USA : un sophisme intersectionnel au service du cannabis

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Le gouverneur démocrate noir du Maryland, Wes Moore, a fait usage de son droit de grâce le 17 juin pour annuler 175.000 condamnations pour usage de cannabis antérieures à 2023. Trois quarts des habitants des USA vivent aujourd’hui dans un Etat où le cannabis est légal mais la procédure est exceptionnelle : par la grâce, par son ampleur, par le discours qui la justifie. Wes Moore mène depuis 2022 une politique en conformité avec celle de Joe Biden à l’échelon fédéral qui met pour ainsi dire le cannabis en libre-service pour le consommateur, en plein déni du danger qu’il représente. Et, pire encore, il met au service de ce forfait un grossier sophisme intersectionnel selon lequel l’interdiction de cannabis lèserait les Noirs au profit des Blancs. Jason Ortiz, l’un des responsables de l’organisation Last Prisoner Project, approuve Wes Moore qui va « réparer les disparités raciales historiques provoquées par la prohibition du cannabis ».

 

Biden veut le cannabis en libre-service aux USA

Cela ressemble à une « cheap fake news », un bobard à deux balles, mais c’est strictement la lettre et l’esprit de la politique démocrate aux USA sur le cannabis. Joe Biden, en campagne permanente auprès des freeks arc-en-ciel, avait promis en 2022 d’annuler les condamnations fédérales pour « simple » possession de cannabis. Il a tenté d’imposer une loi fédérale là-dessus mais s’est heurté à l’opposition du Sénat, sans renoncer pour autant. Dans une vidéo publiée en mai 2024, il affirme : « Personne ne devrait être en prison uniquement pour utilisation ou possession de marijuana, point final. » Son argument est que le cannabis ne serait pas dangereux. Il est actuellement classé par la loi fédérale en catégorie 1, drogues addictives et nocives, et l’ambition des Démocrates est de la faire passer en catégorie 3, peu addictives et peu nocives. Or, c’est médicalement et sociologiquement faux : le mythe des « drogues douces » est l’un des plus pernicieux en la matière. Mais les gouverneurs démocrates contournent la classification fédérale en imposant leurs lois d’Etat.

 

Le sophisme intersectionnel au service de la délinquance

C’est ainsi que Wes Moore, après un referendum, a fait entrer en vigueur en 2023 dans le Maryland une loi sur « l’usage récréatif et la vente au détail du cannabis ». Et maintenant, avec sa grâce portant sur 175.000 condamnations, « la plus vaste grâce au niveau d’un Etat dans l’histoire américaine », comme il le revendique, le gouverneur démocrate entend réparer une injustice sociale et raciale. Il a tenu à rappeler que « la légalisation ne fait pas remonter le temps en ce qui concerne les dégâts causés par la guerre contre la drogue » aux USA. Le lecteur non spécialiste ne comprend pas : où est l’injustice ? Quels sont les « dégâts causés par la guerre contre la drogue » ? C’est que nous n’avons pas le raisonnement intersectionnel chevillé au corps. Alors Wes Moore nous explique. La loi, selon lui, « n’efface pas le fait que les habitants noirs du Maryland avaient trois plus de chances que les habitants blancs d’être arrêtés pour possession de cannabis » ! J’en suis restée assise. Le sophisme est trop beau. Un cerveau normal dirait : les Noirs du Maryland commettent trois fois plus que les Blancs le délit de possession de Cannabis, c’est bien malheureux, et ils ont peut-être des excuses, mais ce sont des délinquants. Le délire démocrate intersectionnel, lui, pense à l’envers : nous avons une dette envers les délinquants et pour nous la faire pardonner, nous allons supprimer le délit. En baissant notre pantalon et en marchant sur les mains, cela sera mieux.

 

Pauline Mille