Bruxelles prend à chaque Etat membre ce qu’il a de mauvais pour l’imposer aux autres dans une bureaucratie tatillonne. Ainsi la France, pays des ronds-de-cuir, impose-t-elle depuis longtemps un plafond aux paiements en liquide, 1.500 euros, mais d’autres se gardaient de brimer la liberté des citoyens à cet égard. Ainsi pouvait-on s’acheter une grosse voiture, par exemple, en Allemagne ou en Autriche. Mais c’était avant et cela va finir. Après deux ans et demi de négociation, le Parlement et le Conseil européen se sont mis d’accord pour limiter tout paiement en liquide à 10.000 euros. Le prétexte, comme toujours, est vertueux : il s’agit de détecter les transactions douteuses et d’harmoniser la lutte contre le blanchiment et le terrorisme : cela « garantira que les fraudeurs, le crime organisé et les terroristes n’auront plus aucune possibilité de légitimer leurs profits par le biais du système financier ». C’est le ministre belge des Finances, Vincent Van Peteghem, qui l’a dit, c’est donc forcément vrai.