Les violences conjugales touchent aussi les hommes : la preuve par le Canada

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La journée mondiale contre les violences faites aux femmes a donné lieu à un battage médiatique sans précédent. Et c’est très bien de protéger les femmes des coups et des abus. Mais la réalité statistique du couple est que les hommes aussi sont fréquemment victimes. Un Canadien, victime de violence conjugales, Earl Silverman, avait financé sur ses propres deniers un refuge pour hommes battus – le seul du Canada, contre 593 refuges féminins. Il a demandé, comme ces derniers, de l’aide au gouvernement fédéral et aux collectivités locales. Il n’a pas reçu une dime, a dû fermer le refuge et vendre sa propre maison, complètement à sec, avant de se suicider. La triste vérité, pour un mâle, est que la société se fiche pas mal qu’on soit victime d’abus ou de mauvais traitements. A titre d’exemple, selon les statistiques officielles du gouvernement canadien pour 2009, sur les 19 millions de Canadiens mâles ou femelles en couple ou ayant été en couple dans les cinq ans précédents, 6,2 %, soit 1,2 million déclaraient avoir été victime d’abus sexuels ou de coups par leur partenaire actuel ou passé. Des violences qui touchaient à peu près de mêmes les deux sexes, 585.000 hommes et 601.000 femmes. La chose est cependant plus fréquente chez les femmes : 57 % des femmes déclaraient avoir subi des violences répétées, contre 40 % des hommes. Certaines catégories sont plus touchées, les jeunes, les concubins, les couples métis. De ces violences, heureusement, seules 22 % sont graves, viols, râclées, menaces avec armes (32 % pour les femmes, 10 % pour les hommes, soit tout de même un écart de 1 à 3). Fait étonnant, 28 % des victimes dénonçaient leur conjoint à la police lors de la précédente étude en 2004, elles ne sont plus que 22 % à le faire. La plupart de celles qui appellent la police (89 %) le font pour mettre un terme aux violences, seuls 31 % en attendant une sanction pénale contre leur partenaire. 81 % de ceux qui ne « dénoncent » pas estiment que c’est une affaire personnelle qui ne regarde que leur couple. Enfin, comme en 2004, trois victimes sur dix de violences conjugales sont blessées : les femmes le sont deux fois plus souvent que les hommes, ce qui fait tout de même plus de cent mille hommes canadiens blessés par violence conjugales en 2009. Le refuge d’Earl Silverman n’était pas un gadget.