Des universitaires russes citent la pensée de Xi Jinping en exemple

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Le média chinois Xinhua a publié ce mercredi une courte recension d’universitaires russes qui voient en la pensée économique de Xi Jinping une source de « sagesse pour le développement mondial ». Elle ne se contente pas de permettre le bon développement économique et social en Chine (pays communiste qui a inventé le crédit social et qui persécute les chrétiens !) mais permettra de répondre aux « défis globaux » avec la « sagesse chinoise ».

On a eu un récent exemple de ces réponses à des « défis globaux » lors de la crise du COVID, où les choix chinois, de l’utilisation des ventilateurs qui aggravaient l’état des patients jusqu’à l’option « zéro COVID », avec ses confinements totalitaires, ont durablement marqué et affaibli nos pays développés.

Eh bien, ces universitaires russes haut placés et donc jugés acceptables par les pouvoirs publics, y voient justement une preuve de la validité de la pensée de Xi Jinping et de sa mise en œuvre en Chine. Sergueï Tsyplakov, professeur à la faculté d’Economie et de politique mondiales à la Haute école d’économie en Russie, estime ainsi que face aux tensions commerciales et à la crise du COVID, la Chine a su mettre partout en œuvre sa « nouvelle philosophie du développement » et se fixer de nouveaux objectifs majeurs – à preuve, la « résilience » chinoise après la pandémie malgré une croissance mondiale ralentie.

 

Xi Jinping crédité du « bonheur » des Chinois

Vrai ? Faux ? On sait à quel point les chiffres et statistiques rendus publics par la Chine répondent à des objectifs de communication. On sait aussi que l’arrêt mondial de l’économie, « suggéré » par la réaction chinoise au COVID, inutile et délétère, et bien plus radical chez ses concurrents dits « développés », a pu favoriser la Chine.

Mais un autre Sergueï, le Pr Uyanayev qui dirige l’Institut de la Chine et de l’Asie contemporaine à l’Académie russe des Sciences, renchérit selon Xinhua : « Il croit que la Chine a démontré sa forte capacité à gérer les risques et les défis, et nous avons la preuve pratique de ce que la modernisation chinoise constitue un modèle réaliste et efficace de modernisation ».

La Chine, en suivant la pensée de Xi, « a gagné la bataille contre la pauvreté absolue, et elle a achevé la construction d’une société modérément prospère à tous égards », affirme ainsi Uyanayev. Cette société chinoise qui se meurt faute d’enfants et où le suicide constitue la cinquième cause de mortalité, et à l’inverse des autres pays du monde, frappe en priorité les femmes… Mais le « bonheur » chinois est à la mode : l’institut Ipsos a mis la Chine en tête du classement mondial dans un sondage publié début mai qui insiste sur le fait que les citoyens des pays « à revenu intermédiaire » sont plus heureux que ceux des pays à revenu élevé.

 

Des Russes saluent la « pensée » de Xi Jinping (façon Mao)

« Prospérité modérée » à la Xi Jinping et égalitarisme socialiste se profilent ici ; pourtant, on continue de quitter les campagnes en Chine pour vivre dans des cités construites sans âme, et à embaucher dans des usines au rythme de travail démesuré, sous la surveillance continue d’un parti communiste tout-puissant et omniprésent. Peu importe : la Chine est un modèle !

D’autres exemples ? Poursuivons avec Xinhua :

« L’objectif de la pensée économique de Xi est de créer le bonheur pour le peuple chinois, a déclaré Ivan Arkhipov, président de la Fondation Ivan Arkhipov.

« Sous l’égide de cette pensée, la Chine s’est fermement engagée à poursuivre un développement de haute qualité en accord avec ses conditions nationales et à se concentrer sur la satisfaction des aspirations et des besoins de son peuple, ce qui, selon M. Arkhipov, met en évidence le brillant avenir de la voie de développement choisi par la Chine.

« La pensée économique de Xi est en affinité avec le peuple, elle est pertinente, scientifique, pratique et ouverte, a déclaré de son côté Marat Abulkhatin, premier rédacteur en chef adjoint de l’agence TASS. La Chine réussira sans aucun doute à réaliser la modernisation socialiste et le grand rajeunissement de la nation chinoise, compte tenu des mesures et des actions prises par le pays, a-t-il ajouté. »

Leur langage sent la propagande à plein nez, mais elle témoigne au moins d’une chose : du refus de critiquer le communisme tel qu’il se pratique aujourd’hui en Chine, et de la volonté de le voir étendu au monde entier.

 

Pour le club Valdaï, le « Davos » russe, Xi est un modèle à suivre

Ainsi, Andrey Bystritskiy, président du conseil d’administration de la Fondation pour le développement et le soutien du Club Valdai – le « Davos » russe dont Vladimir Poutine est un invité régulier –, a noté que la pensée économique de Xi ouvre la voie au développement dans une ère pleine de changements turbulents, note Xinhua, qui ajoute : « M. Bystritskiy a souligné qu’il était important de renforcer la coordination, de se développer ensemble et de contribuer conjointement à la formation d’un ordre mondial plus juste et plus équitable, ajoutant qu’il espérait que toutes les parties pourraient tirer de nouveaux enseignements de la pensée économique de M. Xi et avancer dans la bonne direction. »

D’autres universitaires et leaders sont cités, toujours dans la même veine.

Il est vrai que la volonté chinoise de diriger le Nouvel Ordre Mondial n’est pas nouvelle. Ce qui l’est, en revanche, c’est le concert de louanges qui accompagne cette Chine toujours plus fermement menée par le très autoritaire Xi Jinping, le « nouvel empereur rouge ».

 

Anne Dolhein