Un téléfilm anticatholique passé mercredi sur le service public et financé avec de l’argent public recueille l’approbation de toute la critique y compris La Croix. Comme si les catholiques synodaux avaient intériorisé la haine de la tradition qu’a reflétée Traditionis Custodes. Le processus synodal, accompagné par de nombreuses publications progressistes à l’origine catholiques et par une bonne part de la bureaucratie ecclésiale, a repris les obsessions de ce qu’on nomma « esprit du concile » pour désigner le souci d’un certain modernisme organisé d’aller plus loin que les textes émis par Vatican II, de la volonté des pères, et des papes qui ont mené les réformes. De la critique ils sont passés à l’hostilité, et ceux qui voulaient à l’origine surveiller la tradition en sont devenus les ennemis, en latin Hostes.
Un téléfilm anticatholique encensé par le monde
Ils ont choisi ce que Benoît XVI nommait « l’herméneutique de la rupture » par opposition à « l’herméneutique de la continuité », qui cherchait à interpréter le dernier concile général dans la tradition de l’Eglise. Cette nouvelle Eglise, chère à François et à ses affidés synodaux, a des obsessions, l’ouverture totale au monde, un recul face à la foi catholique telle que Rome en a reçu le dépôt, et une hargne frénétique contre ceux qui la gardent. Tout est bon pour en multiplier les manifestations, et la petite fiction passée sur France 2 mercredi 5, Bénie soit Sixtine, en est une preuve. C’est une coproduction primée au Festival de La Rochelle où entre France Télévision, réalisée pour France 2 avec la participation de TV5 Monde, donc un objet fabriqué par le microcosme parisien avec l’argent du contribuable. La Croix entrait aussi dans le partenariat
Les intégristes, ces pelés, obsession des synodaux
Elle en donne une recension élogieuse. Le téléfilm retrace « une forme d’enfer, en tout cas d’enfermement (…) maquillé en paradis prétendument catholique » où se trouve prise une jeune femme ayant épousé un catholique « intégriste ». Cette fiction est tirée d’un livre prétendument autobiographique de Maylis Adhémar qui a déclaré à Télé Loisirs : « C’est très compliqué de quitter une telle prison psychologique, au sein de laquelle il y a cette peur du péché, au sein de laquelle on vous a inculqué une vérité présentée comme absolue. » C’est l’occasion pour Bénie soit Sixtine de monter un thriller enfantin qui distille un venin violemment anticatholique dans le grand public (2,9 millions de spectateurs, 15,9 % de parts de marché).
La Croix, son venin, ses certitudes mondaines
Avec la bénédiction de La Croix, pour qui le téléfilm court « le long de la ligne de front que des catholiques intégristes, attachés au seul “catéchisme du concile de Trente ”, ont établie pour refuser les enseignements du concile Vatican II ou le pluralisme républicain. Ainsi, au-delà du divertissement, les quatre-vingt-dix minutes du film renseignent le téléspectateur sur le vocabulaire, les références et l’horizon de pensée contre-révolutionnaire de l’ultradroite qui, en définitive, n’a de catholique que l’histoire à laquelle elle se rattache fantasmagoriquement ». Comme contrepoison, La Croix propose « l’amitié sociale ».
Quand les Custodies deviennent des matons et des Hostes, des ennemis
Ce qui inquiète dans cet exercice unanime de manichéisme c’est qu’il ne dit finalement pas autre chose que ce que François répète inlassablement contre la Tradition et ceux qui la gardent. Il y a dans l’Eglise synodale, son chef, des tentacules médiatiques et bureaucratiques une rage obsessionnelle contre la Tradition. Cela apparaît de plus en plus nettement depuis Traditionis Custodes. Le nom même aurait dû nous mettre en garde. Le substantif latin custos, singulier de custodies, peut désigner celui qui conserve et protège, mais aussi celui qui contrôle et surveille, et le verbe custodio signifie souvent tenir à l’œil. Quant à la Custodia, c’est le corps de garde, son poste, et même la prison, le custodarius étant le maton. A tel point que custodia finit par désigner les prisonniers. Si l’Eglise synodale tient à l’œil la Tradition, c’est pour la parquer dans une sorte de prison par la calomnie, et elle devient elle-même prisonnière de cette obsession. Ce faisant, elle menace de devenir l’ennemi de la foi catholique. Les custodies sont devenus les hostes, pluriel de hostis, de la tradition.