Le gouvernement par la peur qu’inspirent les écologistes doit sans cesse renouveler ses fables à propos du climat pour retenir l’attention du public et entretenir la terreur. Alors que l’avion redevient le grand de moyen de transport populaire qu’il était avant le COVID, les Philippulus verts ont trouvé un nouveau cheval de bataille pour en détourner les clients : les turbulences, orages et « trous d’air ». Témoin cette une du Parisien : « Avion Faut-il avoir peur des turbulences ? » Avec en sous-titre : « Les trous d’air pourraient s’amplifier à cause du dérèglement climatique. Après deux accidents récents, dont un mortel, l’inquiétude monte chez les passagers. » Un petit chef d’œuvre de désinformation.

Après la peur de la sécheresse, l’écologiste trouve autre chose

Les Français commencent à en avoir un peu assez des papiers tels que vient d’en publier le HuffingtonPost le 26 mai. Voici le titre : « Les nappes phréatiques sont pleines, mais le risque de sécheresse en France n’est pas écarté pour l’été ». Et voici le sous-titre : « Le printemps pluvieux a permis de régénérer les sols. Mais les incertitudes demeurent à cause d’un été potentiellement très chaud. » A la longue, ça fatigue. Or, malgré les crises économiques, l’eurovision, les pandémies, la guerre en Ukraine ou à Gaza, les procès pour homophobie, le principal récit de propagande de l’arc-en-ciel demeure pour l’instant la terreur écologiste, la peur que le climat ne nous tombe sur la tête. D’où la nécessité d’inventer sans cesse autre chose, pendant au moins encore vingt ans, jusqu’à ce que les prophéties fondées sur les modèles mathématiques s’effondrent nécessairement. Cela explique le travail de renouvellement auquel s’astreint la grande presse populaire.

Ne plus prendre l’avion de peur de dérégler le climat

Le grand loufoque sérieux intimidant Jean-Marc Jancovici, (polytechnicien, membre de la French-American Foundation et du Haut conseil pour le climat, vulgarisateur en France du bilan carbone, ingénieur, chef d’entreprise et conférencier), est devenu la vedette des jeunes écologistes à prétention intello depuis 2018 et préconise pour tout un chacun un maximum de 4 vols en avion par vie afin de résoudre la crise du climat. Evidemment, cela n’a aucun sens si l’on y réfléchit, et, passée la première surprise, cela a suscité un immense haussement d’épaules dans le grand public. Reste, pour manipuler une opinion récalcitrante, le recours à la bonne vieille peur de l’avion. Comme les statistiques sont formelles – l’avion est, devant le train, le moyen de transport le plus sûr – notre confrère Le Parisien a eu l’idée de convoquer dans cette stratégie de terreur les bonnes vieilles turbulences, accentuées si l’on en croit sa manchette par le changement du climat.

La terreur conduit le public à sacrifier sa liberté

Le « dossier » du Parisien est remarquable. Une colonne éditoriale rappelle d’abord que l’avion, moyen de transport le plus sûr, l’est de plus en plus : manière d’être honnête qui ne pèse rien par rapport à la phrase de la Une qui a introduit la peur chez le lecteur : « Après deux accidents récents, dont un mortel, l’inquiétude monte chez les passager. » Puis vient le principal morceau, intitulé « Alerte aux turbulences », avec en sous-titre : « Un passager d’un vol de la Singapore Airlines est mort et des dizaines d’autres ont été blessés après que leur avion a été violemment secoué. » La peur ainsi lancée, il n’y a plus qu’à laisser courir. Un intertitre demande « Est-ce dangereux ? » Et la réponse est étonnamment honnête : « Non, dans l’immense majorité des cas. » Il suffirait de rendre obligatoire le port permanent de la ceinture attachée : « C’est comme en voiture : ce n’est pas parce qu’on est arrêté à un feu rouge qu’on enlève sa ceinture ! » Voilà déjà un premier résultat de la terreur écologiste ordinaire : habituer le public à de petites déperditions de liberté.

L’avion est sûr, les turbulences n’augmentent pas

La deuxième page est consacrée à une longe description de toutes les phobies, nombreuses et fréquentes, qui se manifestent chez les passagers d’un avion. Mais il s’y trouve aussi une colonne « factuelle et scientifique » intitulée « Le rôle du changement climatique », qui revient sur l’une des questions posées en première page à propos des turbulences : « Y en a-t-il de plus en plus ? » Voici la réponse en première page : « Difficile de répondre précisément, mais certaines études suggèrent que le changement climatique rend les turbulences plus fréquentes. Les témoignages du personnel de bord, eux, divergent. » Le Bureau d’enquêtes et d’analyse pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) mène des investigations, à ce sujet comme à d’autres, sur la moitié de la flotte aérienne mondiale. Il a répondu au Parisien qu’il « n’ouvre pas plus d’enquêtes que d’habitude ». Bref, RAS, aucune augmentation mesurée des turbulences.

Comment flou et contradictions augmentent la terreur

Il en va tout autrement dans le papier « rôle du changement climatique ». Lisons : « Si les accidents spectaculaires restent très rares, le phénomène des turbulences, lui, semble s’amplifier ces dernières années. Une évolution probablement liée au dérèglement climatique. » Notons l’importance des mots « semble » et « probablement » qui permettent d’affirmer une augmentation dont on vient d’établir qu’elle n’existe pas. A l’appui de cette tâche difficile, une étude britannique qui ne porte que sur « la durée des fortes turbulences de type turbulences en « air clair » (sans nuage, ndlr) », ce qui est intéressant mais déplace le problème. N’importe, l’important, comme toujours, n’est pas l’analyse sérieuse de l’existant, mais le pronostic qu’on prétend en tirer, qui, lui, a toujours la même couleur de terreur écologiste : on doit s’attendre à « un doublement, voire un triplement des turbulences graves dans les jet-streams dans les décennies à venir, si le climat continue à se réchauffer comme attendu ». Ce qu’il y a d’agréable dans la propagande sur le climat, c’est qu’elle retombe toujours sur ses pieds, quelle que soit la réalité et quel que soit le type d’analyse.

Pauline Mille