Le Pr Susan Golombok, de Cambridge, vient de dire sa crainte que le risque de relations incestueuses « par inadvertance » entre demi-frères et sœurs nés à la suite d’une fécondation in vitro avec donneur anonyme ne soit bien plus important qu’on ne le pensait jusqu’ici. Et ce en raison de l’augmentation des enfants nés par ce biais.
Susan Golombok étudie les conceptions avec donneur
Susan Golombok mène une étude de grande envergure sur les « familles modernes » à partir de métadonnées compilées sur près de quarante ans lors d’études scientifiques sur la conception avec donneur, les parents « de même sexe » et les familles monoparentales. Elle a souligné, lors d’une conférence donnée au Hay Festival – au Pays de Galles, cette année – sur les nouvelles tendances dans le monde, que de nombreuses conceptions avec donneurs sont réalisées dans les mêmes régions. Que ce soit à l’école ou dans le cadre de leur ville de naissance, les jeunes ainsi conçus ont davantage de chances – ou de risques – de se rencontrer et de se plaire.
Alors que la loi britannique limite le nombre d’enfants nés d’un même donneur à dix, précisément pour éviter le risque de relations incestueuses par inadvertance – une loi qui peut être contournée dans les faits comme l’ont montré plusieurs faits divers ces dernières années, avec des dizaines, voire des centaines d’enfants conçus d’un même père – on a calculé le risque : « Aujourd’hui, la plupart de ces calculs affirment que cela n’a guère de chances de se produire dans la réalité. »
Un risque de relations incestueuses sous-évalué
« Mais ils ne prennent pas en compte le fait que ces enfants vivent le plus souvent au sein d’une même communauté, qu’ils ont le même âge et peuvent même fréquenter les mêmes écoles, et ainsi de suite. Je ne sais pas quel est le risque exact, mais il est probablement plus élevé que ce qu’on pense », a précisé le Pr Golombok en réponse à une question du public.
« Je pense même que cela s’est effectivement produit, et je suis sûre que cela se produira de nouveau. Mais évidemment si les enfants doivent l’apprendre (qu’ils sont nés d’un donneur), avec cette tendance à une plus grande franchise, alors ce sera plus facile, car cela ne se produira plus par inadvertance. Si les personnes savent qu’elles sont le fruit d’une conception avec donneur, au moins elles auront été mises en garde contre cette éventualité », a-t-elle ajouté.
Susan Golombok n’est en rien opposée aux fécondations in vitro
Il faut dire que Susan Golombok ne voit aucune difficulté d’ordre général à ce que l’on multiplie le nombre des familles atypiques. Elle s’est efforcée, tout au long de ses études psychologiques, de montrer que les « familles » lesbiennes, « à éprouvette », avec donneurs, issues d’une GPA, monoparentales par choix de la mère ou avec un père gay donnent naissance à des enfants qui sont « plus souvent équilibrés et heureux » que dans le cadre de familles traditionnelles. Et si ces enfants rencontrent des problèmes, c’est en raison des « préjugés » et de la « discrimination » dont ils font l’objet à l’école.
Autrement dit, Susan Golombok, directrice du Centre de recherches sur la famille est en pointe dans le combat militant pour l’abandon du modèle familial traditionnel ou plutôt de sa dévaluation par rapport aux multiples nouvelles formes « familiales » que permet l’ingénierie scientifique et sociale moderne.
Si c’est elle qui met en garde contre leurs dangers, c’est qu’il y a vraiment un problème.