Vester Flanagan, le tireur fou qui a abattu deux anciens collègues journalistes à Moneta, Virginie, en plein « direct », avant de retourner son arme sur lui-même, avait certainement un problème mental. Ses deux victimes, Alison Parker, 24 ans, et Adam Ward, 27 ans, sont morts à cause de la fragilité d’un homme, sans doute. Mais Flanagan, connu aussi sous son nom de journaliste, Bryce Williams, a vu sa folie alimentée par le discours antiraciste, anti-discrimination et pro-LGBT. En foi de quoi il a commis à son tour des meurtres racistes qui ont choqué l’Amérique.
Vester Flanagan, selon ABC, a laissé une lettre annonçant son suicide où il se disait motivé par la « guerre raciale » et l’exemple des tueurs de masse comme ceux de Columbine. Il s’y dit victime de discrimination raciale, de harcèlement sexuel et de brimades de la part d’hommes noirs et de femmes blanches, notamment parce qu’il était « gay ».
Vester Flanagan, noir et gay, se sentait persécuté et a voulu mener sa « guerre raciale »
En fait, il était connu depuis longtemps pour sa personnalité ombrageuse et agressive, ses accès de colère et excès de langage – raisons pour lesquelles il avait été licencié de la station locale où il a finalement commis ses forfaits. C’était il y a deux ans : il était dans un état tel que les autres employés avaient été maintenus à distance, le temps qu’il vide son bureau. Le licenciement avait été contesté devant les tribunaux : Flanagan avait expliqué alors qu’il voulait un jury de ses pairs, des « femmes afro-américaines »…
Bien sûr, la presse de gauche américaine met en avant la question du droit de porter des armes, comme à chaque tuerie insensée, alors même que le nombre de crimes régresse aux Etats-Unis et que les voyous se procurent facilement des kalachnikovs à Marseille ou les trouvent « providentiellement » dans les jardins bruxellois. Mais Flanagan avait une arme de poing qu’il possédait légalement à la suite d’un contrôle de personnalité qui est passé à côté de ses problèmes.
Le tueur de Virginia : un détraqué agressif par le discours antiraciste et pro-LGBT ?
Les problèmes de santé mentale ne rendent pas forcément violent. Mais lorsque c’est le cas – soit en raison des médicaments prescrits, soit parce qu’il est difficile d’interner le malade, soit parce que les lieux de formation et les entreprises hésitent à intervenir – il est difficile d’empêcher les incidents. A quoi s’ajoute la complexité et le prix du système de soins : on compte du coup, un nombre « insensé » de personnes ayant un problème de santé mentale en prison, selon Tim Stanley du Telegraph.
D’où la difficulté de connaître les problèmes de quelques-uns. C’est cette absence de prise en charge qui est utilisée pour « justifier » le refus des armes individuelles.
Vester Flanagan était-il « persécuté », et de multiples façons, comme l’indique sa lettre d’adieu ? Il semble qu’au contraire il persécutait et harcelait ses collègues en même temps qu’il cultivait sa paranoïa. Une paranoïa, il faut bien le dire, que les innombrables mises en cause du « racisme » des Blancs a contribué à faire exploser.