L’un des principaux quotidiens égyptiens, Al-Youm Al-Sabea, avait annoncé la visite de Poutine avec des titres russes ! C’est dire l’importance revêtue par l’entretien diplomatique des deux présidents. Ils ont en effet signé, lundi, l’accord définitif pour la construction de la première centrale nucléaire égyptienne – il était en discussion depuis 2015. De quoi concrétiser un vieux rêve que la catastrophe de Tchernobyl avait reporté sine die.
Quatre réacteurs de chacun 1.200 mégawatts (MW) seront construits dans la région de Dabaa, à l’ouest d’Alexandrie. Le projet est évalué à une trentaine de milliards de dollars selon la presse égyptienne (presque 10 % de la richesse produite annuellement par le pays des pharaons) et devrait être terminé d’ici 2028-2029. Un prêt de la Russie couvrirait 85 % des coûts de construction, le russe Rosatom assurera la maintenance et la réparation des unités de production pendant 60 ans.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi et son homologue russe ont aussi discuté du renforcement des relations bilatérales aux niveaux économique et industriel ainsi que de l’accroissement de la coopération militaire et de la lutte contre le terrorisme. Le trafic aérien entre la Russie et l’Égypte, suspendu en novembre 2015 après un attentat terroriste qui avait provoqué l’écrasement d’un avion russe sur le Sinaï, pourrait même reprendre – de quoi réchauffer le tourisme bien mis à mal (dont les Russes formaient le gros des troupes).
« Depuis les années 1950 et 1960, la Russie a toujours soutenu l’Égypte et soutient toujours notre pays » a déclaré al-Sisi. Nasser finança pareillement le fabuleux barrage d’Assouan. Et depuis trois ans, tout particulièrement, leurs relations se développent d’une manière sans précédent.
Mais, c’est drôle… ils n’investissent pas dans le solaire ?!