conférence en Allemagne où il a expliqué que la Grande-Bretagne accueille actuellement « un des mouvements de population les plus importants, sinon le plus important, de l’Europe en temps de paix » : « C’est une question de nombre. Alors que certaines populations européennes régressent, le Royaume-Uni a grandi de 7% en une décennie. » Ne rien faire provoquera « une énorme inquiétude du public ».
 

Au Royaume-Uni aussi, un faux « rejet » démagogique de l’UE

 
Tout en proclamant son amitié personnelle pour ces immigrés, qui pour beaucoup arrivent de Pologne et d’autres pays de l’Est, l’ex-Premier ministre conservateur a souligné qu’un tel afflux ne peut être accueilli « physiquement ou politiquement sans une énorme inquiétude du public ».
 
Le discours de plus en plus anti-européen des conservateurs britanniques semble devoir beaucoup au marketing : d’une part, ils agitent l’épouvantail de l’UKIP, que Major a qualifié de mouvement « entièrement négatif », de l’autre, ils se montrent préoccupés par les problèmes inhérents à la disparition des frontières dont ils ont été eux-mêmes les promoteurs, dans l’exacte mesure où ces problèmes inquiètent les autochtones.
 
L’approche des élections rend inventif et apparemment lucide.