Il naquit le 24 juin 1386, à Capistran (Capestrano), dans une noble famille du royaume de Naples. Il se maria, puis embrassa une carrière juridique en 1412 ; il fut aussi nommé gouverneur de Pérouse, ville qui était en proie à des luttes armées. Devenu veuf et fait prisonnier, il décida de consacrer sa vie à la recherche de la sainteté, et entra chez les franciscains en 1416. Disciple de saint Bernardin de Sienne, il fut ordonné prêtre dès 1417.

Homme de prière et grand théologien, Jean de Capistran était un prédicateur renommé. Réputé pour sa prudence, il fut employé comme conseiller et ambassadeur par plusieurs papes (Martin V, Eugène IV, Nicolas V, Calixte III). A ce titre, il parcourut l’Italie et plusieurs pays d’Europe centrale (Allemagne, Autriche, Pologne, Hongrie), prêchant la dévotion au nom de Jésus. Il œuvra à l’unité de la chrétienté dans une Europe bouleversée par le Grand Schisme d’Occident (il fut surnommé l’« apôtre de l’Europe unie »), et lutta contre la sorcellerie et l’hérésie hussite : sa prédication entraîna la conversion d’un grand nombre de personnes. Il se chargea aussi de réformer l’ordre franciscain et joua un rôle important au concile de Florence en 1439, qui voulait réaliser l’union des Grecs et des Latins.

En 1453, les Turcs, qui venaient de prendre Constantinople, menaçaient la Hongrie et l’Europe. Le pape Calixte III prêcha une croisade contre eux en 1454. Jean consacra toute son ardeur à cette croisade, s’employa à ranimer le courage et l’espérance des chrétiens et réunit une armée de plusieurs dizaines de milliers d’hommes en Hongrie. Sa foi et ses actions permirent en grande partie la victoire chrétienne décisive lors du siège de Belgrade en juillet 1456.

Peu de temps après, Jean de Capistran, ayant contracté la peste noire, mourut sur les rives du Danube, à Ilok, le 23 octobre 1456. Un grand nombre de ses écrits théologiques ont été conservés. Il fut canonisé par Alexandre VIII le 16 octobre 1690 ; en 1984, Jean-Paul II en fit le saint patron des aumôniers militaires.