Le tout petit Etat de Tuvalu (quelques îles dans le Pacifique) fait parler de lui régulièrement car on prédit qu’avec le « réchauffement du climat par l’homme » il va disparaître sous les eaux dans un proche avenir (ce qui est un pur fantasme), l’Australie ayant passé accord avec lui pour récupérer ses ressortissants en cas de malheur, mais, cette semaine, un autre fait le met dans la lumière de l’actualité : ses élections législatives. Selon le résultat, le premier ministre continuera la politique étrangère actuelle ou en changera, et cela concerne le géant de la zone, la Chine. Jusqu’ici, Tuvalu est l’un des douze Etats (ou figurent aussi le Vatican, le Paraguay, Haïti) dans le monde à reconnaître l’Etat formé en 1949 sur l’île de Formose par les Chinois nationalistes défaits par Mao Tse Toung. Mais l’un des voisins de Tuvalu, Nauru, a rompu récemment ses relations avec Taiwan pour reconnaître Pékin. Tuvalu pourrait faire de même, comme l’ont fait ces dernières années la République dominicaine et le Nicaragua. Pékin fait dire par sa presse et ses amis que la reconnaissance « d’une seule Chine » est dans le sens de l’histoire et que la communauté internationale s’y ralliera tôt ou tard dans son ensemble. Mais Taïwan vient d’élire une majorité indépendantiste. Pékin a beau la dire « séparatiste », son point de vue n’est pas fondé, car, historiquement, Formose ne fait pas partie de la Chine, et, ethniquement, les Nationalistes réfugiés du continent ne forment pas la majorité. Les manœuvres d’intimidation de l’armée populaire, navales et aériennes, n’y changent rien. Mais l’expansionnisme chinois dans le Pacifique, sensible notamment par le récent accord avec les Îles Salomon, peut inciter les petits Etats comme Tuvalu à se ranger peu à peu du côté du plus fort.