Trêves de Noël en 1914 : la paix au milieu de la guerre

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Dans certains secteurs du front de l’ouest, la guerre s’arrêta quelques heures dans la nuit de Noël 1914. On parle de la « trêve de Noël de 1914 ». Elle ne fut pas négociée par les diplomates des gouvernements impliqués. Elle fut appliquée spontanément par les troupes elles-mêmes. Les Chrétiens qui les composaient pensaient sincèrement se battre pour une juste cause, de quel que côté qu’ils fussent. Cette conviction ne les autorisa pourtant pas à profaner le saint jour de Noël.
 
Certaines trêves relevèrent simplement d’un accord tacite pour déposer les armes. D’autres impliquèrent une certaine fraternisation entre troupes ennemies, avec échange de cadeaux et de visites. On ne connaît pas le nombre de ces trêves informelles, qui se comptèrent probablement par centaines, peut-être même par milliers. L’année 1914 connut la plus grande trêve informelle de l’Histoire.
 
Des récits existent, composés par des écrivains célèbres ou par des inconnus.
 
Certaines durèrent une heure, quelques heures et jusqu’à plusieurs jours parfois. Celle de la forêt de Ploegsteert, en Belgique, a même duré jusqu’en mars 2015 !
 
Certains officiers tentèrent d’empêcher les fraternisations dans les tranchées, sans succès le plus souvent : les soldats, majoritairement chrétiens, y tenaient. Le pape Benoît XV avait tenté de négocier cette trêve en haut-lieu, sans grand succès. Les soldats qui lui répondirent.
 
Une histoire montre en particulier une troupe d’Algériens venus combattre avec la France la respectant. Ils commencèrent par tirer sur un sapin de Noël installé par des Allemands… Le cuisinier de la troupe allemande sortit alors de la tranchée, posa le sapin au milieu du no man’s land avant d’allumer quelques bougies… Les Algériens cessèrent alors immédiatement le feu.
 
Les chants patriotiques ou les cantiques de Noël raisonnaient d’une tranchée à l’autre. Les sapins de Noël rappelaient ce jour particulier.
 
On ne fraternisa partout, selon le programme des opérations en cours et de la nationalité des soldats. Ecossais et Anglais fraternisèrent sans état d’âme pendant cette nuit toute particulière.
 
Certains officiers durent changer les troupes pour que le combat reprenne.
 
Le manque d’information au sujet de ces trêves frustre souvent les étudiants en Histoire mais quelques lettres vendues récemment aux enchères ont fait gagner des milliers de dollars à leurs propriétaires. De quoi inciter à rechercher des lettres enfouies dans les greniers ? Espérons-le.