Durant toute la grande parade des hommes d’Etat et des autorités religieuses et morales autour du cadavre de Nelson Mandela, un homme aura donc été en permanence auprès de l’orateur du moment pour traduire, avec ses mains, en langage des sourds-muets, les immortels éloges mortuaires. Il s’appelle Thamsanqa Jantjie, et l’on assure maintenant qu’il n’a jamais été traducteur en langage des signes, ou bien qu’il l’est, mais que le stress du moment a déclenché chez lui une crise de schizophrénie – qui n’apparaît nullement sur les images. Quoi qu’il en soit ses signes ne voulaient rien dire et les sourds-muets du monde entier n’ont rien capté de ces grands moments. Chacun se demande maintenant comment un pareil zozo peut côtoyer tous les grands de ce monde pendant toute une journée sans être filtré. Les services US sont meilleurs pour écouter Angela Merkel !
Mais l’important est autre part : au sein de la gigantesque imposture que constitue la canonisation humaniste de Mandela, il s’est trouvé un homme pour incarner l’imposture au carré, imposteur chargé de transmettre le message aux handicapés, et se prétendant lui-même handicapé par la maladie mentale. Un incomparable symbole·