“Sinterklaas et Zwarte Piet” : à Tuinzigt, dans la banlieue de Breda, le serviteur noir de Saint-Nicolas à l’honneur

Tuinzigt noir Saint Nicolas
 

Le samedi 18 novembre, jour attendu par les Néerlandais de tous âges, on fêtait aux Pays-Bas le retour de saint Nicolas. Le grand « Sinterklaas », dit la légende, arrive chaque année d’Espagne à pareille époque avec son serviteur noir, « Zwarte Piet » chargé de bonbons et du gros sac où seront enfouis les enfants qui n’ont pas été sages ; pour les autres, le 6 décembre, ce sera le jour des cadeaux apportés par le bon saint, avec ses chants passés de génération en génération et les friandises de rigueur, spekulaas en tête ! Véritable tradition populaire mêlée d’innombrables souvenirs d’enfance pour chacun, la fête de Sinterklaas a été marquée ces dernières années par une stupide polémique sur le prétendu « racisme » du déguisement de « Pierre le Noir ». Interdite dans de nombreuses municipalités, la figure noire de Zwarte Piet est trop aimée de la population pour que celle-ci tolère sa disparition. Aussi le quartier de Tuinzigt, dans la banlieue de la ville brabançonne de Breda, a-t-il participé au traditionnel défilé d’arrivée du saint évêque ami des enfants.

 

Zwarte Piet focalise le débat woke au grand dam des gens normaux

Tuinzigt, il faut le préciser, est un quartier populaire où la population est très mélangée : beaucoup de Néerlandais de souche y côtoient des gens de toutes couleurs souvent originaires du Maroc ou des anciennes possessions des Pays-Bas dans les Caraïbes. Le quartier a toujours refusé de s’associer au débat « woke » autour du soi-disant scandale qu’il y aurait à grimer en noir ou en marron le serviteur de saint Nicolas, d’autant que la raison pour laquelle Zwarte Piet est noir, « zwart », n’est pas une quelconque origine africaine, mais le fait qu’il passe par les cheminées pour aller porter les cadeaux aux enfants dans la nuit du 5 au 6 décembre.

Averti de l’intention du comité des fêtes de Tuinzigt de faire participer « Pierre le Noir », bien noir, dûment revêtu de couleurs flamboyantes, la ville de Breda a retiré les traditionnelles subventions offertes au quartier pour couvrir les frais du défilé. Qu’à cela ne tienne : une opération de crowd-funding parmi la population locale a permis de recueillir 6.000 euros, et c’est entouré de 125 Zwarte Pieten que Sinterklaas a fait son entrée, accompagné d’un soleil radieux.

 

A Tuinzigt dans la banlieue de Breda, les Pays-Bas fêtent le Zwarte Piet noir

Une vidéo tournée sur place par la presse locale montre les habitants de toutes origines affichant leur satisfaction de voir la tradition respectée, parce que c’est la tradition et qu’ils veulent retrouver ce qu’ils ont toujours connu… Un sympathique Noir rêve même avec bonne humeur de voir les politiques qui tentent d’interdire cette tradition emportés dans le sac de celui qui exécute les sentences contre ceux qui n’ont pas été sages. La victoire de Geert Wilders aux élections réjouit plus d’un passant à cet égard – y compris des représentants des « minorités ethniques ».

Morale de l’histoire : qui veut préserver son droit et ses traditions ne doit pas compter sur les pouvoirs publics par les temps qui courent. Prendre les choses en mains permet d’échapper à l’asservissement par l’argent public – condition plus que jamais actuelle de la liberté !

 

Jeanne Smits