Alors que son parti se déchire sur l’austérité, Tsipras s’enferre dans ses trahisons

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Alexis Tsipras a été élu en raison de l’espoir qu’il a redonné aux Grecs sur la situation financière du pays, en défiant notamment l’Union européenne et en refusant l’austérité imposée à son pays. La crise grecque est à son comble et Tsipras multiplie les trahisons contre son parti et son peuple en acceptant l’austérité et en cédant point par point sur toutes les barrières qu’il avait promis de dresser entre les forces mondialistes et le peuple grec.
 
Pour ce jeune premier ministre, l’accord trouvé avec l’Union européenne est « le meilleur compromis possible », alors même qu’il intègre ce que les Grecs avaient refusé par référendum quelques jours avant seulement, et qu’il prône une austérité contre laquelle Tsipras lui-même s’était battu pour obtenir sa place de Premier ministre.
 

Syriza déchiré sur la question de l’austérité, l’opposition à Tsipras ne cesse de grandir

 
La volte-face du jeune leader du parti Syriza a naturellement provoqué une grosse déchirure au sein du parti. Lors des votes de la première salve de mesures les 15 et 22 juillet, une quarantaine de députés se sont désolidarisés du gouvernement, disloquant ainsi la majorité parlementaire. Les mesures proposées ont depuis été adoptées avec les voix de l’opposition, seule capable d’accepter le retournement total du Premier ministre.
 
Syriza se déchire maintenant en deux camps frontalement opposés. Si les députés du parti sont trop peu nombreux à voter le nouveau plan de sauvetage de 80 milliards d’euros de prêt sur 3 ans, comme c’est maintenant envisageable, Tsipras sera contraint d’organiser de nouvelles élections. Il n’envisage pas de gouverner en faisant adopter ses lois grâce à l’opposition, position qui le mettrait à la merci de ses adversaires qui pourraient provoquer à tout moment des législatives anticipées dont il ne pourrait sortir vainqueur après s’être allié de fait avec la droite. En attendant, un Congrès a été annoncé en septembre, pendant lequel les 30.000 membres de Syriza seront invités à se prononcer sur la ligne du parti.
 

Tandis que Syriza se déchire, Tsipras persévère dans la trahison de toutes ses promesses de campagne

 
Mais alors que son parti se déchire et que la révolte est de plus en plus bruyante dans ses propres rangs, Tsipras persévère dans la trahison en continuant à assurer qu’il fait de son mieux : « Quitter l’euro sans aucune possibilité de soutien économique et sans réserves de change provoquerait une énorme dévaluation, une austérité très sévère et finalement, un recours auprès du FMI pour obtenir un soutien. Quiconque n’accepte pas cela est soit totalement aveugle, soit il s’applique à cacher la vérité. »
 
Cette déclaration est simplement l’opposé exact du discours qui a permis son élection et avec lequel il a réussi à rassembler les Grecs. Il est difficile de savoir si les forces financières mondialistes qui sont à l’origine de cet accord ont placé Tsipras à la tête de Syriza, ou si elles sont parvenues à le faire changer radicalement d’avis en si peu de temps. Quoi qu’il en soit, elles font éclater dans cette affaire leur redoutable habileté tactique ainsi que la puissance de leur force de frappe…
 

Béatrice Romée