Avec QuotaClimat le système asservit l’information sur le climat

système asservit information climat
 

Au temps de la Pravda, le système d’information et sa maîtrise étaient simples et clairs : le politburo de l’URSS décidait de la vérité dans tous les domaines, et de la proportion des éléments qu’on y trouverait imprimés. Aujourd’hui le système est un peu plus sophistiqué : des ONG soucieuses de morale se donnent pour mission que les médias parlent plus de certains sujets « sous-représentés » ou « invisibilisés ». Ce fut le cas de plusieurs associations antiracistes pour les « minorités visibles », c’est aujourd’hui le cas de QuotaClimat pour le climat, dont l’audiovisuel ne parle pas assez selon elle. Elle dénonce « la faible place de la crise écologique dans l’agenda médiatique » et préconise des quotas de « 20 % » de contenu lié à l’environnement dans l’information quotidienne. Deux questions simples et graves se posent immédiatement. Un, au nom de quoi choisir l’information et imposer des quotas ? Deux, qui est QuotaClimat pour le faire ? En fait, sans avoir à investiguer bien loin, on s’aperçoit que sous couleur de donner du sérieux à une information nécessaire, le système asservit l’information, pour imposer sa propagande. C’est une nouvelle avancée du totalitarisme participatif.

 

QuotaClimat veut labelliser l’information sur le climat

On a raison de protester quand Emmanuel Macron dessine une « labellisation » des médias. On a raison de s’inquiéter quand médias ayant pignon sur rue, Etats et grands réseaux sociaux s’associent sous la houlette de l’ONU pour « lutter contre les fake news ». Dans ces deux cas, sous couleur de combattre l’erreur, il s’agit de brider les libertés. Il en va de même pour QuotaClimat. Celle-ci souhaite des quotas de 20 % dans notre information de tous les jours. Pourquoi pas 15, pourquoi pas 30 % ? Mystère ! Qu’est-ce qui permet à quiconque de dire la proportion d’un temps d’antenne que doit prendre chaque type de sujet ? Dès décembre 2023 par exemple, Médiapart s’inquiétait de l’instrumentalisation des faits divers au profit de l’extrême droite. Notre confrère estimait dangereux qu’on montre de jeunes Français tués, de jeunes Françaises violées, par des voyous « issus de l’immigration ». Faut-il pour cela supprimer les faits divers ? Mais les remplacer par quoi ? La cuisine au beurre ? A l’huile d’olive ? La généalogie ? Hélas, elles ne sont pas exemptes de risques de dérives identitaires. Imposer des quotas sur le climat, c’est imposer une vision du monde, et un « agenda », un PROGRAMME, en français, politique.

 

Comment le système surveille pour asservir

On peut bien sûr se demander comment serait institués en pratique les quotas de climat, comment serait contrôlée leur application, mais l’important est bien leur signification politique : si on parle plus d’environnement, on parlera moins d’autre chose, d’une part, et surtout, on en parlera d’une certaine façon, comme le souhaite ouvertement QuotaClimat. L’association a contribué à fonder l’Observatoire des médias sur l’écologie afin de surveiller la « désinformation environnementale ». Un algorithme d’intelligence artificielle est chargé de détecter la « désinformation climatique » et les « discours d’inaction ». Cette terminologie indique que « l’inaction climatique » est un méfait, ce qui suppose que les variations du climat sont une catastrophe et que l’activité des hommes en est la première cause : deux des dogmes principaux du terrorisme du climat que QuotaClimat promeut depuis 2022 et qu’elle entend désormais imposer. Elle a déjà participé à la rédaction d’une loi qui incitera les journalistes à « promouvoir » et « accompagner » les changements de comportements inscrits dans la Stratégie nationale bas-carbone.

 

Système en boucle : l’ARCOM finance QuotaClimat qui saisit l’ARCOM

S’ajoute à cela un second scandale : selon Transitions et Energies et Le Point, pourtant acquis à la fable du réchauffement du climat par l’homme, QuotaClimat serait en partie financé par l’argent public, jusqu’à 800.000 euros en deux ans, dont 350.000 euros du ministère de la Culture, l’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, et… 28.000 euros de l’ARCOM, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle. Ce dernier détail est assez croquignolet. En effet, l’Observatoire des médias dans l’écologie, cofondé par QuotaClimat, et financé en partie par l’ARCOM, a saisi l’ARCOM à 22 reprises à propos de médias jugés « climatosceptiques » depuis 2023. A la suite de ces saisines, trois sanctions ont été prises par l’ARCOM : une réprimande adressée à Radio Classique en 2025, une mise en demeure partielle à Sud Radio en 2023, et une amende de 20.000 euros à CNews, toujours en 2023. Pour Fabien Bouglé, directeur de la rédaction de Transitions et Energies qui a mené l’enquête : « QuotaClimat est financé par l’ARCOM pour saisir l’ARCOM. Et donc évidemment, on voit bien là que l’on arrive dans une dérive totalitaire. »

 

QuotaClimat financé par des boîtes qui profitent de la transition

Le totalitarisme n’empêche pas les affaires. Car QuotaClimat n’est pas seulement financé par le public, ce qui en fait l’espion de l’ARCOM, il est aussi l’obligé de ses financeurs privés, qui sont les entreprises profitant directement de la transition énergétique. Selon Fabien Bouglé, « QuotaClimat est financé par l’ADEME, par le groupe Valorem – un des premiers exploitants éoliens français –, par la Banque Populaire via Mirova, qui est un fonds d’investissement dans les éoliennes ». Ce qui fait que le procureur général qui requiert auprès de l’ARCOM des sanctions contre la « désinformation climatique » est aussi l’agent d’entreprises qui profitent d’une certaine politique en matière de climat : il faut reconnaître que le système est admirablement bouclé et verrouillé !

 

Comment asservir l’information par de fausses fake news

En outre, la composition du comité d’experts de QuotaClimat censé garantir une approche « scientifique, neutre et objective » ne compte aucun spécialiste de l’énergie ou du climat, selon Transition et Energies : « Il comprend un sociologue, une analyste du discours, deux informaticiens, un expert en lacs et un spécialiste des transitions diplômé en littérature chinoise. » On ne s’étonnera donc pas qu’il rende des conclusions plus conformes aux souhaits de ses commanditaires qu’à la méthode scientifique. QuotaClimat a produit une infographie qui « présente comme des “narratifs de désinformation” plusieurs affirmations critiques à l’égard des énergies renouvelables intermittentes (EnRi), en particulier l’éolien et le solaire, sur la base d’une analyse de contenus médiatiques diffusés en France entre janvier et août 2025 », alors que nombre de ces affirmations reposent sur des constats techniques et économiques objectivement documentés.

 

C’est tout le système qui asservit l’action publique par le climat

En conclusion, Transitions et Energies estime que QuotaClimat « fait sciemment l’amalgame entre le climatoscepticisme et le débat nécessaire et légitime sur la politique énergétique du pays » et « entend imposer une véritable censure sur les questions énergétiques afin que sa vérité devienne une vérité d’Etat imposée par les institutions de la République ». Même l’ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy a accusé QuotaClimat de pratiquer une « forme de police de la pensée ». Il n’a pas tort, mais il le dit bien tard : car le système asservit la pensée et l’action publique depuis plusieurs décennies déjà par l’intermédiaire de la politique du climat.

 

Pauline Mille