Forte comme l’acier, légère comme le polystyrène : c’est la nouvelle nanomatière développée par une équipe de la faculté de sciences appliquées et ingénierie de l’université de Toronto conduite par Peter Serles. Il a expliqué comment sa réflexion sur les difficultés liées à un tel projet l’ont conduit à mobiliser une intelligence artificielle dont l’algorithme a « appris » à partir de géométries simulées comment le mieux assurer la distribution du stress sur la matière et améliorer le rapport force-poids de ces conceptions à partir de la nano-architecture. Le travail a abouti à la création de nano-maillages carbone optimisés, réalisés à partir d’imprimantes 3D. Leur capacité à supporter le stress est cinq fois supérieure à celle du titanium. Les chercheurs ont été surpris par la capacité de leur algorithme IA à se contenter de relativement peu de données pour proposer des solutions inédites, pas du tout calquées sur les géométries présentées dans les données. Les applications s’annoncent multiples : on envisage par exemple l’utilisation de ces matériaux ultra-légers dans l’aéronautique, avec à la clef d’importantes économies de carburant pour les avions, les hélicoptères et les navettes spatiales – soit environ 80 litres de carburant économisés par an par kilogramme de matériau remplacé. Tout cela pour dire que l’IA s’impose par sa force de frappe, si l’on peut dire. On n’est pas près de pouvoir la « réguler », les enjeux sont trop importants.