Le constructeur automobile allemand Volkswagen a déclaré mercredi ne pas avoir menti sur le niveau d’émission de CO2 de 800.000 voitures, contrairement aux données découlant d’une enquête interne dont il avait fait état début novembre. Le scandale Volkswagen est donc en train de se dégonfler…
« Après des contrôles internes et mesures complètes, il est dorénavant établi que sur presque tous les modèles, les émissions effectives de CO2 correspondent aux valeurs indiquées » dans les spécifications techniques, affirme en effet un communiqué du constructeur.
Le scandale Volkswagen n’en était pas vraiment un, affirme le groupe
Le groupe précise dès lors : « Le soupçon de manipulation illégale des données sur la consommation (…) ne s’est pas vérifié. »
Le scandale sur la triche concernant les émissions dissimulées de dioxyde de carbone – le fameux CO2 – n’est donc plus, officiellement, à l’ordre du jour.
C’est un soulagement manifeste pour Volkswagen, qui indiquait le mois dernier que cela pourrait concerner 800.000 véhicules, et qu’il lui en coûterait autour de 2 milliards d’euros. Désormais, si le constructeur n’exclut pas un éventuel « impact économique mineur », « de légères déviations de mesure sur seulement neuf modèles de la marque Volkswagen », ayant été tout de même notées, mais elles ne représentent que 0,5 % de la production annuelle, c’est-à-dire environ 36.000 véhicules.
L’accusation sur les moteurs truqués se dégonfle
Il y a mieux encore ! Ce jeudi, le groupe affirme que le trucage de 11 millions de moteurs diesel, premier scandale qui a précipité le constructeur dans une situation « tendue », ne résulte « pas d’une erreur isolée mais d’un enchaînement d’erreurs qui n’a à aucun moment été brisé », et dont les origines remontent à 2005, a déclaré devant la presse à Wolfsburg, en Allemagne, Hans Dieter Pötsch, président du conseil de surveillance du groupe.
Le nouveau patron du groupe, Matthias Müller, a ainsi pu faire montre d’une satisfaction réelle : « La situation a beau être sérieuse, elle ne mettra pas l’entreprise à terre. » De fait, le coût de cette opération concernant 11 millions de voitures est toujours un risque important, mais il est beaucoup moins lourd à porter que s’il avait été prouvé que la falsification était volontaire.
Deux enquêtes, l’une interne et presque terminée, et dont les déclarations actuelles sont le premier résultat, l’autre externe et confiée à un cabinet indépendant américain, doivent permettre de tirer au clair toute cette affaire – ou ces affaires.
Conséquences
Pour l’heure, le groupe a mis à pied sept personnes. L’affaire avait fait une première victime, le patron du groupe depuis 2007, Martin Winterkorn, qui avait démissionné dès septembre, tout en affirmant n’avoir jamais rien su de tout cela.
Pour Volkswagen, qui réalise 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et emploie pas loin de 600.000 salariés, et qui a connu cet été sa première perte nette en 15 ans, cette série d’annonces va avoir un impact positif, tant fiscal, boursier et financier que moral et commercial.
Il reste néanmoins une question intéressante. Que vont faire les climato-maniaques de tous bords qui se sont précipités pour dénoncer le groupe allemand, et utiliser le « scandale Volkswagen » pour affirmer la nécessité de la COP21 ?