Alors qu’elle vient d’être épinglée sur les achats de vaccins, von der Leyen est confirmée à la Commission

vaccins Leyen confirmée Commission
 

Toujours pas l’heure des comptes pour Ursula von der Leyen ! L’ancienne ministre allemande vient d’être, aujourd’hui 18 juillet, reconduite pour un second mandat à la tête de la Commission Européenne, avec 401 votes de soutien (284 contre, 15 abstentions et 7 nuls), alors même que cette dernière a été condamnée, la veille, dans l’affaire des contrats d’achats de vaccins anti-Covid. La justice de l’UE a en effet épinglé le manque de la transparence de l’organe européen dirigé à l’époque par la même présidente, qui doit à présent communiquer les contrats d’achats sans cacher les clauses sur l’indemnisation des victimes, ainsi que les déclarations relatives aux conflits d’intérêts des négociateurs. Ainsi, les fauteurs ont-ils été renouvelés dans leurs fonctions. Le défaut d’intégrité de nos institutions n’a pas l’air d’être un sujet de préoccupation majeure.

Aucune affaire ne semble pouvoir entacher la haute probité des mondialistes, ni entamer surtout leur forte volonté politique. Pire, ça les servirait presque : en 2019, von der Leyen n’avait été élue qu’à neuf voix près, cette fois sa majorité est large !

 

Un second mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne

Il faut dire qu’elle s’est toujours défendue dans cette histoire, en affirmant que sa réponse à la pandémie a été l’une des actions les plus importantes de sa Commission au cours de son premier mandat – et les achats conjoints de vaccins Covid-19 pour les Etats membres de l’UE en sont la pièce maîtresse.

« Nous avons permis à 80 % des Européens de recevoir au moins une dose » ! clamait-elle le 29 avril dernier… Mais la fin justifie-t-elle les moyens ? D’autant plus quand la fin n’est elle-même pas justifiable, mais c’est là une autre histoire…

Les juges ont estimé, le 17 juillet, que « la Commission n’a pas donné au public un accès suffisamment large aux contrats d’achat de vaccins contre la Covid-19 ». Elle a sciemment expurgé certaines parties des accords lorsqu’elle les a finalement publiés en 2022, sous la pression des députés européens et du public.

Le tribunal a déclaré que les informations devaient désormais être divulguées, y compris les déclarations de conflits d’intérêts des fonctionnaires, ainsi que les détails des garanties de paiement accordées aux fabricants au cas où les vaccins ne seraient pas efficaces (ce qui n’est pas anodin, compte tenu du nombre d’études prouvant l’efficacité de plus en plus réduite des dits vaccins).

 

Des milliards d’euros d’achats de vaccins

Quel fut l’argumentaire de la Commission ?

Elle a soutenu qu’elle « devait trouver un équilibre difficile entre le droit du public et les informations et exigences légales émanant des contrats Covid-19 eux-mêmes, ce qui pourrait donner lieu à des demandes de dommages et intérêts aux dépens de l’argent des contribuables ». En d’autres termes, l’argument fallacieux est le suivant : il fallait vous tenir dans l’ignorance pour mieux vous protéger…

Le Tribunal a néanmoins estimé que l’accès à ces différents éléments ne portait nullement atteinte aux intérêts commerciaux de ces entreprises. Et qu’il était nécessaire pour le public de connaître l’identité et le parcours professionnel des négociateurs pour prévenir tout conflit d’intérêt, rejetant l’argument de « vie privée » invoqué par Bruxelles.

Cette enquête avait été ouverte en octobre 2022 par le Parquet européen chargé de lutter contre la fraude aux fonds de l’Union, parallèlement à deux recours devant la justice de l’UE émanant de particuliers et d’un groupe d’eurodéputées écologistes.

 

SMSGate pour Ursula von der Leyen

Rappelons que les vaccins ont été acquis en grandes quantités en 2020 et 2021, dans le cadre d’achats groupés négociés par la Commission pour le compte des 27 Etats membres. Et que si les contrats ont été conclus avec sept fabricants, plus de la majorité des doses ont été achetées ou réservées au duo américano-allemand Pfizer/BioNTech. C’est le plus gros contrat d’achat de vaccins passé par l’Union européenne : 35 milliards d’euros pour 1,8 milliards de doses. Le contrat a été signé en mai 2021 et il courait jusqu’à fin 2023…

Von Der Leyen devra donc se plier aux demandes du tribunal, à moins de faire appel devant la Cour de Justice européenne.

En sera-t-il de même pour l’affaire des SMS pour laquelle une première audience a eu lieu le 17 mai ? Ce n’est ni plus ni moins qu’un autre pan de ce « trafic » vaccinal dans les hautes sphères européennes. Au printemps 2021, le New York Times nous apprenait que von der Leyen aurait négocié directement avec le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, et par SMS, en dehors donc de toute règle commerciale européenne… Le NYT a eu beau demander de voir ces SMS, on le lui a toujours refusé. Et ces éléments de communication qu’on a d’abord dit « non soumis à la réglementation sur la transparence des institutions européennes », alors qu’ils constituaient des documents administratifs au sens du droit, ont, ensuite, été déclarés « introuvables »…

Une enquête a donc été ouverte par les autorités judiciaires belges au début de l’année dernière après une plainte pénale déposée par le lobbyiste local Frédéric Baldan contre la présidente, pour « prise illégale d’intérêts et corruption », « usurpation de fonctions et de titre » et « destruction de documents publics ». Et des associations, partis politiques, citoyens et même des pays européens, la Hongrie de Viktor Orbán et la Pologne (gouvernée à ce moment par le PiS) se sont joints à la plainte.

Mais malgré tout ça, les têtes ne tombent pas et l’impunité demeure. Von der Leyen devra néanmoins répondre.

 

Clémentine Jallais