Le grand méchant CO2 est en passe d’obtenir une grâce présidentielle accordée par Donald Trump, qui ne croit pas en sa culpabilité quant au réchauffement climatique. Au menu de sa seconde présidence qui démarre décidément en fanfare, la réévaluation de l’étude réalisée en 2009, sous Barack Obama, par l’Environmental Protection Agency (EPA) sur la dangerosité du dioxyde de carbone. L’EPA avait alors décidé que ce gaz nécessaire à la vie – sans lui, pas de végétation ! – était un « polluant » et jouait un rôle dans le réchauffement. Son décret présidentiel sur la libération de l’énergie signé le 20 janvier, le jour même de son investiture, est à ce sujet… énergique :
« (f) Dans les 30 jours suivant la date du présent décret, l’administrateur de l’EPA, en collaboration avec les responsables de toutes les autres agences concernées, soumet des recommandations communes au directeur de l’OMB sur la légalité et le maintien de la mise en œuvre des conclusions de l’administrateur, “Endangerment and Cause or Contribute Findings for Greenhouse Gases Under Section 202(a) of the Clean Air Act”, Final Rule, 74 FR 66496 (December 15, 2009). »
Notez que Trump ne révoque pas la réglementation d’un trait de plume : il demande qu’elle fasse l’objet d’un réexamen scientifique. Les « climatosceptiques » – considérés comme des sorcières à chasser par le discours dominant – ne veulent pas autre chose.
Un décret de Donald Trump sur la réévaluation du rôle du CO2
Certes, ni Trump ni les nombreux chercheurs qui remettent en cause les croyances officielles selon lesquelles l’homme (et spécialement le mâle blanc des pays développés), par ses « émissions de CO2 », serait responsable du réchauffement climatique, ne sont convaincus par les assertions de l’EPA selon lesquelles le CO2, mais aussi le méthane et le protoxyde d’azote (gaz hilarant), tous produits de manière naturelle dans l’environnement, sont des polluants qui mettent en danger la santé et le bien-être publics. C’est cette « dangerosité » affirmée par l’EPA qui justifie les restrictions réglementaires actuellement en vigueur à leur sujet aux Etats-Unis.
C’est elle qui a conduit à intégrer dans le Clean Air Act (loi sur la propreté de l’air) la chasse à ces « gaz à effet de serre », et par voie de conséquence au démantèlement de l’industrie du charbon qui a paupérisé des villes entières, ainsi qu’à l’augmentation des coûts de l’énergie qui a créé des distorsions de concurrence néfastes vis-à-vis de pays qui ne s’encombrent pas de tels obstacles réglementaires.
Le site climate-science.press pointe « l’incertitude scientifique » qui a présidé aux décisions de l’EPA : « Le constat de mise en danger s’appuie fortement sur des modèles informatiques qui prévoient un réchauffement climatique catastrophique Pourtant, ces modèles n’ont jamais réussi à coller aux tendances observées en matière de température En exagérant les risques posés par les gaz à effet de serre, l’EPA a créé un climat de peur et justifié des réglementations draconiennes. »
Réchauffement climatique et CO2 : aucun lien avec la pollution
L’EPA a également outrepassé les limites de sa compétence en utilisant le Clean Air Act pour imposer des restrictions sur les émissions de gaz à effet de serre, puisque celui-ci « n’avait jamais eu pour objectif de répondre à des problèmes de climat mondiaux », ajoute le site : « En élargissant la loi à la régulation du dioxyde de carbone (…), on a procédé à une manœuvre juridique qui a contourné le Congrès et concentré le pouvoir entre les mains de bureaucrates non élus. »
Et tout cela a abouti à des mesures « désastreuses » pour le portefeuille des Américains, en particulier les travailleurs et les familles les plus pauvres confrontés à la hausse du prix de l’énergie – sans compter les surcoûts pour les entreprises obligées de se conformer aux règles, au détriment de l’innovation et de la création d’emplois.
L’atmosphère contient actuellement quelque 420 parties pour un million (PPM). La dose qui représente une menace immédiate pour la santé et pour la vie est de 40.000 PPM, et dans un environnement clos, l’exposition à des niveaux de 5.000 PPM « pendant de longues heures » pourrait causer des maux et de tête et des vertiges – mais ceux-ci seraient également favorisés par l’accumulation d’autres contaminants dans l’air dus au manque de ventilation. En moyenne, le Département de la santé américain juge une concentration moyenne de 10.000 PPM de CO2 acceptable dans l’environnement de travail sur une durée de 8 heures pour des adultes en bonne santé.
L’EPA acceptera-t-elle de se dédire ? C’est la vraie question. On imagine mal Trump lançant un tel défi sans avoir quelques atouts dans sa manche.
La réévaluation de Trump en vue de l’utilisation des « énergies fossiles »
Il l’a déjà dit lors de son intervention par vidéo au Forum économique mondial la semaine dernière : les Etats-Unis comptent augmenter fortement la production et l’utilisation de l’énergie fossile : « Nous avons beaucoup de gaz naturel et de pétrole – et nous allons l’utiliser », a-t-il lancé. L’UE a intérêt à suivre le mouvement, au risque de se trouver seule à entraver sa propre économie par égard pour « la planète » face à la concurrence mondiale qui ne s’impose pas un tel carcan.
Dans le même temps, Trump a annoncé qu’il demandera à l’OPEP et à l’Arabie Saoudite de baisser le coût du pétrole, pour mettre fin à la guerre en Ukraine que la Russie ne peut financer qu’en vendant le sien. L’économie verte et le Green New Deal, a-t-il ajouté : « Je l’appelle la nouvelle arnaque verte. » Et pour enfoncer le clou dans les marottes du Forum économique mondial, il s’en est pris à l’idéologie du genre et aux normes de la « diversité, équité, inclusion » au motif qu’elles sont « discriminatoires » : « Les Etats-Unis vont redevenir un pays fondé sur le mérite. »
Il est sûr que cela ne lui sera pas pardonné par les artisans de la révolution arc-en-ciel. La question est de savoir à quel point ceux-ci continueront d’avoir barre sur la politique mondiale face à un Trump qui semble totalement désinhibé. Plus encore, cependant, il y faudra le secours du ciel.