JD Vance accuse les évêques des Etats-Unis au sujet de l’immigration clandestine

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JD Vance (© Gage Skidmore)

 

Le tout nouveau vice-président des Etats-Unis, JD Vance, est un catholique pratiquant. Cela ne l’a pas empêché de critiquer les évêques américains qu’il accuse de ne pas avoir été « de bons partenaires dans l’application des lois sur l’immigration » : ils ont cherché leur avantage financier plutôt que de se préoccuper de questions humanitaires, selon le vice-président.

Le paradoxe n’est qu’apparent.

La dispute a été déclenchée la semaine dernière lorsque le ministère de la Sécurité intérieure de Donald Trump a publié une directive annulant les lignes directrices de 2021 de l’administration Biden pour les services de l’immigration et des douanes et les services de protection des frontières concernant les zones « sensibles », qui comprennent des lieux tels que les écoles, les hôpitaux et les églises. En un mot : la fin de la sanctuarisation qui permettait aux personnes recherchées de se cacher en ces lieux pour éviter l’arrestation. Elle constituait une sérieuse entrave au travail des forces de l’ordre et profitait au premier chef aux criminels et aux trafiquants qui ont fait de l’immigration clandestine leur fonds de commerce.

 

JD Vance accuse les évêques en tant que catholique pratiquant

La conférence des évêques des Etats-Unis (USCCB) avait réagi aussitôt, jeudi dernier, en déclarant que cette désanctuarisation des lieux et établissements où sont dispensés des « services essentiels serait contraire au bien commun » dès lors qu’il s’agirait de l’application non-urgente de la loi.

Vance n’est pas d’accord. Interrogé dimanche sur CBS, il a déclaré avoir eu « le cœur brisé » par cette déclaration : « Je pense que la conférence des évêques catholiques des Etats-Unis doit se regarder un peu dans le miroir et se demander si lorsqu’elle reçoit plus de 100 millions de dollars pour aider à réinstaller des immigrés clandestins, elle se soucie de questions humanitaires ou de son propre bilan financier. »

« Nous allons appliquer la loi sur l’immigration. Nous allons protéger le peuple américain », a martelé le vice-président, ajoutant que l’USCCB devrait s’inquiéter d’abord « des enfants qui ont été victimes du trafic sexuel à cause de la frontière grande ouverte de Joe Biden ».

 

Quand les évêques soutiennent l’immigration, ils se portent responsables de ses excès

C’est alors qu’on l’interrogeait sur le fait de savoir s’il pense que la conférence des évêques a de fait activement caché des criminels que Vance a répondu : « Je pense que la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis n’a pas été un bon partenaire dans la lutte contre l’immigration pour laquelle le peuple américain a voté. J’espère, en tant que fervent catholique, qu’ils feront mieux. »

Le droit d’asile pratiqué depuis l’Antiquité – davantage, d’ailleurs, par les Grecs que par les Romains – a sa noblesse, en effet, mais aussi ses limites. Quand l’abus du droit porte atteinte au bien commun de la communauté nationale, en favorisant une immigration incontrôlée et en empêchant la traduction de ceux qui en profitent devant les tribunaux, il n’est pas absurdre d’en revoir l’exercice.

 

Anne Dolhein