Utérus artificiel pour les prématurés : une aide aux nouveaux-nés ou à la culture de mort ?

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C’est un succès technique pour l’instant réservé aux moutons : un utérus artificiel permet de faire vivre des hyper-prématurés. Demain, cette aide incroyable aux nouveaux nés pourra servir à procréer en dehors de l’homme et de la femme, nouveau progrès de la culture de mort.
 
L’équipe placée sous la direction d’Alan Flake, embryologiste à l’hôpital des enfants de Philadelphie, a réussi un exploit : elle a produit et testé avec succès un utérus artificiel qui peut environner et faire survivre pour des périodes d’un mois de grands prématurés. Pour l’instant, il ne s’agit que d’agneaux, dont le développement est équivalent à celui d’un nouveau-né qui serait arrivé à 23 semaines de gestation.
 

Utérus artificiel pour prématurés, couveuse pour nouveaux nés

 
L’avancée technique a fait l’objet d’une publication dans la revue Nature. Elle se présente comme un grand sac transparent nommé « biobag » qui sert à la fois d’utérus artificiel et de couveuse après la naissance prématurée. Elle comporte un système vasculaire relié au cœur du nouveau-né prématuré qui l’aide à se développer, un système de défense contre les infections, un liquide qui tient le rôle du placenta maternel etc. Sans aller jusqu’à prétendre encore que cet utérus artificiel remplace complètement celui de la mère, « des scientifiques » estiment qu’il pourrait s’agir d’une méthode révolutionnaire pour sauver la vie d’enfants nés entre 23 et 28 semaines de gestation. Alan Flake espère en effet transposer la technique à l’être humain : « Si nous réussissons à soutenir la croissance et la maturation des organes pour ces quelques semaines, nous pourrons améliorer radicalement le pronostic des grands prématurés ». Les essais cliniques sur les prématurés humains pourraient commencer dans trois ans.
 

Sous le progrès, une aide à la culture de mort ?

 
Selon « les chercheurs » plus d’un tiers de la mortalité infantile et la moitié des paralysies cérébrales sont dus aux naissances prématurées. Cette technique de l’utérus artificiel pourrait donc amener un grand progrès. Mais l’abus qui peut en être fait se voit comme le nez au milieu de la figure et mène droit au Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Sans doute Alan Flake s’en défend-il, et, quand sa technique s’appliquera aux prématurés humains, il préconise une autre présentation, pour ne pas « voir des êtres humains pendus contre les murs dans des sacs ». Mais l’apparence n’est pas tout. Quand la technique sera au point, puis améliorée, pourquoi ne pas l’étendre aux nouveaux nés après 15 semaines de gestation, puis 5, puis… 0. Après tout, un ovule fécondé est un très très grand prématuré que les techniques d’ectogénèse permettent déjà de développer plusieurs semaines voire quelques mois hors du sein maternel. On séparera donc la gestation de la mère, ce qui serait très confortable pour beaucoup de femmes qui travaillent et accroîtra la liberté de leur corps. Conjugué à la fécondation in vitro, on séparera la procréation à la fois de l’amour du couple homme femme et de l’amour maternel. Une victoire totale pour la culture de mort !
 

Pauline Mille