La boucherie Marlow, dans le Kent, menacée d’incendie par les extrémistes végans de l’Animal Liberation Front (ALF)

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Le personnel de la boucherie Marlow, commerce familial situé dans le Kent, à Ashford, « vit dans la peur » depuis que des extrémistes végans ont menacé d’incendier leur établissement et alors que le nombre d’agressions par des militants de la « cause animale » est en nette hausse. Marlow Butchers a déjà subi une agression au début du mois de mai, avec couverture de sa devanture par des graffiti incluant le logo de l’Animal Liberation front (ALF), groupe extrémiste « d’action directe » fondé dans les années 1970 et qualifié par le FBI américain de « mouvement éco-terroriste ». La boucherie a été la cible d’une campagne de haine acharnée sur internet et de menaces de destruction et de violences, y compris sur des personnes.
 

Wayne Marlow accuse les végans de l’Animal Liberation Front de vouloir « la fermeture » de la boucherie, avec menaces d’incendie

 
« Sur internet, c’était très menaçant », explique Wayne Marlow qui gère la boucherie avec son père et son frère. « C’était grotesque, avec l’implication de militants qui habitent jusqu’en Australie », ajoute-t-il avant d’ajouter : « Internet est la pire des choses car non seulement ils vous y menacent de détruire physiquement votre commerce, mais ils tentent aussi d’y ruiner votre réputation en laissant des commentaires négatifs ». Les végans « veulent qu’on ferme et certains veulent briser les vitrines ou nous menacent d’incendie », détaille Wayne Marlow.
 
La police a lancé une enquête pour « commentaires malveillants et harcèlement ». Un porte-parole de l’Alliance rurale du Royaume-Uni, organisme spécialisé dans la vie sauvage, l’exploitation agricole, la chasse et l’économie locale, révèle que le nombre d’attaques contre les boucheries et les abattoirs est en nette hausse. Son directeur général, Tim Bonner explique que « l’on assiste à une escalade du nombre d’attaques contre les bouchers, les marchés et même les abattoirs, une conséquence directe des campagnes en faveur des droits des animaux qu’on constate dans d’autres régions, avec les mêmes méthodes incluant les harcèlements sur internet ». « Ils attaquent de préférence les indépendants plutôt que de s’en prendre aux grosses affaires, c’est particulièrement lâche », ajoute-t-il.
 

L’ALF désigné comme « élément criminel le plus actif » des extrémistes végans aux Etats-Unis dès 2004

 
Dès 2004, aux Etats-Unis, le FBI avait prouvé devant la commission sénatoriale de la Justice que l’ALF se livrait « à un harcèlement fanatique des employés » du secteur et qu’elle « était devenue l’élément criminel le plus actif aux Etats-Unis ». Les services de sécurité américains relevaient « une escalade de discours et d’actes violents » généralement contre de petites entreprises, allant jusqu’à l’usage « d’engins explosifs artisanaux contre des sociétés d’analyse de produits alimentaires, accompagné de menaces d’attentats plus importants et même d’assassinat de chercheurs, de personnels d’encadrement et de salariés ».
 
En 2006, un plastiqueur militant de l’ALF avait été condamné à 12 années de prison pour avoir posé des bombes artisanales devant les domiciles d’un directeur d’une société de messagerie et d’un dirigeant d’entreprise pharmaceutique, tous deux en affaire avec le laboratoire d’essais de médicaments Huntington Live Sciences. Les personnes visées avaient été traumatisées.
 
Parmi les fanatiques qui soutiennent l’ALF, le groupe activiste américain d’extrême gauche Southern Poverty Law Center (SPLC), qui récemment a été contraint de retirer de son site internet son “Guide de campagne contre les extrémistes antimusulmans” après que Maajid Nawaz, un musulman réformiste, l’eut menacé de poursuites. Le SPLC vient ainsi de critiquer le FBI au sujet de l’emploi du terme de « terroristes », estimant que « si les éco-radicaux ont détruit des propriétés privées, ils n’ont encore tué personne ».
 

Matthieu Lenoir