De violents combats, occasionnant plusieurs morts, ont opposé mercredi les djihadistes de l’Etat islamique aux forces kurdes aux portes d’Aïn al-Arab, ville syrienne frontalière de la Turquie. « Bien qu’inférieurs en nombre et en armement, les combattants kurdes refusent de se retirer et défendent farouchement leur ville face aux djihadistes de l’Etat islamique », rapporte Rami Abdel Rahmane, directeur de l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme.
Malgré leur désavantage, tant en nombre qu’en armement, les combattants kurdes se défendent avec l’énergie du désespoir. « C’est pour eux une question de vie ou de mort », confirme Rami Abdel Rahmane.
Une bataille importante pour les djihadistes
Pour leurs attaquants djihadistes, cette bataille est capitale. S’ils en sortent vainqueurs, ils réuniront, le long de la frontière turque, tous les points qu’ils contrôlent actuellement en une longue bande territoriale sans discontinuité.
Ce qui prouve que, malgré les attaques de la coalition internationale (qui avouent, il est vrai, ne pouvoir bombarder à l’aveuglette), les djihadistes continuent de progresser. Au point de menacer désormais une enclave turque. Cette situation a manifestement fait évoluer la décision du gouvernement turc qui a donné son accord pour rejoindre les rangs de la coalition – si son parlement approuve cette décision.
L’exil des habitants
Pour les habitants, il sera peut-être trop tard. Aux 160.000 qui ont déjà trouvé refuge en Turquie depuis le commencement des affrontements début septembre, se sont ajouté 15.000 autres qui ont encore passé la frontière lundi.