Sur France 2 lundi soir, Manuel Valls a annoncé des mesures sur l’emploi pour répondre au désarroi exprimé par les Français lors des élections régionales. Le premier ministre a même évoqué, pensant provoquer un choc dans les esprits, un « état d’urgence contre le chômage ».
« Les perspectives de croissance ne sont pas suffisantes pour créer de l’emploi, a reconnu le premier ministre. Je veux faire sortir notre pays de cette accoutumance. Je veux que la valeur travail soit partagée par tous. Il y aura des annonces au mois de janvier », et notamment un plan « massif sur la formation des chômeurs ». Il y a deux mois, lors de la dernière conférence sociale, le gouvernement avait déclaré vouloir passer de 100.000 à 150.000 le nombre de formations prioritaires pour les demandeurs d’emploi en 2016. Aujourd’hui, le premier ministre veut en outre pousser les nouveaux présidents de région à mettre le paquet sur l’apprentissage.
« Etat d’urgence contre le chômage »
Evoquant la prochaine négociation sur la nouvelle convention d’assurance chômage sur laquelle les partenaires sociaux doivent se mettre d’accord en 2016 – « vite », affirme le premier ministre –, Manuel Valls explique : « Il faut non seulement faire baisser le déficit de l’assurance chômage, mais il faut qu’il y ait aussi des contreparties avec les chômeurs qui permettent à chacun, à travers une formation, de retrouver un emploi. »
Vite, vite, vite ! Voilà le maître mot, le leitmotiv de Manuel Valls – sans oublier François Hollande.
Mais il est déjà trop tard.
Trop tard, parce qu’il s’agissait déjà d’une promesse du candidat François Hollande en 2012, promesse qu’il ne cesse de répéter sans que la conjoncture paraisse l’entendre.
Trop tard, parce que le premier ministre avait assuré que des mesures seraient prises avant le dimanche du second tour des régionales.
Trop tard, parce que, bien au contraire, le chômage n’a jamais été aussi haut, aussi fort.
Trop tard, parce que les Français n’y croient plus !
Manuel Valls annonce des annonces
Que nous annonce en effet Manuel Valls ? Des… annonces. Des réunions, et de la formation. Dont il espère tirer des emplois, mais qui ne sont pas des emplois.
Car, pour créer des emplois, il faut investir. Il faut de l’argent !
Manuel Valls ne parle pas d’argent. Où le trouverait-il ? Les Français sont exsangues, et leur portefeuille plat. La France est endettée par milliers de milliards…
Alors ? La France pourrait sans doute s’adresser à l’Europe, et plus particulièrement à la Banque Centrale européenne. Mais il n’est pas sûr – tout semblerait plutôt indiquer le contraire… – que Bruxelles ou Francfort obtempère.
Comme Paris n’osera pas, par ailleurs, s’affranchir de certains règlements européennes qui grèvent aujourd’hui son budget, on ne voit guère, en somme, où le premier ministre trouvera les moyens de ses ambitions.
A moins que ses ambitions ne soient, malgré les appels à un changement de politique, que de continuer à baratiner.
En attendant, nous avons une idée pour sortir les Français de la morosité. Ce serait que Manuel Valls annonce sa démission, et que l’on nomme à sa place quelqu’un de compétent.
Mais cela, même dans leurs rêves les plus fous, aucun de nos compatriotes n’ose plus y croire…