Trésor : l’épave du légendaire “San Jose” retrouvée

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Le vaisseau a été identifié grâce à ses canons en bronze uniques, où ont été gravés des dauphins.

 
« C’est le plus important trésor découvert dans l’histoire de l’humanité ! » C’est par ces mots enthousiastes que le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a annoncé qu’avait été retrouvée l’épave du légendaire galion espagnol, le “San Jose”, au large des côtes colombiennes, alors qu’il était fébrilement recherché depuis qu’il avait été coulé entre le 7 et le 8 juin 1708, lors d’un affrontement avec les forces navales britanniques, au cours de la bataille de Baru, pendant la guerre de succession d’Espagne (1701-1712).
 
Le San Jose était le principal vaisseau d’une flotte acheminant de l’or et de l’argent des colonies espagnoles américaines jusqu’en Espagne à destination du roi Philippe V. Seuls quelques membres d’équipage, sur les quelque 600 que comptait le navire, avaient réussi à se sauver. Il faut dire que le navire avait coulé en un instant – « pas même le temps d’une prière », lit-on dans les documents de l’époque conservés à Séville. La victoire n’aura d’ailleurs pas profité au commandant de la flotte britannique, condamné, semble-t-il, à la pendaison pour avoir laissé échapper le trésor…
 

L’épave du “San Jose” retrouvée

 
La découverte du San Jose date du 27 novembre dernier, « à un emplacement auquel aucune fouille ne s’était intéressée », a déclaré le président Santos. Cinq autres épaves ont été découvertes au fond de l’océan au cours des ces recherches sous-marines. L’épave du San Jose a été retrouvée près des îles Corales del Rosario, au large de Carthagène. Le vaisseau a été identifié grâce à ses canons en bronze uniques, et leurs dauphins gravés.
 
« La quantité et le type de matériel ne laissent aucun doute quant à l’identité » du navire, a précisé Ernesto Montenegro, chef de l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire.
 

Un trésor légendaire

 
Quant au trésor, le plus important jamais recherché… il y aurait 533.439 pièces d’or, une quantité énorme d’argent extrait des mines du Potosi, 116 coffres d’émeraudes, des caisses de perles des Antilles, tous les joyaux du vice-roi du Pérou, les cassettes des quelques 300 passagers, etc.
 
L’estimation avoisine les cinq milliards de dollars ! De quoi rembourser à peu près la moitié de la dette extérieure de la Colombie, et payer les intérêts dus aux banques étrangères durant deux ans.
 
Mais… car il y a toujours un « mais », et même, en l’occurrence, deux.
 
D’une part, d’aucuns pourraient revendiquer le trésor. L’Espagne, par exemple, au nom de l’Histoire. En réalité, le trésor a été situé il y a déjà plus de trente ans, grâce aux travaux d’un historien américain Eugene Lyon, et sa société de recherche, la Sea Search Armada. Heureusement, l’épave repose dans les eaux territoriales. Et, à l’époque, le président Betancur fait tout pour que la Colombie ne soit pas dépossédée, et conserve la part la plus importante de la découverte. La procédure judiciaire entamée à l’époque, et achevée en 2011, n’aura pas permis de confirmer plus tôt la découverte.
 
D’autres part, et plus délicat, la nature aussi est sur les rangs. Il semble en effet que l’épave du San Jose repose sur une plate-forme instable, au bord d’un abîme sous-marin insondable…
 

François le Luc