La rentrée 2015 des universités américaines a été marquée par une accélération du « politiquement correct ». Les consignes de « non-discrimination » imposées aux étudiants n’ont jamais été aussi contraignantes. De très nombreux professeurs utilisent en effet leur autorité pour canaliser le discours de leurs étudiants : ceux qui ne se plient pas aux règles établies sont menacés de diverses formes de sanctions. Les thèmes sont toujours les mêmes : le genre et l’homosexualité, la race et l’immigration. Impossible de faire entendre une voix dissidente sur ces sujets dans les facultés américaines.
Dans le cours « Les femmes et la culture populaire » de l’université de l’Etat du Washington, les étudiants ont par exemple interdiction d’utiliser les mots « male » et « female » – pourtant parfaitement corrects en anglais – pour parler de l’homme et de la femme. Même chose pour les expressions « immigré clandestin » ou « personne de couleur ». Les élèves ne risquent pas seulement un rappel à l’ordre en cas d’usage de ce « vocabulaire oppressif » s’ils s’obstinent à employer ce langage de « haine » : ils encourent tout simplement l’exclusion, a indiqué le professeur, Selena Lester Breikks.
Il est interdit de remettre en cause le politiquement correct dans les universités américaines
Une autre filière de l’université de l’Etat de Washington s’apprête à pénaliser ses élèves blancs s’ils ne se montrent pas « déférents » à l’égard de leurs camarades non blancs. Un autre professeur a quant à lui promis de retirer un point chaque fois que le terme « clandestin » serait utilisé.
Si l’Université de l’Etat du Washington a rappelé à ses professeurs la liberté de parole que la Constitution américaine garantit à tous et en particulier aux étudiants, ces incidents révèlent la pression psychologique que les enseignants leur font subir à tout moment.
Dans son cours intitulé « Les races et le racisme dans la culture populaire américaine », le professeur Michael Johnson oblige ses élèves à reconnaître l’existence de plusieurs types d’oppression, parmi lesquels l’« hétérosexisme ».
Cette volonté d’écraser les valeurs traditionnelles et chrétiennes en faveur du politiquement correct n’est pas nouvelle. L’année dernière, un élève a reçu l’interdiction de présenter la définition biblique du mariage, tandis qu’un professeur a été licencié d’une université américaine après avoir rappelé que le mariage se contracte entre un homme et une femme. En 2013, l’université Johns Hopkins a refusé la création d’une organisation étudiante par un étudiant provie.
A Los Angeles, un professeur a tenté d’exclure un élève après que ce dernier avait défendu le mariage et la foi chrétienne. Le professeur venait d’expliquer à sa classe qu’il était « fasciste » de voter pour la proposition de loi californienne de défense du mariage…
Dans les universités américaines, le politiquement correct est utilisé contre les valeurs chrétiennes
Au début de l’année dernière, un professeur de l’université de Floride a été accusé d’avoir mis en échec un élève qui avait refusé de répondre aux questions tendancieuses d’un devoir.
Lors d’un examen, le professeur avait posé cette question : « Pourquoi le christianisme, et ses dieux masculins, veut-il faire taire ces femmes ? » Sous la question, une note précisait : « JE NE VEUX PAS que vous écriviez combien vous pensez que le christianisme est beau parce que les femmes peuvent désormais faire A, B ou C. L’histoire est l’histoire et les faits sont les faits, et votre opinion sur le fait de savoir si c’est mieux maintenant n’entre pas dans le cadre de cette discussion. C’est un sujet HISTORIQUE à propos du Moyen-Âge. Si vous ressentez vraiment le besoin d’exprimer votre opinion sur ce qu’est le christianisme aujourd’hui pour les femmes, vous m’envoyez un email, vous appelez mon bureau où je vous accueillerai pour boire un thé et discuter, mais ce n’est pas l’objet de ce devoir ». Interdiction donc de discuter le point de vue imposé par le professeur dans le cadre du devoir…
Lors de cette rentrée 2015, l’université de Californie a décidé de mettre en place un « droit » d’être « libre de tout discours ou acte d’intolérance » pour ses élèves. Concrètement, tout discours ou acte non conforme au politiquement correct sera pénalisé.
En plus de l’incitation à la haine ou à la violence, ou du harcèlement, déjà interdits, l’université entend ainsi poursuivre tout « langage qui reflète des stéréotypes ou des préjugés ». Elle compte également interdire le fait de considérer que « tel groupe ethnique ou racial est moins ambitieux » qu’un autre.
Barack Obama refuse que les étudiants soient « protégés » des points de vue différents, alors qu’il a imposé la mise en œuvre de la pensée unique
Les discriminations se poursuivent donc à l’égard de tout étudiant qui penserait différemment, que ce soit pour des raisons religieuses ou non. Même le président Barack Obama l’a reconnu – en le regrettant – dans un discours prononcé lundi dernier devant des étudiants.
« Je ne suis pas d’accord pour que vous, lorsque vous devenez étudiants, soyez protégés et tenus à l’écart de points de vue différents. Vous savez, je pense que vous devriez être capables de discuter avec tout un chacun – avec chaque personne qui vient vous parler et avec laquelle vous n’êtes pas d’accord. Mais vous ne devez pas les réduire au silence en disant : “Vous ne pouvez pas venir parce que je suis trop sensible pour entendre ce que vous avez à dire.” Ce n’est pas de cette manière que l’on apprend », a déclaré le président, dans un discours juste mais assez hypocrite de la part de l’un des plus fervents promoteurs de cette dictature de la pensée…
L’opposition doit encore être forte, et le totalitarisme trop évident pour qu’il s’insurge ainsi contre des pratiques universitaires de plus en plus courantes et étendues certes, mais pas nouvelles.