Forum économique mondial : quand Klaus Schwab trafiquait les chiffres pour noircir le Brexit

Schwab chiffres noircir Brexit
 

Des données trafiquées, des chiffres manipulés : le Forum économique mondial est intervenu pour noircir le tableau du Brexit afin de ne pas le faire apparaître comme une réussite, et ce à travers l’intervention personnelle de Klaus Schwab. Celui-ci est aujourd’hui accusé d’avoir fait modifier le rapport de compétitivité globale dans lequel le World Economic Forum de Davos établit tous les ans le classement des pays selon leur productivité et leur prospérité à long terme, selon des informations « fuitées » par le journal suisse SonntagsZeitung.

Tout a commencé avec un rapport 2017-2018 – l’année suivant le vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne – où il apparaissait que le pays passait de la 7e à la 4e place mondiale, apparemment du fait d’un changement de méthodologie. Le sang de Schwab n’a fait qu’un tour : on découvre aujourd’hui qu’il a alors interpellé les employés du WEF pour exiger que le Royaume-Uni n’apparaisse pas comme ayant progressé, de peur de voir ce fait « exploité par le camp du Brexit ». Dans la version définitive et publiée du rapport, on voit le pays chuter d’une place pour passer en 8e position derrière la Suède, alors que le rapport initial le plaçait derrière la Suisse, les Etats-Unis et Singapour dans le carré de tête.

 

Klaus Schwab a exigé qu’on déclasse le Royaume-Uni après le référendum sur le Brexit

Le rapport publié accompagnait ce glissement d’un commentaire annonçant que la compétitivité du Royaume-Uni risquait de connaître une baisse à l’avenir à cause du Brexit, même si ce dernier n’était pas accusé d’avoir provoqué la petite chute dans le classement. De fait, si le vote était acquis, les démarches concrètes de sortie de l’UE n’avaient pas encore été entreprises et on évoquait encore la possibilité d’appeler les Britanniques à un nouveau vote pour obtenir un résultat de référendum plus conforme aux exigences du mondialisme.

On dira que la montée du Royaume-Uni dans le classement n’a pas non plus pu être le résultat de ce Brexit qui n’avait pas encore pu être mis en œuvre. Mais la question n’est pas là. Il s’agit bien d’une manipulation destinée à une communication aux intentions idéologiques : il ne fallait pas laisser penser qu’une telle contradiction de l’obligatoire construction européenne n’aurait pas d’effet négatifs automatiques imputables au vote du bon peuple. De toute façon, le simple fait de l’existence du référendum favorable au Brexit devait suffire à établir des liens de cause à effet dans un sens ou dans l’autre à l’égard d’une opinion peu soucieuse de détails techniques.

Par la même occasion, Schwab serait intervenu, selon les informations du SonntagsZeitung reprises par le Telegraph, pour empêcher le rapport de compétitivité de Davos pour 2017-2018 de révéler une chute de l’Inde de 20 places dans le classement. L’objectif était, selon ces journaux, de « protéger » la relation du Forum économique mondial avec ce pays en vue de la réunion de 2019. L’Inde était notée dans le rapport définitif comme ayant perdu une seule place en passant la 39e à la 40e ligne du classement.

 

Klaus Schwab, objet d’une enquête interne qui ternit l’ensemble du Forum économique mondial

Ces accusations à l’encontre de Klaus Schwab résultent d’une enquête interne au sein du Forum économique mondial qui a fait suite aux dénonciations d’un lanceur d’alerte interne l’accusant de détournement de fonds, de harcèlement verbal à l’égard de jeunes employées et de manipulation de données.

S’agissant d’un organisme privé, on pourrait dire que tout cela n’est pas si grave. Hélas, les réunions de Davos sont depuis des décennies l’occasion de la diffusion de l’idéologie mondialiste dans les milieux de pouvoir politique ; rampe de lancement pour les jeunes candidats aux responsabilités nationales, elles rassemblent des chefs d’Etat et des hauts responsables nationaux, ainsi que des figures de premier plan des organisations internationales, de manière à orienter et dessiner les contours de la politique mondiale. Jadis cela se faisait dans le plus grand secret ; aujourd’hui les réunions sont publiques… mais sait-on tout ce qui s’y passe ?

Il apparaît désormais que le fondateur des rencontres de Davos, qui en a été le « visage » pendant des décennies avant de céder sa place en avril dernier à Peter Brabeck-Letmathe, n’a rien négligé pour promouvoir sa vision du monde sans frontières. Selon l’enquête réalisée par la société juridique Homburger, il aurait également soigné son propre compte en banque en faisant payer des frais « sans lien suffisant » avec les activités du Forum : avec sa femme Hilde, employée du WEF, la somme de dépenses contestées dépasserait les 950.000 euros.

Aujourd’hui, Klaus Schwab dénonce la publicité donnée à l’enquête en cours avec laquelle il n’a accepté de coopérer qu’au moyen d’un accord sur l’absence de communication publique sur son déroulement de part et d’autre. « Je me sens trahi », a-t-il déclaré dimanche : « Je ne suis plus disponible pour des investigations ultérieures. »

 

Des chiffres du Brexit à Lénine en passant par Klaus Schwab

Il y en a pourtant une qu’on aimerait voir mise en œuvre et qui ne semble intéresser personne : pourquoi Schwab a-t-il buste de Lénine dans son bureau ? Après tout, la praxis prêchée par le théoricien de la Révolution s’accommode de n’importe quel mensonge, pourvu qu’il serve la cause !

Outre-Manche, des figures du parti des Tories comme de Reform UK, le parti du champion du Brexit, Nigel Farage, dénoncent avec vigueur des manœuvres et une conspiration visant à contrer « l’issue démocratique d’un processus politique », comme l’a déclaré la responsable de la politique étrangère du shadow cabinet conservateur, Pritti Patel.

Nigel Farage a déclaré : « Toutes les théories du complot au sujet de Klaus Schwab se révèlent exactes aujourd’hui. Il est un dangereux manipulateur mondialiste. » Le président délégué de Reform, Richard Tice, ajoutait : « Il n’est pas surprenant que le WF mondialiste semble avoir déformé les faits afin d’empêcher de faire apparaître la souveraineté et l’indépendance comme positives. »

Pendant ce temps-là, le gouvernement travailliste de Keir Starmer refuse de commenter l’information, lui qui ne cesse d’accuser le Brexit d’être à l’origine des problèmes actuels du Royaume-Uni. Si Paris vaut bien une messe, le globalisme vaut bien des mensonges à répétition.

 

Jeanne Smits