Un soldat mutant aux capacités augmentées pour monter au front… ou réprimer les chômeurs victimes de la robotisation

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Le soldat mutant pourrait monter au front dès 2048, portant avec lui la menace de troupes d’une puissance et d’une vitesse d’action démesurées. Au Royaume-Uni, le gouvernement estime que ce type de soldat mutant aux capacités augmentées pourrait être opérationnel d’ici à trois décennies. Mutant, car ce soldat « augmenté », capable de vision nocturne, serait obtenu par modification génétique, adjonction de prothèses bioniques, adaptations de l’encéphale et absorption de substances chimiques permettant une augmentation des performances. La science-fiction la plus glaçante semble arriver à nos portes. Glaçante par les techniques qu’elle implique, car toute innovation en matière militaire enclenche une escalade de la partie adverse et une course à la violence potentielle. Glaçante aussi parce que ce type de soldats mutants pourrait être lancé contre des manifestations, par exemples des chômeurs victimes de la robotisation de l’économie, dixit le rapport.
 

Le soldat mutant aux capacités augmentées courra à des vitesses inconnues jusqu’ici

 
A Londres, le rapport du ministère de la Défense, élaboré par son « Centre de développement, de concepts et de doctrine », insiste sur le fait que ces troupes génétiquement modifiées sont concevables d’ici une seule génération. On pourrait ainsi voir des soldats mutants aux capacités augmentées soulever des poids extrêmement lourds ou courir à des vitesses inconnues jusqu’ici, et sur des distances inimaginables. Une vision à infra-rouge pourrait leur être implantée – elle existe déjà par l’utilisation d’outils externes – et ils seraient capables de transmettre leurs pensées par une forme de télépathie assistée par systèmes électroniques.
 
Le rapport ministériel britannique indique que les modifications génétiques, les membres bioniques, les drogues permettant une démultiplication des capacités cérébrales et des performances, « permettront de repousser très loin les frontières de la performance humaine ». On peut aussi y lire que « la volonté et la conviction d’un acteur en faveur de l’exploitation de ce type de technologies sont susceptibles de lui conférer un avantage compétitif sur l’adversaire ». Ces « avancées » posent au demeurant la question de leur utilisation par des Etats qui ne respecteraient pas les canons du droit international.
 

Le soldat mutant réprimerait des manifestations de chômeurs victimes de la robotisation

 
Le rapport prévient certes qu’une législation sera nécessaire pour imposer des limites morales et éthiques avant la création de ce type d’armées de mutants. Mais, surtout, il justifie ces propositions en énumérant les menaces globales auxquelles le soldat mutant pourra faire face. Parmi elles, on trouve les possibles manifestations massives de chômeurs privés d’emplois par les robots. Le rapport décrit explicitement « le risque d’un soulèvement et de manifestations violentes » par « les déshérités ». Une armée d’humains « augmentés » lancée par un gouvernement contre son propre peuple : voilà qui révèle l’impensé de la technocratie dirigeante.
 
Pour ne rien manquer, le rapport demande une meilleure régulation des médias sociaux, estimant que la « désinformation » diffusée en ligne « pourrait mobiliser les populations, sapant sa confiance dans les institutions, créant de l’incertitude et nourrissant les revendications ». Que la désinformation soit devenue une arme au service d’un pouvoir politique servi par des médias dominants aux ordres, ne paraît pas être l’objet principal du souci du ministère britannique de la Défense.
 
Le secrétaire britannique à la Défense, Gavin Williamson, a déclaré : « Nous vivons dans un monde qui devient de plus en plus dangereux, avec des défis croissants de la part d’Etats agresseurs qui bafouent les lois, de terroristes qui veulent porter atteinte à notre mode de vie et d’une course technologique avec nos adversaires ».
 

Même Stephen Hawking mettait en garde contre la fin de la race humaine

 
Feu le professeur Stephen Hawking, pourtant athée revendiqué, expliquait à la BBC en 2014 : « Les formes d’intelligences que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine. Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés. » Il concluait que les humains « non-augmentés » finiraient « par disparaître, ou par être relégués ». Il faudrait toutefois pour cela que les humains augmentés puissent se reproduire en transmettant leurs monstrueuses capacités.
 
Concernant l’armée britannique, il y a par ailleurs loin de la coupe aux lèvres. Les troupes de Sa Majesté comptent 10 % de militaires obèses, soit 8.662 soldats de l’Armée de Terre, 4.666 marins et 4.274 personnels de l’Armée de l’Air, a révélé Freedom of Information. Une véritable mutation… à l’envers. Le ministère de la Défense est accusé d’engager des personnes inaptes pour compenser l’insuffisance du recrutement. Le colonel Richard Kemp, ancien commandant en Afghanistan, expliquait récemment au Mail on Sunday : « Il est consternant de voir des militaires en aussi mauvaise condition physique endosser l’uniforme. Ils ont été uniquement engagés en raison de l’insuffisance de main d’œuvre. » Un rapport publié en avril estimait que l’effectif de militaires employés à plein temps était inférieur de 8.200 au niveau budgété. Avant d’obtenir des soldats mutants, il faudra recruter des soldats tout court.
 

Matthieu Lenoir