Ces dernières heures, les combats ont redoublé d’intensité en Ukraine, Moscou et Kiev se rejetant mutuellement la responsabilité de cette intensification. De nouvelles menaces occidentales de sanctions ont été, à cette occasion, lancées contre la Russie, qui a qualifié ce propos de chantage « absolument destructeur ». Depuis Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine de refuser le dialogue, et a dénoncé l’existence d’une « légion étrangère de l’OTAN » aux côtés des forces ukrainiennes.
Il est vrai que, malgré les dénégations de la Russie, l’OTAN a accusé les forces sécessionnistes pro-russes d’être responsables de l’offensive, ces derniers jours, contre Marioupol, qualifiant cette attaque de « crime de guerre ».
Réponses occidentales à l’intensification des combats
A la suite du président américain Barack Obama, qui, dimanche, a annoncé que les Etats-Unis allaient réfléchir à de nouveaux moyens, autres que militaires, de répondre à l’implication de la Russie dans le conflit, l’ambassadeur américain aux Nations unies, Samantha Power, a déclaré lundi pendant la réunion du Conseil de sécurité, que cette offensive traduisait la volonté de Moscou d’augmenter son emprise sur ses voisins : « Les cibles sont nouvelles, mais l’objectif final de la Russie reste le même : accaparer davantage de territoires, et déplacer la ligne des territoires qu’elle contrôle de plus en plus loin dans le territoire ukrainien. »
De son côté, le président polonais Bronislaw Komorowski a exhorté l’Union européenne à durcir les sanctions : « La riposte du monde occidental doit être très ferme. »
La Russie répond à l’Ukraine
En réponse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié de nouveau toute participation de la Russie dans ces affrontements, et dénoncé une manœuvre occidentale : « Au lieu d’accentuer la pression sur ceux qui refusent d’engager le dialogue pour résoudre ce conflit pacifiquement, nous entendons à nouveau parler de chantage économique contre la Russie. (…) La Russie n’a jamais accepté ce genre de menaces et de chantage qui n’ont jamais conduit à rien. »
Et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé une volonté de faire échouer les accords de paix : « Nous observons des tentatives visant à faire dérailler le processus de paix et des tentatives menées encore et encore par la direction de Kiev pour résoudre le problème par un recours à la force. »
En attendant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui doit se tenir jeudi à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement ont demandé mardi que soient envisagées de nouvelles sanctions, en dénonçant l’évidente « responsabilité de la Russie ».
Nouvelle méprise
La seule manière envisagée par Bruxelles pour l’application du protocole de Minsk, signé à l’automne dernier, serait que Moscou condamne les agissements des « rebelles » pro-russes.
Cette déclaration est évidemment, pour la Russie, et pour Vladimir Poutine tout spécialement, inacceptable. On doute que les responsables politiques occidentaux ne l’aient pas compris. Si le jeu de Vladimir Poutine paraît effectivement clair, il est tout aussi évident qu’il est pour le moins naïf de lui demander d’en changer. A l’opposé, les motivations américaines et européennes, aussi soupçonnables soient-elles, sont beaucoup moins transparentes…