Le père Thomas Rosica, pressenti comme porte-parole du Vatican, ne voit pas « Allahu Akbar » comme un cri de guerre de l’islam

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Le père Thomas Rosica

 
On l’a beaucoup entendu lors des conférences de presse qui ont émaillé le synode sur la famille, donnant la parole notamment à ceux qui veulent un changement d’attitude de l’Eglise sur l’homosexualité. Il est aujourd’hui pressenti comme nouveau porte-parole du Vatican alors que le P. Lombardi est sur le départ – ce sera lui, dit-on à Rome, ou le jésuite Spadaro. Le père Thomas Rosica, qui soutient manifestement la clique hétérodoxe dans l’Eglise, est aussi de ceux qui minimisent les dangers de l’islam. Il vient de déclarer que les mots « Allahu Akbar » ne sont pas un cri de guerre
 
Passons sur ce que cela peut avoir de paradoxal. Avec les « hétérodoxes » de l’islam, les djihadistes ne sont pas précisément tendres et c’est bien au cri d’« Allahu Akbar » qu’il tuent, explosent, décapitent, tirent en rafales ou jettent leurs victimes du sommet des immeubles…
 

« Allahu Akbar » n’a jamais été un cri de guerre, rassure Thomas Rosica

 
Voici ce qu’a dit très précisément le P. Thomas Rosica, réagissant pour la presse anglophone aux attentats de Paris depuis la Salle de presse du Vatican ; « “Allahu Akbar” n’a jamais été un appel à la violence et à la destruction. »
 
Il a ajouté : « Les leaders musulmans et les musulmans modérés doivent condamner les actes de violence et de terreur », ce qui est juste : en tant que personnes, les musulmans ont reçu comme chacun dans leur cœur l’empreinte de la loi naturelle. Il est d’ailleurs remarquable que de nombreux convertis de l’islam recherchent la paix, et trouvent le Christ parce qu’ils ne supportent plus la violence et la haine de leur religion…
 
Mais Rosica absout l’appel à la domination religieuse contenue dans les mots scandés au début de toute prière musulmane, effaçant d’un coup des siècles d’histoire d’expansion islamique au cours desquels ce cri était celui des combattants. Dire que les terroristes islamistes l’emploient à mauvais escient – comme le fait au fond le P. Rosica – c’est ajouter foi à l’idée qu’il n’y a aucun lien entre islam et terreur.
 

Un porte-parole du Vatican tient des propos lénifiants sur l’islam

 
C’est, indirectement, ouvrir le champ à l’idée que toute religion peut produire des intégristes radicalisés : après tout, cela fait longtemps que le discours laïciste et celui des institutions onusiennes présentent l’attachement aux traditions religieuses comme facteur de guerres et de conflits. C’est aussi le christianisme qui est visé…
 
En refusant, à la manière d’Obama, de Merkel, de Cameron, de Hollande… d’appeler l’origine de la violence islamiste par son nom, le P. Rosica s’inscrit dans une pensée aussi politiquement correcte qu’elle est majoritairement aujourd’hui, et il l’attribue officiellement à l’Eglise, ce qui est encore plus grave.
 
Les musulmans sont-ils blessés, peinés de voir associées leurs croyances à l’islam ? Alors ils sont dans une situation de déni lié au fait qu’ils n’ont pas le droit de mettre en cause un iota de leur coran « incréé » ni son interprétation autorisée.
 

Anne Dolhein