Le Suaire d’Oviedo, vénéré depuis le VIIe siècle dans la ville espagnole du même nom comme relique de la Passion du Christ, présente des concordances telles avec le Linceul de Turin qu’il est possible de dire que les deux toiles ont été en contact au moment de l’ensevelissement de l’Homme du Linceul. C’est ce que confirme une nouvelle étude réalisée par l’Université catholique de Murcie (UCAM) avec un microscope électronique à balayage de toute dernière génération. Pour les chercheurs, la conclusion de l’expérience est nette : l’authenticité des deux reliques s’en trouve encore renforcée par cette vérification croisée.
Turin et Oviedo : une “nouvelle concordance de tout premier ordre”
Alfonso Sanchez Hermosilla, chef de section d’histopathologie légale de l’Institut de médecine légale de Murcie en même temps qu’il est directeur de l’Equipe d’investigation du Centre espagnol de sindonologie, la nouvelle découverte révèle une « nouvelle concordance de tout premier ordre » s’ajoutant à la liste croissante d’indices qui permettent d’identifier les deux reliques.
Elle ajoute ainsi au poids des preuves d’authenticité résultant d’études précédentes, qui ont permis d’établir que la toile d’Oviedo, ou suaire enveloppant la tête du supplicié du Linceul, correspondait en de multiples points au Linceul dans lequel son corps avait été ensuite enveloppé, tandis que la nature des blessures indiquées par les multiples tâches de sang se trouvant sur les deux tissus concordent parfaitement avec le récit de la Passion. Ainsi les indices concordants se multiplient et se renforcent pour dire que l’Homme du Linceul était bien le Christ, notre Sauveur.
Mêmes grains de pollen sur le Suaire et sur le Linceul : preuve d’authenticité
Les chercheurs de l’UCAM ont identifié un grain de pollen d’Helichrysum Sp. adhérant à l’une des tâches de sang du Suaire, et dont l’adhérence, observée grâce au microscope très puissant prouve qu’il ne s’agit pas d’une contamination postérieure aléatoire mais qu’il s’est déposé sur le Suaire alors que la tâche de sang n’était pas encore séchée. Des études sur le Linceul de Turin avaient déjà permis d’identifier des grains de pollen de cette plante.
La découverte permet d’écarter toute accusation de falsification, puisque personne n’aurait pu fabriquer une toile avec de multiples concordances avec le Linceul de Turin en y ajoutant des grains de pollen originaires du Proche Orient et correspondant en tous points à ceux découverts sur la relique la plus extraordinaire et la plus sainte de la Chrétienté.
L’Université catholique de Murcie à la pointe de la recherche grâce au Suaire d’Oviedo
Les responsables des recherches à l’Université de Murcie ont donné quelques précisions sur la plante Helichrysum Sp., de la famille des asters : elle est « utilisée depuis des millénaires au Proche-Orient pour ses propriétés cosmétiques ; elle était en outre utilisée lors des enterrements juifs du 1er siècle, c’est pourquoi il ne faut pas s’étonner de sa présence sur des traces de sang sur un linge utilisé pour la sépulture d’un cadavre ».
Voilà qui s’ajoute à ce que l’on savait déjà sur le Suaire d’Oviedo : comme le Linceul de Turin, il comporte des traces de sang humain de groupe AB, et les tâches des deux toiles se correspondent « mathématiquement », montrant que celles-ci ont été un contact avec un même visage.
Le président de l’Université de Murcie a précisé que cette institution avait fait l’acquisition du microscope « en vue de rendre ce service » : permettre l’analyse en profondeur du Suaire d’Oviedo. Mais il a aussi des applications plus profanes : analyse de matériaux de construction, d’échantillons obtenus dans les fonds sous-marins, objets archéologiques… En attendant, sans doute, de pousser plus avant dans l’examen du Suaire d’Oviedo.
Celui-ci est exposé trois fois par an, le Vendredi Saint et les 14 et 21 septembre.