Donald Trump veut des robots à la place des migrants pour augmenter la productivité

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Dans une interview accordée à Breitbart News, Donald Trump a souligné son soutien à une économie à faible immigration et à forte productivité. Le président des Etats-Unis prend ainsi acte du vieillissement de la population en choisissant de promouvoir le recours aux robots… dont l’utilisation massive, par une sorte d’action inverse, tend à écarter la population active de l’emploi. De même que l’immigration conduit au grand remplacement des autochtones en offrant une main-d’œuvre moins chère et facile d’accès, la robotisation met en place un autre grand remplacement sans les inconvénients du manque de formation de nombreux migrants, qui pèsent sur les services sociaux et qui, comme tout être humain, tombent malades, vieillissent, prennent vacances et retraites…

« Nous allons avoir besoin de robots… pour faire fonctionner notre économie, car nous n’avons pas assez de main-d’œuvre », a-t-il déclaré à Breitbart News, avant d’ajouter : « Nous n’avons pas assez de main-d’œuvre pour y arriver. Nous devons donc gagner en efficacité… Nous allons probablement compléter [la main-d’œuvre existante] par des robots… Ce sera par la robotisation… Ce sera énorme. Ensuite, quelqu’un devra fabriquer les robots. Tout cela s’autoalimente… Nous allons rationaliser les choses. Nous avons besoin d’efficacité. »

 

Remplacer des migrants par des robots au nom de la productivité

Pour Mark Krikorian, fondateur du Center for Immigration Studies, c’est une nouvelle stratégie économique qui se dessine :

« Je ne pense pas qu’ils en soient arrivés au point de parler de robotique et d’IA comme des substituts à la migration… C’est quelque chose que l’administration aurait intérêt à présenter de manière plus rigoureuse et réfléchie, en reliant les points et en expliquant ce qu’elle a en tête.

« Tout notre débat doit s’éloigner de cette dichotomie “immigration légale bonne/immigration illégale mauvaise” et porter sur la manière dont l’importation à grande échelle de main-d’œuvre étrangère, qu’elle soit légale ou illégale, permanente ou temporaire, affecte négativement la productivité future.

« [L’alternative de la productivité] permet aux électeurs de comprendre pourquoi nous devons appliquer la loi sur l’immigration : pourquoi voulons-nous moins d’immigration illégale ? Parce qu’elle est illégale, évidemment. Et oui, certains sont des criminels, mais la plupart ne le sont pas… Nous devons le faire [appliquer la loi] précisément parce que cela conduira à une plus grande productivité à l’avenir grâce aux progrès de la robotique et de l’IA. »

 

Trump et Vance dénoncent l’immigration en tant que telle

On se souviendra de ce qu’avait dit le vice-président JD Vance devant des investisseurs de la Silicon Valley en mai : l’immigration et sa main-d’œuvre à bas prix sont « une drogue à laquelle trop d’entreprises américaines sont devenues accros… et la soif de main-d’œuvre bon marché de la mondialisation est un problème précisément parce qu’elle a nui à l’innovation ». Il ajoutait :

« Que nous délocalisions nos usines vers des économies à main-d’œuvre bon marché ou que nous importions de la main-d’œuvre bon marché par le biais de notre système d’immigration, la main-d’œuvre bon marché est devenue la drogue des économies occidentales. Et je dirais que si vous regardez presque tous les pays, du Canada au Royaume-Uni, qui ont importé de grandes quantités de main-d’œuvre bon marché, vous constatez une stagnation de la productivité. Ce n’est pas un hasard. Je pense que le lien est très direct. »

Allant bien plus loin encore dans le discours anti-humain, Larry Fink, fondateur de BlackRock, affirmait en 2024 lors d’un événement organisé par le Forum économique mondial en Arabie saoudite : « Je peux affirmer que, dans les pays développés, les grands gagnants sont les pays dont la population diminue. » Et d’expliquer :

« C’est quelque chose dont la plupart des gens n’ont jamais parlé. Nous avons toujours pensé que la baisse de la population était une cause de croissance [économique] négative. Mais lors de mes conversations avec les dirigeants de ces grands pays développés [tels que la Chine et le Japon] qui ont des politiques xénophobes et anti-immigration, qui n’autorisent personne à entrer sur leur territoire — [et qui ont donc] une population en déclin —, ces pays vont rapidement développer la robotique, l’IA et la technologie…

« Si tout cela promet de transformer la productivité, ce que la plupart d’entre nous pensent [c’est nous qui soulignons], nous serons en mesure d’élever le niveau de vie dans les pays, le niveau de vie des individus, même avec une population en déclin. »

Donald Trump ne cache pas que dans la course à l’IA, il veut voir les Etats-Unis jouer leur rôle et ne pas se laisser distancer : le 23 juillet dernier, il a signé le décret mettant en place une « stratégie nationale » à cet égard, en appelant au « patriotisme » et à la « loyauté nationale » de la Silicon Valley. Il n’en a visiblement pas mesuré les dangers.

 

Le grand remplacement par les robots ne vise pas que les migrants

Cette stratégie est aujourd’hui couplée avec la lutte contre l’immigration à laquelle tant de personnes dans les pays développés occidentaux sont de plus en plus favorables.

Bien joué, sans doute. Mais quand on voit le discours officiel sur l’immigration évoluer dans des pays comme la France ou le Royaume-Uni où Starmer fait des déclarations qui eussent été naguère passibles des tribunaux ou presque, on se dit que des deux côtés de l’Atlantique, les IA et les robots sont en train de profiter du résultat de politiques désastreuses qui en facilitent l’acceptation par la population. Les grands remplaceurs sont en voie de se faire remplacer – mais ils ne sont pas les seuls, ceux qu’ils ont remplacés sont eux aussi en ligne de mire.

 

Jeanne Smits