Trump a fortement réduit le financement du FNUAP par les Etats-Unis

Trump réduit financement FNUAP
 

La décision est passée un peu sous les radars, tant le démarrage de la seconde présidence de Donald Trump s’est fait en trombe sur de multiples fronts à la fois, mais depuis le 26 février dernier, le financement du Fonds des Nations unies pour la population a été fortement réduit par décret présidentiel. Ce sont des décennies de promotion de politiques contraires à la vie, au moyen notamment des politiques contraignantes de contrôle de la population dans les pays où le FNUAP a pu sévir, qui sont désavoués.

Parmi les accusations les plus graves visant l’agence onusienne figure le rôle qu’elle a joué dans la politique de l’enfant unique en Chine, avec son cortège d’avortements et de stérilisations forcés, et l’exportation de ce modèle vers d’autres pays comme le Pérou ou le Vietnam.

Trump a ainsi annulé une quarantaine de subventions dont la gestion était assurée par USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, et le Département d’Etat. Cela représente tout de même 290 millions de dollars.

 

Trump ôte 290 dollars au financement du FNUAP

C’est le dernier épisode en date d’une longue histoire de rapports en dents de scie entre l’administration américaine et le FNUAP, qui a commencé à irriter certains acteurs politiques lorsqu’il a alloué 50 millions de dollars au programme de « planification familiale » de la Chine communiste, en finançant notamment des ordinateurs pour gérer et appliquer les quotas de naissances et en prenant à sa charge économique la fabrication de dispositifs intra-utérins (DIU) – au fonctionnement abortif – qui étaient imposés aux jeunes femmes de manière évidemment totalitaire.

C’est donc avec le soutien de l’ONU que la Chine appliquait depuis le début des années 1980 des mesures drastiques : les femmes enceintes étaient arrêtées et accusées d’avoir commis le « délit » d’attendre un bébé. Outre les avortements et les stérilisations forcés, organisés par les pouvoirs publics, d’autres traques étaient menées par le communisme à la chinoise. Celles qui parvenaient à échapper aux autorités pour donner naissance à leur enfant étaient par la suite l’objet d’autres représailles, tels l’emprisonnement, la démolition de leur logement ou des amendes plusieurs fois supérieures au revenu annuel familial, appelées « taxes de compensation sociale ».

 

Le FNUAP, complice de la politique de l’enfant unique

Au pire de de la répression, en 1983, alors que la Chine faisait l’objet d’accusations de « crimes contre l’humanité », celle-ci pouvait compter sur le soutien indéfectible du FNUAP. L’ombre de Paul Ehrlich et de son ouvrage antinataliste de la fin des années 1960, Population Bomb, dictait bien des politiques, tout comme les élucubrations antihumaines du Club de Rome et d’autres annonçant la catastrophe mondiale de la « sur-population ». Si bien que l’ONU décernait, précisément en 1969, son « Prix de la Population des Nations unies » à la République populaire (et surtout communiste) de Chine, qui se voyait féliciter pour sa « contribution très remarquable à la prise de conscience des questions de population ».

Aux Etats-Unis, ce scandale devait aboutir à l’adoption par le Congrès américain, dans les années 1980, de l’amendement Kemp-Kasten, interdisant le financement d’entités impliquées dans des avortements ou des stérilisations forcées. En conséquence, l’administration Reagan a suspendu le soutien financier américain au FNUAP, décision qui a ensuite été reprise par la première administration de George H. W. Bush.

Cela n’a pas empêché le FNUAP de continuer à soutenir les pratiques démographiques chinoises, même face à de nombreuses preuves d’avortements forcés à un stade avancé de la grossesse, y compris par césarienne. En outre, l’agence a couvert politiquement ces mesures. En 1989, sa directrice de l’époque, Nafis Sadik, osait affirmer que la politique de l’enfant unique en Chine était « entièrement volontaire » et qu’il « n’existait pas de permis de procréer ».

 

Trump réduit le financement du FNUAP

Avec l’arrivée de Bill Clinton à la Maison Blanche, les USA ont repris leurs versements à l’agence de l’ONU. A cette époque, Nafis Sadik a salué la politique chinoise comme étant « réussie » et a annoncé que son agence engagerait des membres de la police démographique chinoise « pour travailler dans d’autres pays et populariser l’expérience chinoise en matière de contrôle de la croissance démographique ». Ce fut le cas au Pérou où un programme de stérilisation forcée fut mis en œuvre dans les années 1990 : 300.000 femmes en furent victimes. Au Vietnam, toujours avec le soutien du FNUAP, les femmes étaient contraintes de se faire stériliser après la naissance de leur deuxième enfant. On était encore sous Bill Clinton en 1994 mais c’est cette année-là que les Etats-Unis ont de nouveau coupé les vivres aux Fonds pour la population : le FNUAP dut se retirer de Chine, où il revint quatre ans plus tard pour mettre en œuvre des « programmes modèles de planification familiale » dans 32 comtés chinois. Nafis Sadik a alors assuré que dans ces zones, la maternité serait « entièrement volontaire », sans quotas, sans permis, sans promotion de l’avortement ni coercition. Au contraire de ce qui se passait partout ailleurs ?

En fait, non. Des chercheurs du Population Research Institute (PRI), fondé par Steven Mosher qui avait été témoin au début des années 1980 d’avortements forcés en Chine, se sont rendus dans ces comtés et ont constaté que les affirmations de Sadik étaient fausses : le personnel de l’UNFPA collaborait étroitement avec la police de la population, adoptant les mêmes tactiques répressives que celle-ci. PRI dénonça ces faits auprès de l’administration de George W. Bush et du Congrès, et le financement américain fut de nouveau suspendu.

Sous la présidence de Barack Obama, les fonds ont été rétablis ; Donald Trump les a à nouveau réduits pendant son mandat, puis ils ont été réactivés sous l’administration de Joe Biden.

Le dernier tour de vis en date, sur décision de Donald Trump, représente la réduction la plus importante à ce jour, et elle intervient dans un contexte mondial où les taux de natalité chutent de manière drastique. La Chine, qui a officiellement abandonné sa politique de l’enfant unique en 2016, est désormais confrontée à une crise due au vieillissement de sa population et à la faiblesse de son taux de natalité.

 

FNUAP, cette agence onusienne qui a aggravé l’hiver démographique

On a beau savoir que la dénatalité est aujourd’hui un problème grave dans la majorité des pays du globe, le FNUAP continue de faire de sa propagande pour la « planification familiale » : dans un communiqué du 28 février, sa directrice exécutive, le Dr Natalia Kanem, déplore la réduction du financement américain en assurant qu’« au cours des quatre dernières années, ces investissements vitaux ont permis d’éviter plus de 17.000 décès maternels, 9 millions de grossesses non désirées et près de 3 millions d’avortements non sécurisés en élargissant l’accès à la planification familiale volontaire ». Sans compter la « protection contre les violences » dont FNUAP se veut le champion… après avoir aidé la Chine et d’autres pays à attaquer les femmes dans leur identité maternelle et leur capacité à être mères.

Mme Kanem continue de prêcher contre la maternité : « De nombreuses études montrent que les investissements dans la planification familiale volontaire et la santé reproductive se traduisent par des retombées économiques se chiffrant en milliards de dollars à mesure que les filles poursuivent leurs études et que les femmes progressent sur le marché du travail. Cela contribue par la même occasion à la paix et à la prospérité dont dépendent les citoyens des Etats-Unis et du monde entier. »

Cette prospérité éphémère, qui s’écroulera alors que les actifs en repli ne pourront plus assumer la charge des anciens de plus en plus nombreux.

 

Jeanne Smits