Toilette sans genre, baiser à la télé, National Geographic raciste, atelier anti-blanc : la terre devient un vaste camp de rééducation

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Le nouveau puritanisme vise à la rééducation de l’humanité et son champ de surveillance s’étend à la terre entière : baiser d’une présentatrice télé à un garçon, toilette transgenre, atelier où le Blanc apprend le racisme anti-blanc, repentance du National Geographic… Nous devons nous sentir coupables pour nous améliorer.
 
C’est l’affaire du National Geographic qui a fait le plus de bruit. Elle est pourtant presque banale. Le National Geographic, magazine international anglo-saxon, montre depuis cent vingt ans les curiosités de la terre à travers de belles images, des reportages et des articles à teinture ethnographique, géographique, historique, etc. Naturellement, depuis 1888, il a reflété aussi les préjugés de ses auteurs et de ses lecteurs. C’est ce que n’a pas supporté sa patronne actuelle, Susan Golberg. A l’occasion d’un numéro spécial sur les races, elle a demandé à John Edwin Mason, professeur d’histoire de l’Afrique et de la photographie de se plonger dans les archives du National Geographic pour un répertorier les marques du racisme.
 

Le National Geographic n’a pas combattu le préjugé raciste

 
Conclusion du spécialiste, après quelques exemples sur les Noirs aux Etats-Unis et les indigènes exotiques : National Geographic n’a pas « organisé l’émancipation des préjugés que son autorité aurait permise ». La conclusion ne surprend pas trop, étant donné que, d’entrée de jeu, Susan Goldberg avait posé en socle de ses recherches qu’il fallait faire son « examen de conscience », et que « le principe même de races est une hérésie scientifique et ne résulte d’aucune façon d’une différenciation biologique ». Ce déni pathétique ôte tout intérêt à ce qui aurait pu être une exploration psychosociologique sincère des préjugés successifs des lecteurs de National Geographic à travers les âges : il ne s’agissait en fait que de démontrer que le Blanc est raciste et sot, et de développer un sentiment anti-blanc dans le public.
 

Atelier de racisme anti-blanc dans les universités britanniques

 
C’est le même objectif que s’est fixé un nouveau programme universitaire britannique. Les enseignants jusqu’au grade d’assistant sont invités à participer à des ateliers de formation spécialement organisés à cet effet. Ils doivent apprendre à reconnaître leur « privilège de Blanc », admettre que le Blanc jouit d’une meilleure vie simplement à cause de la couleur de sa peau. A l’université de Bristol, une séance organisée par une équipe de Noirs, d’asiatiques et de membres d’autres minorités ethniques apprend aux enseignants à « examiner le rôle destructeur que joue le fait d’être blanc ». Une publicité assure que « la réalité quotidienne du privilège blanc cause des agressions quotidiennes contre des gens de couleur ». Pour ces promoteurs de la repentance anti-blanc, le phénomène est aussi dominant « aujourd’hui qu’il y a quatre cents ans ». A l’université d’East Anglia, on demande aux participants d’examiner leur privilège blanc « honnêtement et de comprendre exactement comment ils bénéficient d’un système raciste ».
 

Racisme, préjugé de genre, même combat sur toute la terre

 
Et d’en donner pour preuve que seulement 85 enseignants d’université sont noirs au Royaume-Uni, sur un total de 15.905. Le but de la campagne est de changer tout cela, et de demander aux Anglais de ne plus être oppresseurs, donc de ne plus être blancs.
 
La rééducation de l’Européen ne se limite pas à la question raciste. Elle s’étend au genre et aux minorités sexuelles. Notre confrère Le Monde relève d’ailleurs que la démarche entreprise par le National Geographic pour demander pardon de son passé raciste rappelle une initiative analogue du New York Times. Celui-ci, ayant constaté que les nécrologies qu’il publiait concernaient surtout des hommes blancs, a consacré, pour le huit mars, journée de la femme, quinze nécrologies à autant de « femmes remarquables », Diane Arbus, Charlotte Brontë, Ida Wells etc.
 

Le baiser de Katy Perry à la télé est-il une agression sexuelle ?

 
Cette promotion de la femme a un revers. Egale de l’homme, elle se trouve soumise aux mêmes tentations et au même regard qui juge. En parcourant la terre, la campagne Balance ton porc Me too vient de faire un dommage collatéral, Katy Perry. La femme aux cent millions de disques et aux quatre-vingt millions de followers sur Twitter. Cette vedette de la pop américaine, devenue célèbre voilà dix ans pour son tube I kissed a girl, vient de se faire épingler pour avoir donné un baiser à un garçon sur un plateau de télé. Il s’agit de Benjamin Glaze, 19 ans, candidat à l’émission American Idol. Alors qu’elle lui demandait s’il avait déjà embrassé une fille, il a répondu, non, jamais, elle lui a tendu sa joue, et, par une glissade qu’il n’attendait pas, lui a donné un baiser sur la bouche. Question sur les réseaux sociaux : est-ce une agression sexuelle ? Oui, cette glissade est un dérapage, crient les uns. Non, clament les autres. L’intéressé est ennuyé. Si Katy Perry lui avait demandé ce baiser, il ne le lui aurait pas donné, il est « conservateur, » il voulait que son premier baiser soit « spécial ». Pourtant, il ne s’estime pas attaqué pour autant.
 
Je vous ennuie avec ces sottises anodines : c’est que vous n’avez pas la tête politique : la révolution se cache dans les détails. Et la question que posent ici des étourneaux geek est fondamentale : dans un monde strictement sans frontière, où rien ne distingue un genre d’un autre, l’agression sexuelle sans contrainte d’un homme adulte par une femme doit être envisagée. La grande rééducation ne doit écarter aucune possibilité de comportement déviant.
 

Une toilette sans genre pour un transgenre qui n’existe pas

 
C’est cette tension permanente de la pensée révolutionnaire pour remédier à des maux qui n’existent pas mais qui pourraient exister, déjà notée hier à propos de la Maladie X, que nous retrouvons aujourd’hui dans le projet de toilette sans genre à l’école de filles de Blackheath, dans le sud de Londres. Cet établissement assez chic, il faut payer seize mille livres par an pour y entrer, va détruire un tiers de ses bâtiments pour les reconstruire. Or sa directrice, Carol Chandler-Thomson, est très portée sur ce que les Anglais nomment PSHE, et qu’on peut traduire par l’éducation personnelle, sociale et sanitaire. Elle affirme que les jeunes filles qui fréquentent son école sont « intéressées par les questions de genre », la preuve, elles ont exigé que le pantalon soit intégré à leur uniforme. Et elle ajoute « Nous essayons que notre PSHE soit appropriée aux élèves – en matière d’identité de genre, orientation sexuelle et identité raciale, en nous assurant qu’il y ait un safe space où elles puissent discuter de ces questions ». Un safe space est cet endroit ménagé en pays anglo-saxon, d’où la discussion exclut tout propos potentiellement offensant pour les différentes minorités protégées.
 

Le grand camp de rééducation a des ratés sur notre pauvre terre

 
Mais ce n’est pas assez pour Carol Chandler-Thomson. Afin de pousser la rééducation de sa clientèle bourgeoise plus loin, elle a décidé de profiter de la reconstruction des locaux pour installer une toilette sans genre, une toilette « inclusive » que pourront fréquenter tous les sexes. « Pourquoi, demande-t-elle en effet, mettre un genre sur elle » ? Parce que son école est une école de filles ? Et même plus précisément, parce qu’elle n’accepte que les élèves qui sont déclarés légalement de sexe féminin ? La belle affaire : « Nous pouvons avoir de jeunes personnes en transition de genre pendant qu’elles sont à l’école, et nous les soutiendrions ».
 
C’est toujours le même raisonnement, ou plutôt la même attitude délibérément révolutionnaire : il n’y a pas de transgenre ici, mais il pourrait y en avoir, en conséquence, on doit adapter tout le dispositif à cette éventualité. Préparons la terre à notre utopie, afin de la faire advenir.
 
Une bonne nouvelle, apparemment sans rapport : une étude de la London School of Economics montre que les cartes végétariennes à disposition du client dans les restaurants mixtes poussent celui-ci à manger… de la viande. Comme quoi la propagande anti-viande politiquement correcte peut avoir des effets paradoxaux. La grande rééducation ne marche pas toujours sur notre pauvre terre.
 

Pauline Mille