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Ces statistiques qui démentent le lien entre cyclones et température des eaux, et relativisent la force de l’ouragan Irma

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Les mĂ©dias dominants s’époumonent pour affirmer qu’après Harvey, le cyclone Irma qui a dĂ©vastĂ© Saint-Martin, et qui devait frapper Cuba et les cĂ´tes des Etats-Unis, serait « le plus puissant de toute l’histoire connue de l’ocĂ©an Atlantique Â» et que cette succession de tempĂŞtes serait due au rĂ©chauffement de la surface des eaux. Pourtant, des statistiques dĂ©mentent plusieurs de ces affirmations alarmistes, explique David Middleton sur le site WUWT consacrĂ© aux changements climatiques. De son cĂ´tĂ© Bjorn Lomborg, statisticien suĂ©dois, professeur Ă  la Copenhagen School of Business, dĂ©montre que le nombre de grands cyclones qui frappent les terres continentales amĂ©ricaines suit une courbe descendante sur les 140 dernières annĂ©es. La force d’Irma la situe en tĂŞte de tableau mais elle ne s’y trouve pas seule, et son lien avec la tempĂ©rature des eaux ocĂ©aniques n’est pas dĂ©montrĂ©.
 

Les statistiques sur la durée relativisent la force de l’ouragan Irma

 
Avec des vents de 300 km/h, Irma prend place sans aucun doute parmi les plus puissantes tempĂŞtes de la zone atlantique depuis 1924. Pour autant elle n’est pas la plus puissante puisque Allen avait atteint 305 km/h en 1980, souligne David Middleton. Trois autres cyclones ont atteint des vitesses de vents identiques Ă  celles d’Irma : Wilma en 2005, Gilbert en 1988 et LaborDay en 1935. Sur la courbe des vitesses de vents constatĂ©es lors des 24 Ă©vĂ©nements les plus violents depuis 1924, on note des pointes en 1935, 1980, 1988, 1998, 2005, et au contraire des vitesses parmi les plus faibles de la sĂ©rie en 1929, 1961, 1985, 1999, et 2010. Irma fait donc partie des quatre cyclones arrivant en seconde position par la vitesse de leurs vents.
 
Mais la vitesse des vents n’est pas le seul indicateur de l’intensité du cyclone. David Middleton examine ensuite l’importance de la dépression atmosphérique, avec des minima exprimés en hectopascals (hPa) sur la série des cyclones les plus importants depuis 1924. Sur ce critère, Irma ne figure qu’au douzième rang avec 913 hPA, la plus forte dépression ayant été atteinte par le cyclone Wilma en 2005 (882 hPA), suivi de Gilbert en 1988 (888 hPA) et Labor Day en 1935 (892 hPA). On relève aussi parmi les onze cyclones précédant Irma dans cette liste Camille en 1969 (900 hPA) ou Cuba en 1924 (910 hPA). En matière climatologique, il est important de se rafraîchir régulièrement la mémoire. Les plus fortes dépressions sont identifiées en 1935, 1988 et 2005, les (relativement) plus faibles en 1929, 1979, 1992, 2003 et 2010.
 

Le pourcentage de tempĂŞtes se transformant en cyclones a tendance Ă  baisser

 
Dire que les cyclones deviennent de plus en plus sĂ©vères « est un mensonge Â», Ă©crit Middleton. « S’il peut apparaĂ®tre une lĂ©gère augmentation du nombre de tempĂŞtes Â» dans les statistiques du National Hurricane Center tenues depuis 1851, « ce peut ĂŞtre tout simplement liĂ© Ă  l’amĂ©lioration de leurs dĂ©tection en mer Â», poursuit-il. En revanche, la courbe du pourcentage de tempĂŞtes atteignant le stade de cyclones, autre indicateur de la sĂ©vĂ©ritĂ© des Ă©vĂ©nements climatiques, a tendance Ă  baisser, tant en nombre brut qu’en moyenne annuelle de long terme. Cette dernière passe ainsi de 67 % environ en 1851, Ă  50 % en 2011. Les plus forts taux brut de conversion, Ă  presque 100 %, ont Ă©tĂ© atteints autour de 1860 et 1883.
 
Reste la fameuse question de la température des eaux de surface, supposées traduire un réchauffement climatique, d’origine humaine selon ses théoriciens, et favoriser la création de cyclones.
 

Les températures des eaux de surface étaient plus élevées en 1200 avant J-C et en 800 de notre ère

 
Sur ce point, David Middleton convoque les statistiques de temps long – depuis 1200 avant JĂ©sus-Christ – des tempĂ©ratures de surface de la zone ocĂ©anique concernĂ©e. Et que dĂ©couvre-t-on ? Que les maximales, supĂ©rieures de 1,9° C au moins par rapport Ă  la moyenne de la mer des Sargasses, sont atteintes Ă  trois reprises entre 1200 av. J-C et 400 av. J-C. Des maximales suivies d’une autre sĂ©rie de tempĂ©ratures relativement Ă©levĂ©es, dĂ©passant de 0,9°C la moyenne, entre 800 et 1100 de notre ère. Or les principaux cyclones enregistrĂ©s surviennent tous après 1300 de notre ère. Middleton pose la question : « Si des eaux plus chaudes entraĂ®nent inĂ©vitablement des cyclones plus violents, comment l’humanitĂ© a-t-elle pu survivre Ă  l’optimum mĂ©diĂ©val ou Ă  l’optimum minoen de tempĂ©ratures ? Â» Il ironise : « Mille ans avant notre ère, ils auraient dĂ» subir neuf cyclones de catĂ©gorie 9 chaque annĂ©e ! Â» Le climatologue Roy W. Spencer Ă©tait arrivĂ© aux mĂŞmes conclusions.
 

La science dément le lien fait par les médias entre cyclones et température des eaux, et relativisent la force de l’ouragan Irma

 
Bjorn Lomborg, Ă©cologiste sceptique ancien membre de Greenpeace, se penche quant Ă  lui sur la moyenne de survenue des grands cyclones. Sur une sĂ©rie statistique de 140 annĂ©es, de 1897 Ă  2017, il constate que la tendance moyenne passe de 42 pour les cyclones de catĂ©gorie 1, les moins violents, Ă  27 ; de 26 Ă  16 pour les cyclones de catĂ©gorie 2 ; de de 14 Ă  11 pour ceux de catĂ©gorie 3 ; et de 3,5 Ă  3 environ pour ceux de catĂ©gorie 4+, les plus violents. Cette sĂ©rie inclut Harvey, cyclone de catĂ©gorie 4, et Irma, de catĂ©gorie 5. « Harvey et Irma sont terribles, mais nous avons besoin de perspective Â», conclut Lomborg.
 

Matthieu Lenoir