Le Premier ministre hongrois Viktor Orban vient de qualifier les migrants illégaux de « maléfiques », accusant Angela Merkel de fomenter l’instabilité en Europe par le biais du flux migratoire. C’était au cours d’une rencontre de responsable polonais, tchèques et slovaques qui se sont retrouvés à Prague pour discuter des moyens à mettre en place pour fermer les Balkans aux clandestins. Viktor Orban, connu pour son franc-parler à propos de la crise des migrants, a comparé les clandestins à des « hordes du mal »
La politique pro-migratoire du chancelier Merkel pèse selon lui indûment sur l’ensemble du continent européen en raison de la position dominante de l’Allemagne. « La politique allemande de l’accueil n’a pas seulement failli, elle a créé du terrorisme et elle a alimenté la peur », a-t-il déclaré.
Victor Orban veut bloquer les migrants illégaux aux frontières des Balkans
Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a pour sa part dénoncé les tentatives allemandes d’utiliser l’Union européenne en vue d’obliger les pays de l’Union les moins disposés à accueillir des réfugiés à mettre en œuvre une même politique migratoire afin d’en alléger les effets sur l’Allemagne. Celle-ci a « commis une erreur en mettant en place cette politique de l’accueil et maintenant elle veut obliger les autres à en payer le prix », a-t-il déclaré.
Les quatre pays du groupe de Visegrad, qui célébrait mardi son 25e anniversaire en tant que bloc politique, envisagent d’envoyer une aide militaire et matérielle – troupes, police des frontières et barbelés – à la Macédoine et à la Bulgarie pour qu’ils puissent mieux faire face à l’afflux d’immigrés. Ce plan part du principe que la Grèce a déjà failli et qu’elle est incapable de contrôler ses propres frontières. D’où l’idée des quatre de mettre en place une « frontière de secours ».
La route des Balkans aura permis à des centaines de milliers de migrants de faire leur entrée en Europe l’année dernière. Tous les pays qui se situent entre leur point d’entrée et l’Allemagne sont actuellement submergés par des dizaines des milliers de migrants qui traversent leurs frontières chaque jour.
Le groupe de Visegrad appelle l’Europe à s’unir contre les « hordes du mal »
Dans une déclaration commune, les quatre chefs de gouvernement réunis à Visegrad ont déclaré que la crise des migrants est « une menace pour la paix la sécurité et la prospérité des citoyens de l’Union », appelant le continent à s’unir face à l’immigration illégale, et à mettre fin d’abord aux causes qui sont à la racine de cette migration de masse – la « guerre civile » en Syrie notamment. Ils ont ajouté qu’il était préférable de fermer l’Europe aux illégaux en construisant des barrières plutôt que de recréer des frontières à l’intérieur de l’espace européen.
Le chancelier autrichien Werner Faymann a vivement critiqué leur initiative, demandant ce que pourra bien faire l’Europe lorsque « 100.000 femmes, enfants et hommes » se masseront devant ces nouvelles barrières. Il fait partie de ceux qui n’ont pas remarqué que les migrants sont en majorité des hommes – et des hommes jeunes qui plus est…
Le « groupe des apostats » ne respecte pas la « religion » européenne à propos des migrants
Angela Merkel a pour sa part noté que la Macédoine ne fait même pas partie de l’Union européenne, et que la construction d’une barrière n’aboutirait qu’à créer une situation d’urgence en Grèce. Comme si la situation d’urgence n’était pas déjà présente, et bien présente dans de nombreux pays de l’UE !
Le ministre socialiste des Affaires étrangères du Luxembour, Jean Asselborn a même qualifié le groupe de Visegrad de « club d’apostats par rapport au Projet européen ». Voilà qui est révélateur, c’est donc un projet religieux, avec ses commandements et de faux dogmes qu’on ne saurait contester, pas même par les faits.