2 juillet : Visitation de la Très Sainte Vierge Marie

Visitation Sainte Vierge Marie
 

« En ces jours-là, Marie se levant, s’en alla en hâte au pays des montagnes, en une ville de Juda. Et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Elisabeth. Or, dès qu’Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint-Esprit. Et élevant la voix, elle s’écria : “Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Et d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car votre voix, lorsque vous m’avez saluée, n’a pas plus tôt frappé mes oreilles, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein. Heureuse celle qui a cru ! car elles seront accomplies les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur !” Et Marie dit : “Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur.” » (Lc, I, 39-47)

 

Cette fête, qui fut sans doute au départ célébrée à Constantinople, fut découverte en Occident durant les croisades et répandue par saint Bonaventure et l’ordre franciscain à partir de 1263. Le pape Urbain VI en approuva l’extension à l’Eglise universelle en 1389 ; cette extension fut réalisée dès l’année suivante par son successeur Boniface IX, par la bulle Superni benignitate Conditoris. Selon Bède le Vénérable : « Rien d’étonnant si le Seigneur, Rédempteur du monde, commence par sa mère l’œuvre de sa Rédemption ; c’est par elle que le salut devait être donné à tous les hommes, il était juste qu’elle reçût la première le fruit du salut de l’enfant qu’elle portait dans son sein. »

Un commentaire grec du passage de l’Evangile nous enseigne : « Le prophète voit et entend plus clairement que sa mère, il salue le prince des prophètes, et au défaut de la parole qui lui manque, il tressaille dans le sein de sa mère (ce qui est le signe le plus expressif de la joie) ; mais qui jamais a ressenti ces tressaillements de la joie avant sa naissance ? La grâce produit des effets inconnus à la nature : le soldat renfermé dans les entrailles de sa mère reconnaît son Seigneur et son roi dont la naissance approche, l’enveloppe du sein maternel n’est point un obstacle à cette vision mystérieuse ; car il le voit non des yeux ou du corps, mais des yeux de l’âme. »