La capitale autrichienne ne veut plus de la statue de Jean III Sobieski, vainqueur de la bataille de Vienne, de peur d’offenser les Turcs !

Sobieski Bataille Vienne statue Turcs
 
À trois semaines de l’installation de la statue du roi de Pologne Jean III Sobieski sur la colline du Kahlenberg à Vienne, les autorités de la capitale autrichienne ont fait savoir qu’elles renonçaient à ce projet de monument dont le socle avait été érigé en 2013, pour le 330e anniversaire de la Bataille de Vienne. La statue, présentant le vainqueur des Ottomans sur son cheval à la tête des fameux hussards polonais, devait être inaugurée cette année pour le 335e anniversaire de la bataille qui marqua le début du reflux de l’occupation musulmane en Hongrie et dans les Balkans. D’après les informations recueillies par les médias polonais (les médias autrichiens sont restés silencieux), la mairie de Vienne, entre les mains de la gauche, aurait finalement considéré que le projet de statue – pourtant accepté de longue date – avait une expression trop guerrière et risquait d’offenser les Turcs !
 
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Selon le communiqué de la ville polonaise de Cracovie qui était partenaire du projet, les autorités de la capitale autrichienne ont présenté, alors que la statue était prête, une nouvelle vision pour commémorer la Bataille de Vienne. Le projet de statue avait pourtant été convenu avec le maire de Cracovie et l’ancien maire de Vienne puis confirmé par la municipalité autrichienne. Aujourd’hui, la ville de Vienne voudrait non seulement une autre statue, moins guerrière donc, mais aussi qu’elle soit située ailleurs que sur la colline d’où partit l’offensive des troupes du Saint-Empire germanique, commandées par Charles de Lorraine, et de celles du roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, qui était le temps de cette bataille le chef de l’ensemble des armées chrétiennes venues au secours des Viennois assiégés par les armées ottomanes. C’est le 31 août 1683 que les 27.000 hommes de Jean Sobieski s’unirent aux 32.000 soldats impériaux pour lancer l’offensive contre l’assiégeant mahométan qui menaçait l’Europe tout entière, fort d’environ 250.000 hommes. « Venimus, vidimus, Deus vicit » (Nous sommes venus, nous avons vu, Dieu a vaincu) écrivit alors le souverain polonais dans une missive au pape Innocent XI pour l’informer de la victoire militaire du christianisme sur l’islamisme.
 
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Une statue à l’expression trop guerrière qui risquerait d’offenser les Turcs, selon la gauche au pouvoir à Vienne

 
Est-ce parce que cette confrontation leur paraît trop contemporaine que la mairie et le land de Vienne, dominés par la gauche, ont eu peur d’offenser leurs résidents turcs ? Selon la réponse donnée à un journal polonais en Autriche par le président du parlement du land de Vienne, Ernst Woller, un « Conseil des monuments et des lieux de mémoires » mis en place par la municipalité en 2017 aurait émis un avis négatif sur le projet de la statue commandée à l’artiste polonais Czesław Dźwigaj. Woller a encore prétendu que le maire de Vienne Michael Ludwig et celui de Cracovie Jacek Majchrowski s’étaient rencontrés le 11 juillet dernier et avaient convenu que la statue en question serait finalement érigée à Cracovie et qu’un nouveau concours serait lancé pour une autre statue à la mémoire du roi Jean Sobieski à Vienne, mais la ville de Cracovie a apporté un démenti officiel à ces affirmations.
 

Le socle de la future statue du vainqueur de la Bataille de Vienne vandalisé par des militants d’extrême gauche

 
Il y a un an, en marge d’une manifestation des identitaires, des militants d’extrême gauche avaient taggé au spray le socle de la statue et la pancarte décrivant le projet.
 
La statue commémorant la Bataille de Vienne aurait normalement dû être inaugurée le 12 septembre. D’après le journal polonais Nasz Dziennik, le gouvernement de Mateusz Morawiecki est intervenu dans ce dossier auprès de celui de Sebastian Kurz, mais le problème est qu’il existe un conflit politique entre le gouvernement autrichien de droite et la ville de Vienne dirigée par la gauche.
 

Olivier Bault

Correspondant à Varsovie