L’UE relance la guerre sur la frontière d’Irlande du Nord pour empêcher le Brexit

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L’UE ayant proposé que l’Irlande du Nord demeure dans l’union douanière européenne, Theresa May refuse, en attendant son discours solennel de demain. L’UE et les « remainers » britanniques veulent empêcher le Brexit, au risque de relancer la guerre sur la frontière.
 
Tout est parti de l’exigence du négociateur de l’UE, Michel Barnier, de garder l’Irlande du Nord dans l’union douanière européenne. Elle a été formulée sous couleur d’éviter la relance de la guerre civile irlandaise. La frontière entre l’Eire et l’Irlande du Nord restée britannique est en effet aujourd’hui ouverte, et les opposants au Brexit y voient une « condition quasi-indispensable » pour garantir l’Accord du Vendredi Saint, qui a mis fin en 1998 à trente ans de guerre en Irlande du Nord.
 

Irlande du Nord : frontière avec l’UE ou avec l’UK ?

 
La ficelle est grosse, elle consiste à faire endosser le rôle du méchant au gouvernement britannique et plus généralement aux partisans du Brexit en leur disant : si vous fermez la frontière d’Irlande du Nord, vous risquez de relancer la guerre. Bien sûr, les opposants au Brexit savent qu’ils enferment ainsi Theresa May dans une impasse. Car les unionistes irlandais, qui ont bataillé dur pour maintenir l’Irlande du Nord dans le Royaume-Uni, ne peuvent accepter la proposition de l’UE, comme le souligne la Belfast Newsletter : « Cette proposition entraînerait de fait l’établissement d’une frontière dans la mer d’Irlande. Ce serait le pas le plus important en direction d’une Irlande réunifiée depuis 1921 ». Et la majorité des Irlandais du Nord n’en veut à aucun prix. Le premier ministre britannique ne peut qu’être sur la même longueur d’onde, Theresa May estime que la proposition de l’UD menacerait « l’intégrité du Royaume-Uni ».
 

Les remainers partent en guerre contre le Brexit

 
Pour sortir de la contradiction, le chef de l’opposition travailliste, le gauchiste mondialiste Jeremy Corbin, qui est un « remainer », un opposant au Brexit, propose, lui, que toute la Grande-Bretagne demeure dans l’union douanière européenne, ce qui reviendrait à vider le Brexit d’une grande partie de sa substance, avant de le grignoter peu à peu. On appelle cela, là-bas, le « soft Brexit ».
 
A l’opposé de lui sur l’axe gauche droite, mais non sur la question du mondialisme, l’ancien premier ministre conservateur John Major a porté une attaque sans précédent contre la « mauvaise politique » de ses amis conservateurs au gouvernement. Et il a préconisé que le Parlement britannique ait le droit de convoquer un deuxième referendum sur le Brexit si la majorité des députés rejetaient l’accord futur avec l’UE, estimant pour sa part que la Grande Bretagne « nuisait elle-même à son économie » en quittant l’UE.
 

L’UE relance une campagne pour empêcher le Brexit

 
Tout cela fait manifestement partie d’une campagne active des opposants au Brexit en vue soit de l’édulcorer soit de l’empêcher. L’ancien premier ministre John Major, travailliste européiste emblématique, y participe activement. Il sera demain à Bruxelles, le jour même du discours de Theresa May, pour presser les dirigeants de l’UE de stopper le processus du Brexit en faisant des concessions telles que le public anglais change d’avis sur sa sortie de l’UE et demande lui-même un second referendum. Il a déjà rencontré hier à Bruxelles l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, le négociateur en chef du parlement européen, pendant que Sir Keir Starmer, responsable du Brexit dans le shadow cabinet travailliste, rendait visite à la commission européenne.
 

Une nouvelle frontière contre l’UE et pour le Brexit

 
L’ensemble des forces européistes est mobilisé, au point que Boris Johnson, ministre britannique des affaires étrangères, s’est ému dans une lettre que les « remainers » qui font partie du gouvernement de Sa Gracieuse Majesté organisent des fuites pour gêner sa diplomatie. Johnson en effet, pour résoudre la question de la frontière d’Irlande du nord, a d’abord proposé un dispositif qui ressemblerait au « péage urbain » qui existe à Londres en expliquant : « Entre les quartiers d’Islington et Westminster il n’y a pas de frontière et pourtant nous avons collecté des dizaines de millions de livres ». Mais il a évolué depuis, penchant pour une frontière « dure », qui n’empêcherait pas à son sens « 95 % des marchandises » de passer sans contrôle douanier. Pour lui, l’UE « exploite la question de la frontière pour faire échouer le Brexit ». Elle est en train, à cette fin, de provoquer en Irlande et au Royaume-Uni une « guerre par procuration », et elle a trouvé des alliés, tant au gouvernement qu’au parlement britanniques, en la personne des « ultra remainers ». La journée de demain devrait nous éclairer sur les suites de ce processus.
 

Pauline Mille