Syrie : La France marginalisée
RITV Vidéo


Bachar el Assad se présentera-t-il à la présidentielle de 2014 ? Le vice-ministre des affaires étrangères syrien rappelle que la décision lui revient. Mais il estime surtout que notre diplomatie n’a pas sa place au Proche-Orient. La France marginalisée, tel est le résultat des erreurs d’Hollande et Sarkozy.

Significativement, Fayçal Moqdad, chef de la diplomatie d’un pays traditionnellement francophone dans ses élites, s’exprime en anglais alors qu’il est interviewé par l’agence France presse. C’est le symbole de la déception des pays du Machrek devant l’abandon de la position traditionnelle de la France visant à garder l’équilibre entre Israël et les pays arabes. Depuis l’affaire libyenne au moins, et singulièrement en Syrie ou dans la négociation sur le nucléaire iranien, Nicolas Sarkozy puis François Hollande se sont alignés sur les positions anglo-saxonnes et israéliennes. Malgré le ton déplaisant du ministre syrien, on ne peut lui donner tort lorsqu’il parle du rôle perturbateur qu’ont tenu François Hollande et Laurent Fabius, poussant à la guerre à tout va, rôle qui leur est retombé sur le nez depuis.

Puissances moyennes et gouvernance globale

Derrière l’anecdote, et la blessure d’amour propre pour nos gouvernants, c’est la fonction de la France au Proche-Orient, protectrice traditionnelle des chrétiens, qui finit de s’évanouir. Ce n’est pas un hasard si en même temps ces chrétiens tendent à disparaître de la région. Et c’est aussi l’élimination des puissances moyennes indépendantes de la scène diplomatique. Le suivisme américain des présidents Hollande et Sarkozy fait dans un premier temps le jeu de la rebipolarisation de la planète, puis de la gouvernance mondiale à venir. La France marginalisée se trouve ainsi prête à disparaître.