Salah Abdeslam, docteur Mac Do et mister islam, terroriste à visage humain

Salah Abdeslam Terroriste Visage humain Islam Mac Do
Capture d’écran du 11 novembre 2015 montrant Salah Abdeslam dans une station service.

 
L’Obs et 20 Minutes racontent la soirée de Salah Abdeslam dans une tour de banlieue après les attentats du 13 novembre 2015, entre Mac Do et joints. Elle révèle un personnage hallucinant de naturel, hybride monstrueux d’islam et d’Occident, le fanatisme se dissolvant dans la lâcheté pour donner un terroriste à visage humain.
 
Les assassins sont parmi nous. Ce titre d’un film de l’immédiat après-guerre sur la forte présence d’anciens nazis dans la population allemande conviendrait assez bien à la situation actuelle du terroriste Salah Abdeslam et de ses semblables aujourd’hui en France. Ils sont partout chez nous comme des poissons dans leur bocal, les assassins, ces fumeurs de hasch que le vieux de la Montagne récompensait d’un joint, d’un thé ou d’une confiserie farcie à la drogue pour qu’ils tuent les ennemis de l’islam. En témoigne la fin de la soirée du terroriste survivant des attentats du 13 novembre : après que ceux-ci eurent étés perpétrés, il est allé manger un Mac Do et fumer des pétards avec des lycéens dans la cage d’escalier d’une tour de la cité Vauban, à Châtillon, dans les Hauts de Seine. Normal. Sans éveiller le soupçon ni l’attention de personne. Chez lui comme l’islam en France, tranquille comme Baptiste, terroriste à visage humain, trop humain, porteur de capuche ordinaire dans une banlieue ordinaire.
 

Salah Abdeslam, mec normal avec joint et Mac Do

 
La scène est donc au neuvième étage d’une tour comme il s’en trouve dix mille en France, pas particulièrement sale, pas particulièrement dangereuse, une case parmi d’autres de l’immense terrain vague qu’est devenu notre pays. On y deale, bien sûr, mais surtout du cannabis. Rien de bien méchant, au regard des normes de la banlieue. Il est une heure du matin. Trois lycéens de dix-sept ans, scolarité normale, ils sont en première, traînent, comme beaucoup de nuits du vendredi au samedi, mais cette fois, ils ont l’oreille un peu plus collée que d’habitude au portable : Paris retentit depuis vingt et une heures de bombes et de mitraillades, et le nombre de morts s’accroît à chaque flash, en cette première heure du 14 novembre 2015. Une silhouette débarque soudain sur le palier. Nonchalante. A la main elle porte un sac Mac Do. Elle cherche un endroit calme pour manger et se reposer. C’est Salah Abdeslam, encore inconnu. L’un des témoins raconte : « Il avait l’air d’un mec normal, qui n’a rien à faire. On a commencé à discuter, il était sympa, alors il est resté avec nous » C’est juste un vendredi soir sur la terre, comme chanterait Cabrel, une histoire ordinaire. L’air d’un mec normal, qui n’a rien à faire. La vacuité normale des vies et des banlieues d’Occident.
 
De quoi causent-ils, ces jeunes normaux, avec ce mec normal ? D’abord des attentats. Normal. On se montre même, sur l’écran du Smartphone, la vidéo amateur filmant les assaillants du Bataclan tirer sur les forces de l’ordre. Salah Abdeslam mord sur son Mac Do, impavide. Il n’a pas grand faim, offre des frites à ses nouveaux copains. Sympa. Et la nuit, et la discussion, continuent.
 

Un terroriste à visage humain mais plein de mystères

 
Etonnant, cette aisance, ce naturel. Avec la police et la justice, après son arrestation, Salah Abdeslam se montrera soit taiseux, soit contraint, mais avec ses commensaux d’un soir, il se débonde. Et cela jette un jour nouveau sur sa personne, sur les questions qu’elle suscite depuis le début de l’affaire. Pourquoi a-t-on retrouvé une ceinture d’explosifs portant des traces de son ADN dans une poubelle à Montrouge ? Pourquoi a-t-il déposé ses collègues au stade de France, alors qu’il a indiqué avoir voulu « faire exploser le stade de France » puis y avoir « renoncé ». A-t-il eu peur ? Avait-il une autre mission ? Contrairement à d’autres islamistes, les frères Kouachi, Coulibaly, Mehra, il n’a pas offert sa poitrine aux balles de la police, il s’est fait sagement prendre aux pattes, et depuis il parle, et il ment. Ce n’est pas un terroriste qui se tait et se suicide. La ruse, la dissimulation, la taqqiya, est permise par l’islam face à l’infidèle quand il est en position de force, de même que la lâcheté est la règle quand la supériorité numérique ne garantit pas la victoire. Or il y a visiblement quelque chose à cacher dans l’attaque terroriste du 13 novembre à Paris : le communiqué de Daech daté du 14 était formel, il fait état de «  huit frères portant ceintures d’explosifs et fusils d’assaut ». Or, si l’on additionne les trois du stade de France, les trois du Bataclan et Salah Abdeslam on arrive à sept. Où est passé le huitième homme ?
 

Dans l’islam aussi, tout a toujours très mal marché

 
Quant au septième, il n’est pas terrible. On a présenté Salah Abdeslam comme le « cancre » de Daech, le terroriste calamiteux, c’est plutôt le représentant ordinaire de l’islam au combat, une sorte de conquérant à visage humain – très humain. Il jette une autre lumière sur les prétendus « fous de Dieu ». Avec son frère, il tenait à Molenbeek un café nommé Les Béguines, où, d’après des voisins, il menait une vie « contraire à l’islam », sans y accueillir des « réunions d’islamistes », mais plutôt « des soirées » et des « gonzesses ». A n’y rien comprendre : il ressemble aux zélateurs du « patriotisme de la terrasse ».
 
On a même parlé « d’erreur de casting de Daech ». Des « spécialistes » ont noté que, pendant les quatre mois de sa cavale, il n’a commis aucun des actes qu’il dit avoir prévu de faire, et qui justifiaient l’arsenal trouvé en sa possession. Et pourtant, c’est bien un terroriste, impliqué dans l’un des pires attentats de Paris. De là à penser avec Jacques Bainville que tout a toujours très mal marché, même pour Daech, il n’y a qu’un pas. La figure mythique de l’auto-radicalisé en prend un coup : avec Salah Abdeslam on est en présence de quelqu’un qui a manifestement été embrigadé, et qui ne se trouve pas si à l’aise que ça dans la brigade où il se trouve. Cela ressemble presque à un malgré nous du terrorisme islamique.
 

Salah Abdeslam : islam, Mac Do, le visage humain d’un terroriste

 
La nuit du treize au quatorze novembre 2015 dans la tour Vauban confirme l’image d’un terroriste paumé entre préceptes de l’islam et tentations de l’Occident post moderne, d’un être faible et lâche. Avec ses compagnons de haschich, Mac Do en main, frite altruiste, Salah Abdeslam parle de lui-même, de sa vie. Il se déboutonne, mais il ment. Il se présente plus beau qu’il n’est, il masque ce qu’il doit considérer comme de pesants échecs. Ainsi leur raconte-t-il qu’il travaille « dans la maintenance des trams en Belgique » alors qu’il a été licencié quatre ans auparavant, ou bien qu’il va épouser sa fiancée, alors qu’ils viennent de rompre. Dans sa tour d’ivoire de Châtillon, le terroriste se rêve en petit bourgeois comblé, sur le modèle qu’il a lu dans Le Soir.
 
Cela éveille l’attention sur une question : pourquoi l’islam a-t-il si bien pris sur le vide post-moderne ? Pourquoi ce pullulement d’islamistes, hybrides monstrueux de l’islam conquérant et de l’Occident conquis ? Sans doute parce qu’il existe une parenté, sinon un isomorphisme, entre l’humanisme et l’islam. Ils partagent un même vide spirituel, un même attrait pour ce qu’on appelle aujourd’hui l’humain, et qui n’est qu’une caricature déchue de la nature. A la différence du christianisme catholique, qui se conforme à l’ordre, naturel et surnaturel, des choses, l’islam, qu’il prenne son visage humain ou son visage de sang, se nourrit de la chute et se satisfait de l’humanité déchue, comme l’indiquent aussi bien l’esclavage et la polygamie que l’exaltation du sabre – sabre qui triomphe sur le drapeau de Daech et celui de l’Arabie saoudite.
 

Pauline Mille