Violence à l’école : dialectique de l’islam et de l’arc-en-ciel

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Deux jeunes issus de l’immigration et liés à l’islam viennent d’être victimes de la violence à l’école. A Montpellier, la petite Samara, 14 ans, est sortie du coma après son lynchage, mais à Viry-Châtillon, le petit Shemseddine, 15 ans, ne s’est pas relevé de son tabassage : il est mort. Face à ce « fait de société » que les médias font mine de découvrir, le système prend officiellement conscience de l’état de déshérence où a sombré la jeunesse de France et de l’incapacité de l’institution scolaire à rétablir l’autorité pour la reprendre en main, témoin la réaction du premier ministre préconisant des « conseils de discipline dans le primaire ». Derrière cette proposition qui aurait paru ridicule voilà encore peu d’années, c’est à la fois l’effondrement des illusions post-soixante-huitardes qui se dessine, et, sous couleur de fermeté, l’utilisation dialectique du chaos par le pouvoir au bénéfice de la révolution arc-en-ciel – comme on le voit par la nouvelle apparition d’une affaire vieille de quatre ans, l’affaire Mila.

 

Le vivre ensemble à l’école, c’est la violence

Le vivre ensemble à l’école ne marche pas. Ni l’uniforme expérimental, ni le jambon de poulet à la cantine n’y feront rien. Ce que les gens de terrain, journalistes indépendants, professeurs, instituteurs, surveillants, ou simples mères de famille, savent depuis longtemps se dit aujourd’hui dans les milieux autorisés et les médias officiels. La violence est partout à l’école, à la sortie de l’école, dans n’importe quelle ville et n’importe quel quartier, elle touche aussi bien les élèves que les enseignants, dès le collège, dès le primaire, où le gouvernement veut porter le fer. Hier, il était interdit d’interdire, aujourd’hui, les écoles se barricadent, se bardent de caméras de surveillance, et l’on envisage sérieusement des conseils de discipline pour des enfants de huit ans. A quand la légion étrangère en maternelle ? Le pire est que le ridicule n’empêche pas de tuer. Des professeurs comme Samuel Paty et des collégiens comme Shemseddine.

 

L’école des pédagogues gauchistes et de l’immigration

La chose est devenue si criante qu’il n’est plus possible de la cacher. Ce n’est pas en criant sur l’air des lampions que l’immigration est une chance pour la France qu’on en fait disparaître ipso facto les conséquences désastreuses, qu’il s’agisse d’incidence négative sur l’économie, coût social, chômage, endettement, ou, ici, insécurité. Sans doute l’immigration n’est-elle pas la seule cause du délabrement de l’école et de la chute de l’autorité qui a ouvert la porte à la violence. Il ne faut certes pas oublier les principes de désordre mis en œuvre depuis près de soixante ans à travers les réformes successives, dont les premières (loi d’orientation, collège unique) ne furent pas les moins nocives, mais l’immigration sans contrôle a tout aggravé par son caractère massif et anarchique. Alors que l’école minée par les pédagogues gauchistes devenait incapable d’intégrer les nouveaux arrivants, le flot torrentiel des mentalités étrangères a emporté ce qui subsistait de faculté de symbiose heureuse, et cela a donné le vivre ensemble dans le chaos.

 

L’islam au centre des affaires Shemseddine et Samara

Bien sûr l’islam ajoute à ce chaos de manière significative. Dans l’affaire de Viry-Châtillon, trois adolescents et un majeur (trois ont des antécédents judiciaires) ont été écroués, soupçonnés de « crime d’honneur » comme il en foisonne au Pakistan. Une jeune fille de 15 ans, sœur de deux d’entre eux, est au centre de l’affaire : craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus lui parler, et ils ont « corrigé » Shemseddine pour cela. Quant à Samara, sa mère, dans sa première réaction, avouait « ne pas comprendre » qu’on l’ait tabassée, ses agresseurs l’ayant traité de « mécréante, alors qu’elle est une bonne musulmane, qui fait bien ses 5 prières par jour… ». Sancta Simplicitas. C’est avouer deux choses. D’abord que l’agression contre Samara a pour motif l’islam, ou au moins une certaine façon de concevoir l’islam. Ensuite, que la mère de Samara considère la chose comme allant de soi : si elle avait été une kouffar, il aurait été naturel de la corriger !

 

L’arc-en ciel interdit de parler d’islam ou d’immigration

On le lui a fait remarquer et, dans un second temps, elle a parlé de la couleur des cheveux de sa fille. Elle a d’ailleurs souligné qu’elle ne voulait pas que l’agression de celle-ci soit « récupérée par l’extrême droite », ce qui est le signe classique d’une prise en main par les influenceurs du politiquement correct arc-en-ciel, qu’ils soient associatifs ou journalistes. Il ne faut pas en effet que l’islam soit mis en cause, même indirectement. Cela saute aux yeux dans l’affaire de la jeune Mila : en janvier 2020, cette adolescente de seize ans refuse les avances d’un internaute musulman et reçoit de sa part des insultes misogynes et « lesbophobes », elle réplique par une critique « très crue » de l’islam, l’affaire s’envenime à un tel point (appels à la violence, au viol et au meurtre) qu’elle doit être retirée de son école et placée sous la protection de la police à son domicile. Elle a depuis reconnu un « blasphème » contre l’islam.

 

Qui est le professeur de dialectique de Mila ?

Invitée par Yann Barthès à l’émission Quotidien, elle a également regretté la façon « vulgaire » dont elle s’était exprimée et s’est « excusée » auprès des fidèles pacifiques de l’islam. Mais aujourd’hui, invitée par Apolline de Malherbe sur BFM, elle assure avoir subi un « briefing » : « Quand tu vas arriver, tu vas regarder Yann Barthès droit dans les yeux, tu vas lui dire, mot pour mot à peu près : Je suis désolée. » Et elle ajoute : « Mais je ne suis pas désolée du tout. Je n’ai jamais été désolée. J’ai la rage. » A Quotidien, Julien Bellver a répondu assez longuement avant de conclure : « Le On dont parle Mila sur BFM ce n’était pas nous. Sa parole était libre sur le plateau. » Alors, qui était ce « On » ? Son avocat, Richard Malka ? Ou Caroline Fourrest, qui avait essayé de récupérer l’affaire pour l’extrême gauche féministe lesbienne arc-en-ciel ?

 

Hidalgo, Estrosi et la Licra pour un islam apaisé

Cette affaire est en fait pleine d’enseignements et vient donner le bon éclairage sur la violence à l’école, qui déborde le cadre de l’école pour frapper toute la jeunesse d’âge scolaire. Sur la question de l’immigration et de l’islam, le gros du système demeure sur une position de déni d’une part, et de collaboration de l’autre. Parmi cent exemples, Christian Estrosi, maire de Nice vient de mettre à disposition de la communauté musulmane une grande salle municipale pour la rupture du Ramadan, l’Aïd El-Fitr. Autre exemple, Philippe Guibert, qui a été deux ans directeur du SIG, le service d’information du gouvernement, a décrit les auteurs des récentes violentes comme des « gamins », ce qui a pour effet et pour fonction de minimiser leurs actes. D’une manière générale, beaucoup, à gauche, mais aussi à droite, misent sur une mutation de « l’islam de France », compatible avec la République et ses « valeurs » dans le cadre de la laïcité. Et c’est pourquoi le recteur de la grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz, avait fait visiter sa mosquée, salle de prière comprise, le 8 juillet 2021 à Mila, lui remettant un coran rose. Elle avait alors salué cette « marque de paix très importante », approuvée aussi par Anne Hidalgo, Aurore Bergé et la LICRA.

 

La dialectique du « respect » et du « droit au blasphème »

Mais le revirement de Mila, chez Apolline de Malherbe, lui a valu d’être dénoncée par Julien Bellver : « La jeune femme a assumé sa proximité avec le collectif identitaire d’extrême-droite Némésis. Elle porte un regard particulièrement sévère sur la situation à l’école. » Par cette accusation, il espère trancher une question qui divise depuis quatre ans la classe politique en deux camps, celui des partisans du « respect » (où figure notamment Ségolène Royal) et celui du « droit au blasphème ». Dans le dernier figurent l’actuelle ministre de l’Education Nationale, Nicole Belloubet : « Chacun peut critiquer […] une religion, une idée, […] avec les mots de son choix. C’est non seulement heureux, mais aussi salutaire. » Et le président de la République, revendiquant le « droit au blasphème » et déplorant que les gens ne respectent pas un principe fondamental de la République qui est ce qu’on appelle « la laïcité ».

 

Toutes les nuances de l’arc-en-ciel soutiennent une lesbienne

Cela explique les soutiens qu’a reçus Mila. Le CRAN (conseil représentatif des associations noires de France affirme que « Mila n’a pas gratuitement insulté la religion musulmane (…) mais a réagi à des insultes d’un homme qui pour justifier ses injures homophobes s’est appuyé sur la religion musulmane ». Pour le Comité Laïcité République et son président Jean-Pierre Sakoun, cette affaire montre que l’islam radical veut le « contrôle des corps et des esprits des femmes ». Le collectif féministe NousToutes, Osez le féminisme, SOS homophobie et STOP homophobie la soutiennent. Mais Marine Le Pen aussi : « Il y a plus de courage chez cette jeune fille que chez toute la classe politique au pouvoir depuis 30 ans. » Et l’essayiste Céline Pina lui donne raison, déplorant l’incapacité de l’Etat de la remettre à l’école et d’y assurer sa scolarité : « A partir du moment où l’islam radical désigne une cible, on l’abandonne parce que ça devient trop difficile de la protéger. […] On assiste à un rétablissement du blasphème par l’assassinat et la menace politique, et on finit par dire tant pis ! »

 

Charlie, l’islam, la république, la coiffure…

Le retour de Mila dans l’actualité, à l’occasion des violences inouïes constatées à l’école, montre une contradiction bien plus profonde du système, déjà sensible dans l’affaire des caricatures de Mahomet. Mila, jeune lesbienne qui hait et méprise toutes les religions, a été soutenue, à des degrés divers, en tant que symbole de la liberté d’expression, par tous les partisans du progrès sociétal et de la laïcité, comme le montre le livre promu par Zohra Bitan et préfacée par Zineb El Rhazoui, #JeSuisMila #JeSuisCharlie #NousSommesLaRépublique : 50 personnalités s’expriment sur la laïcité et la liberté d’expression. Elle était soutenue par la gauche féministe pour cela. Parce qu’elle était « une jeune fille lesbienne qui a critiqué l’islam », dixit notre consœur Marianne, le blasphème étant une « critique des religions tout à fait légale en France puisque protégée par la liberté d’expression ». Or, sur BFMTV Mila vient de déclarer : « Pour moi, la laïcité, elle est morte ! »

 

La dialectique de l’arc-en-ciel

Elle sort ainsi du consensus démocratique qui la soutenait et en montre la fragilité. Lorsque la journaliste Lauren Bastide lui reprochait, en 2021, une « vision du monde raciste et irrespectueuse des musulmans et musulmanes de France », l’agrégée de philo Marylin Maeso dénonçait cette façon toute intersectionnelle de repeindre « en raciste irrespectueuse des musulmans une jeune homosexuelle qui n’a fait que dire ce qu’elle pensait des croyances qu’on lui avait jetées à la figure pour la déshumaniser en tant que lesbienne ». Et de déplorer amèrement « le respect inconditionnel des croyances religieuses » qui « servent à cautionner une haine homophobe ». Cet assaut dialectique montre à quoi sert l’islam, comment il est instrumentalisé par la révolution arc-en-ciel. D’abord il sert à balayer les reliquats qui subsistent de l’ancienne société catholique sous couleur de s’en prendre à toutes les religions. Ensuite, il sert de bulldozer contre l’ordre social. Enfin, il fait un parfait épouvantail, sous le nom d’islam radical, ou de terrorisme, afin de susciter un patriotisme « laïque » dans lequel la liberté de blasphémer est centrale.

 

Pauline Mille